Si 75 % des adultes québécois connaissent les monnaies virtuelles, tel le Bitcoin, un maigre 2 % seulement les utilisent. Idem pour le sociofinancement, connu par 28 % des Québécois, mais pratiqué par 4 % d’entre eux. En matière de nouvelles solutions financières en ligne, la notoriété dépasse parfois l’usage. Voilà l’un des constats issus du volet Services bancaires en ligne rendu public dans le cadre de l’enquête NETendances 2018 du CEFRIO.

En effet, bien qu’un peu plus du quart des Québécois (28 %) ait déjà entendu parler d’une plateforme de sociofinancement, le taux de participation à un projet issu de cette plateforme demeure marginal (4 %) et relativement stable comparativement à 2017 (3 %).

Au fil de la dernière année, la réputation des monnaies virtuelles comme le Bitcoin a fait un bon : celles-ci étaient connues de 54 % des adultes québécois en 2017, et, pour 2018, leur notoriété a fait un gain de 22 points de pourcentage, montant à 75 %.

« La couverture médiatique portant sur les monnaies virtuelles au cours de la dernière année a pu favoriser cette croissance de leur notoriété au sein de la population. Néanmoins, même si un plus grand nombre de Québécois en ont entendu parler, le taux d’utilisation de la monnaie virtuelle demeure très faible en 2018, se situant à 2 % chez les adultes québécois », explique Claire Bourget, directrice principale, recherche marketing au CEFRIO.

De nouvelles pratiques financières en émergence actuellement, ce sont les solutions de paiement rapide utilisées en magasin qui se démarquent, gagnant de nouveaux adeptes en 2018. En effet, 55 % des Québécois ont utilisé, au cours des 12 derniers mois, la solution Flash (paiement sans contact) avec leur carte de débit ou crédit pour effectuer un achat en magasin — une croissance de 9 points de pourcentage en un an.

Le paiement mobile, par le biais d’un téléphone intelligent, a également fait un bond de 5 points de pourcentage de 2017 à 2018, et est désormais utilisé par 10 % des Québécois. Les plus jeunes — 18 à 34 ans — sont les plus grands utilisateurs de ces nouvelles méthodes de paiement.

Les Québécois ont adopté Internet pour leurs opérations bancaires

Les Québécois ont, par ailleurs, très largement adopté Internet pour effectuer leurs opérations bancaires, avec une croissance de 15 points de pourcentage en trois ans — pour atteindre un taux d’usage de 80 % chez les adultes québécois en 2018. L’usage du Web pour effectuer ses opérations bancaires est d’ailleurs le moyen utilisé « le plus souvent » par 71 % des adultes québécois — tant par le biais d’Internet (47 %) que grâce à l’application mobile de leur institution financière, qui est désormais utilisée par 1 adulte sur 4 (24 %).

« Encore ici, on observe un changement de pratique en fonction de l’âge. En effet, les adultes de 18 à 44 ans sont plus nombreux (39 %) à utiliser l’application mobile de leur institution financière comme principal moyen pour effectuer des opérations bancaires, tandis que les adultes de 65 ans et plus optent davantage pour des moyens plus traditionnels, tels qu’aller directement en succursale (47 %) », poursuit Claire Bourget.

Toutefois, d’autres usages restent plus marginaux : seuls 16 % des internautes québécois ont ainsi réalisé des placements en ligne et la majorité (69 %) des adultes responsables du processus d’achat d’assurances dans leur foyer, préconisent l’utilisation du téléphone pour demander une soumission d’assurance auto ou habitation.

Les succursales bancaires prisées par les plus âgés

Enfin, c’est près d’un Québécois sur deux (46 %) qui désire ne plus avoir à se rendre physiquement en succursale, que ce soit pour des opérations bancaires courantes, des placements ou du financement — un taux relativement stable depuis deux ans. On remarque toutefois que ce besoin est davantage présent chez les plus jeunes, c’est-à-dire, 53 % chez les 18 à 34 ans, 51 % chez les 35 à 54 ans, comparativement à 39 % pour les 55 à 64 ans et 30 % chez les 65 ans et plus.

Pour consulter les résultats détaillés de l’enquête, méthodologie et infographies, visitez le site du CEFRIO.

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