Voilà deux ans, le groupe français Kaliop achetait le bureau montréalais de Novactive, une autre agence numérique française. On fait le point sur le double changement de direction entrepris par la firme depuis ce temps. Et on en profite pour jaser TI, e-commerce et marché québécois.

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Stephane Grunenwald, directeur général, associé | Kaliop Canada

Stéphane. Dans la mythologie grecque, Calliope était la muse de l’éloquence et de la poésie. Plutôt rigolo comme nom pour une boite numérique, non ? Quoique pour une boite française leadée par un Français, cette passion du verbe peut aller de soi ! (RIRES)

Stéphane : Ce qui est ironique, c’est qu’à mon arrivée au Québec, personne ne voulait m’engager parce que je n’avais pas d’expérience locale. De fil en aiguille, j’ai travaillé sur des comptes tels que Le Devoir, Juste pour Rire, RDS. Puis là, me voilà à la tête d’une agence française en terre québécoise ! (RIRES)

Qu’entendait-on par manque d’expérience locale ?

Stéphane : Je pense que c’était une façon polie d’exprimer une certaine frilosité face aux Français. Et la cause n’était pas que québécoise. C’est vrai que les Français ont parfois la réputation de tout connaitre, de tout savoir, avant même que la question soit posée ! (RIRES), Mais, ça a énormément changé depuis. Pas les Français, mais l’ouverture des boites d’ici ! (RIRES)

Comment ça va chez Kaliop ?

Stéphane : Ça va très bien. Nous sommes sur une belle lancée. Je suis arrivé en 2012 alors que la boite s’appelait Novactive, et je suis devenu partenaire lorsque l’agence a été rachetée par le groupe Kaliop.

Parle-nous donc du groupe, un moment.

Stéphane : Kaliop a été fondée en France en 2002. C’est une agence à l’ADN très technologique qui intègre des solutions de très gros CMS à la Drupal, Magento, eZ Publish. Elle dessert des clients importants tels qu’Orange, le Crédit Agricole, Bouygues. Éventuellement, elle a décidé de se développer à l’international par le biais d’achats d’agences locales au profil similaire. Le groupe compte maintenant 9 bureaux et 180 employés en France, au Royaume-Uni, en Australie, en Pologne, etc.

Et au Canada. Des différences notables entre la France et le Canada ?

Stéphane : En fait, oui. Alors que les clients avec lesquels l’agence transige en France sont les gens des TI, ici nous collaborons surtout avec les gens du marketing. Ça nous a donc amenés à ajouter un volet-conseil beaucoup plus costaud. Au Québec, les clients veulent parler de ROI, ils veulent rapidement voir l’allure du site, ils s’intéressent aux messages.

La taille des clients explique probablement cette différence pro-TI en France et pro-marketing au Québec, non ? Orange et le spa Balnéa n’ont sûrement pas les mêmes besoins.

Stéphane : C’est vrai. Mais la porte d’entrée demeure le marketing. Ça nous permet de les accompagner dans un mandat précis, par exemple la refonte d’un site, puis de leur démontrer en cours de route les avantages d’une stratégie numérique holistique tenant compte de tous les enjeux d’affaires et de toutes les plateformes. C’est pour ça qu’ils décident de rester avec nous.

Le bureau montréalais bénéficie-t-il de l’apport du groupe ? Par exemple, The Economist n’est sûrement pas arrivé ici tout seul, non ?

Stéphane : De fait, si. The Economist était déjà avec Novactive Montréal de par son partenariat avec l’entreprise norvégienne eZ System, une solution CMS open source qui compétitionne des outils comme SiteCore, à moindre coût. En Europe, eZ Publish est très populaire, mais en Amérique du Nord, elle est moins connue ; ils ont donc ouvert un bureau à New York. C’est par eux que nous avons rencontré The Economist. Comme nous avions déjà travaillé avec le Figaro en France, ils nous ont fait confiance.

Dirais-tu que c’est votre expertise avec eZ Publish qui vous distingue ?

Stéphane : Ça. Et celle des PIM (Product Information Management), des outils qui facilitent la gestion des items d’un site transactionnel avec catalogue de vente sur l’ensemble des plateformes du client. Pas mal moins souffrant que de le faire à partir d’Excel ! (RIRES)

Les erreurs crasses que tu vois régulièrement en e-commerce ?

Stéphane : Des sites transactionnels non optimisés pour le mobile et des systèmes montés par ce que j’appelle le beau-frère dans le garage. Si tu voyais le nombre de clients qui nous arrivent avec des courtepointes de code mal fait. Tout ça parce qu'ils voulaient payer moins cher.

Alors qu’au final, non seulement ces « économies » finissent par leur coûter terriblement cher, tant en remplacement de solutions qu’en ventes perdues. C'est ce que j’appelle du duh-Commerce... (RIRES)

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