L’Association Québécoise de la Production Médiatique (AQPM) tenait à Gatineau les 18 et 19 avril dernier son 20e congrès annuel : l’occasion pour plusieurs producteurs de vivre un 24 heures d’échanges portant sur les enjeux de l’industrie. Retour sur l’un des évènements incontournables du milieu des communications télévisuelles et numériques en compagnie d’Hélène Messier, présidente et directrice générale de l’association.

Hélène Messier
Hélène Messier

Hilton du Lac-Leamy, 18 avril. Retour de lunch agité pour nombre de congressistes qui attendaient impatiemment la prochaine conférence à l’horaire : celle de Dominique Bazay et Felipe Tewes, respectivement directrice de la production jeunesse et directeur des productions originales étrangères chez Netflix. Certainement l’événement le plus attendu de cette 20e édition du congrès de l’AQPM, chapeauté pour la troisième année par Hélène Messier, présidente et directrice générale de l’association. « Nous souhaitions rassembler les producteurs autour de thématiques d’actualité, de sujets qui les questionnent, souligne-t-elle. La présence de gens de Netflix devenait donc incontournable. Il n’y a pas une journée qui passe sans que la présence du géant américain ne se retrouve au cœur de conversations portant sur le futur de notre industrie. Le but du congrès, chaque année, est de rassembler ses membres pour leur offrir un espace de découvertes, certes, mais aussi d’échange, de rencontre et de réseautage. C’est devenu en ce sens une belle tradition du milieu de la production télévisuelle et numérique. »

QUESTIONNER, DISCUTER

Fière du bilan de cette vingtième édition ? « Très fière, lance Hélène Messier sans hésiter. Je vous avouerai que l’organisation n’est pas une mince tâche : j’ai été, en quelque sorte, dans un état un peu second tout au long du congrès ! Il faut voir aux moindres détails, c’est un petit marathon. Mais le véritable bilan ne peut venir que de la bouche des membres de l’association, et les échos que j’ai reçus des producteurs et des diffuseurs présents ont été très positifs. On m’a dit avoir apprécié l’espace de discussion qu’offrait le congrès. Les gens ont assisté aux conférences avec beaucoup d’attention et d’ouverture d’esprit, ce qui leur a par la suite permis de questionner et d’échanger avec tout autant de rigueur. De très bonnes questions ont été soulevées de la part du public. Je suis toujours impressionnée de voir des vétérans de l’industrie comme Rock Demers quérir de l’information avec la même vigueur que de jeunes producteurs nouvellement arrivés dans le milieu. C’est une grande rencontre de passionnés. »

VARIÉTÉ AU MENU

Outre la présence Netflix, les 350 congressistes ont pu, entre autres, assister aux conférences de Catalina Briceno sur le rapport des tendances 2018 du Fonds des Médias du Canada, de Thimothée Magot sur l’étude du cas à succès norvégien SKAM ainsi qu’à de grandes entrevues en compagnie de Michel Bissonnette et Nicole Robert, respectivement VP des services français de Radio-Canada et présidente de Go Films. « Nous avons aussi pu compter sur la présence des ministres Marie Montpetit et Mélanie Joly, ajoute Hélène Messier, ainsi que de plusieurs autres membres de l’industrie venus participer à différents panels de discussion. Nous avions un menu très varié à proposer. » Un vingtième congrès qui, malgré le chiffre symbolique, ne s’est pas pour autant déroulé sous le signe de la nostalgie.  « Pour être bien honnête, ce n’est qu’au moment de faire le programme que nous avons réalisé qu’il s’agissait de la 20e année du congrès !, s’esclaffe Hélène Messier. Qu’importe, plutôt que de regarder dans le rétroviseur, nous avons préféré regarder de l’avant et informer nos membres sur des sujets chauds comme le développement de l’auditoire et le financement alternatif, par exemple. »

PLUS QU’UN CONGRÈS

Le congrès est aussi l’occasion de braquer les projecteurs sur des acteurs de l’ombre. « Des personnes que le grand public ne connaît que trop peu, mais qui sont des vecteurs d’innovation et de créativité, poursuit Hélène Messier. Chaque année, l’AQPM remet des prix aux producteurs qui se sont démarqués, que ce soit par leur audace ou par un modèle d’affaires inspirant. C’est une occasion de souligner ce qui se fait de bon, de donner une tape dans le dos à nos membres. » Mais les activités de l’AQPM vont bien au-delà de l’organisation d’un congrès. « Ce n’est que la petite pointe d’un gros iceberg !, s’exclame Hélène. Notre mandat est de constamment veiller à améliorer la condition des producteurs québécois, que ce soit en faisant de la représentation auprès du ministère ou encore à l’international. Nous sommes de tous les combats pour faire valoir les droits de nos membres. Mais un congrès comme celui que nous venons de vivre m’enthousiasme particulièrement quant à l’avenir de notre association. Nos producteurs sont allumés, créatifs et dégourdis. Ils réalisent que l’industrie se porte mieux lorsqu’ils se serrent les coudes. »

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Crédits photo : Myriam Baril-Tessier