Le 27 novembre dernier, Yannis Mallat, le PDG d’Ubisoft, est monté sur la scène de la Chambre de Commerce de Montréal pour dévoiler les objectifs ambitieux pour l’horizon 2025 du géant du jeu vidéo et leur impact non seulement sur l’entreprise, mais sur l’industrie elle-même ainsi que sur le développement de l’économie du Québec. Ainsi, les studios canadiens d’Ubisoft prévoient de capitaliser sur les nouveaux modèles d’affaires pour atteindre 200 millions d’acteurs actifs par mois.

Yannis Mallat a ensuite dévoilé la nouvelle stratégie d’Ubisoft, qui met l’accent sur le service plutôt que sur le produit.

« Nous passons d’un produit à un service, les gens jouent à moins de jeux, mais ils y restent immergés beaucoup plus longtemps », explique-t-il.

Aujourd’hui, l’entreprise tend à se préparer à ce que l’avenir réserve à l’industrie. Ubisoft prévoit d’investir davantage dans les jeux mobiles et le streaming en ligne. Le studio de Québec d’Ubisoft s’est récemment associé à Google pour collaborer sur Project Stream, une plateforme qui permettrait à une personne de jouer sur n’importe quel appareil disposant d’une connexion Internet. Le projet est actuellement en phase de test bêta aux utilisateurs aux États-Unis, leur permettant de jouer au dernier jeu d’Ubisoft, Assassin’s Creed Odyssey, depuis l’appareil de leur choix.

Ubisoft s’est également associé à Tencent, un conglomérat chinois dont les investissements en font l’une des plus grandes sociétés de jeux vidéo au monde et un acteur majeur du marché de l’Internet dans son pays. Le marché potentiel du pays vaut des centaines de millions de dollars.  

« Ça nous a pris 20 ans pour nous rendre à 20 millions, on s’en donne 7 pour atteindre 200 millions », a précisé M. Mallat. « C’est vraiment très ambitieux, nous en sommes conscients ».

Le développeur de jeux vidéo de plusieurs milliards de dollars conçoit que la clé de son succès a été les talents desquels il s’est entouré, pour lesquels beaucoup viennent de la belle province. Pour continuer à investir dans l’économie du savoir qu’Ubisoft a basée à son siège social depuis 20 ans, le concepteur de jeux vidéos prévoit de continuer à investir dans le bassin de talents de Montréal. La société a d’ailleurs investi 5 millions de dollars dans le fonds de capital-risque White Star Capital dans le but d’investir dans des startups locales. Mallat a également braqué les projecteurs sur Ubisoft Education, un programme ayant établi des partenariats stratégiques avec six universités et organismes québécois, qui ont pour vocation d’enseigner aux enfants à coder. Ces partenariats permettront également aux doctorants et chercheurs d’accéder aux données d’Ubisoft et de les utiliser pour leurs recherches.

La vision de M. Mallat pour Ubisoft dépasse les jeux vidéo et considère l’éditeur comme une porte d’entrée pour intégrer les avancées technologiques dans la tendance dominante et améliorer la qualité de vie. L’une des entreprises dans laquelle Ubisoft a investi est Dialogue, une entreprise qui introduit l’intelligence artificielle en salle d’urgence. Technologie prometteuse, Dialogue a été adoptée par le CHUM dans le cadre d’un projet pilote. Le programme met en place un système de triage qui accorde la priorité aux patients en fonction de l’urgence et de la gravité de leurs problèmes médicaux, optimisant le processus et réduisant les temps d’attente.

yannis mallat