Voyage, courtage en valeurs mobilières, assurance, tous des secteurs où la pertinence d’un intermédiaire est remise en question. Pas besoin d’un génie pour réaliser que l'immobilier n’est pas à l’abri de cette disruption. Mais lorsque l’on est ingénieur de formation, ça aide à bien planifier les opportunités !

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Marco Dodier, Président et chef du conseil, DuProprio

Marco. Ton parcours professionnel s’est longtemps déployé dans le monde du numérique. Avec Césart, Gesca Investissements Numériques, cyberpresse, w. illi.am/. Qu’est-ce qui fait qu’un tech lover se retrouve dans l’immobilier ?

Marco : En 2007, alors que j’étais chez Gesca, on remarquait déjà une baisse drastique de la section immobilière des journaux. J’ai été voir du côté numérique ce qui se faisait d’intéressant. Rapidement, nous avons identifié DuProprio comme étant un investissement intéressant. J’ai contacté Nicolas Bouchard, le fondateur. Les atomes crochus étant là, nous sommes devenus actionnaires minoritaires de l’entreprise. Un an plus tard, Nicolas m’invitait à me joindre à l’entreprise.

Quelle était sa taille à l’époque  ?

Marco : DuProprio avait 2% de parts de marché. Le taux de notoriété spontané était à 8%, assisté à 40%. Mais on croyait en son fort potentiel. On a donc déployé un plan à trois volets : 1) augmenter la notoriété; 2) augmenter l’offre de service; 3) préparer les opérations de l’entreprise à connaitre une croissance accélérée. En un an, les parts de marché ont doublé.

La raison de cette croissance ?

Marco : On a compris que l’actif le plus important de DuProprio était la pancarte. Plus on verrait de pancartes, plus on s’imposerait comme un joueur important. On a modifié le visuel en éliminant les feux de circulation. On a placé la petite maison à côté du nom et on a utilisé le vert, couleur peu utilisée dans l’immobilier. En affichage, ça donnait d’immenses pancartes DuProprio sur des billboards avec un gros 0$ de commission. Simple, mais efficace.

Où en est DuProprio aujourd’hui ?

Marco : La notoriété spontanée à 47% et la notoriété assistée est de 97 %. Et nous sommes maintenant à 21% de parts de marché. Comme on estime que les Québécois vendent en moyenne leur propriété aux 7 ans, chaque année, nous nous retrouvons donc avec une nouvelle clientèle. Ce qui est encore plus spectaculaire comme croissance .

Justement, comment faites-vous pour croître ? Je présume que même en 2018, le segment des vendeurs qui se sentent à l’aise pour vendre eux-mêmes leur propriété est limité. Les autres doivent avoir une petite crainte de vendre leur maison par eux-mêmes ? Moi je l’ai ! (RIRES)

Marco : Tu as raison. On s’est rapidement dit que si l’on voulait faire évoluer l’entreprise, il fallait faire comprendre au consommateur que vendre par soi-même sa maison, ça ne voulait pas dire d'être pris à le faire tout seul. On a commencé à ajouter des services en 2009 avec nos coachs en immobilier. En 2011, on a introduit des services d’assistance juridique. Depuis 2014, des notaires travaillent pour nous. Et nous offrons maintenant un service externe d’évaluation de propriété.

Ces services d’accompagnement sont connus ? Il me semble que les  « 0 $ commission » et « sans agent » tirent pas mal la couverture de leur bord.

Marco : Nous sommes effectivement rendus à un tournant. Notre défi est maintenant de bien faire comprendre les services d’accompagnement à ceux qui nous connaissent.

Le numérique doit vous aider en ce sens. Suite à ma visite sur votre site, vous m’avez d’ailleurs retargeté une pub sur Facebook qui m’invitait à une séance d’information en ligne. C’est important le numérique ?

Marco : De plus en plus, évidemment. Maintenant 15% de notre clientèle s’inscrit d’elle-même en ligne. Mais on s’assure d’offrir des façons « physiques » de s’informer ou de s'inscrire.

En effet, vendre une maison, ce n’est pas comme vendre un vieux sofa sur Kijiji.

Marco : Et voilà. Cette année, nous aurons donné 187 séances d’information à travers le Québec. En une heure, on explique le système, on présente nos services d’accompagnement. Ce qui permet aux éventuels clients de prendre une décision éclairée, et non pas juste basée sur des mythes ou des messages marketing alarmistes.

Signe que ça dérange la compétition. Perspective d’avenir ?

Marco : C’est clair que le référencement via nos clients joue un rôle fondamental dans notre croissance. Expliquer notre offre de service, c’est une chose. De vivre ce que veut réellement dire d’avoir accès en tout temps à des notaires, à des coachs immobiliers, à des services d’évaluation — sans que ça coûte plus cher —, c’en est une autre.

Bon, ben coudonc. Ça l’air que je vais devoir vendre ma maison tout seul, moi. (RIRES)

Marco : Seul, mais avec nous ! (RIRES)

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