Martin Henri

Martin Henri
Président et producteur, Romeo&Fils

Expression utilisée fréquemment : FRAAAAAANCE, peux-tu venir dans mon bureau stp ? Ok, je ne dis pas toujours stp.
Film favori et série favorite : Alien (le premier) et 30 Rock
Occupation préférée : Dormir, quand je peux.  
Fun fact : C'est aussi ma photo sur Grinder.

CONCOURS DE CIRCONSTANCES

Le métier m’a littéralement happé en août 1999, juste avant d’entamer ma 3e année d’université en Film Production à Concordia. Judy Servay, fondatrice de Soma Production et sœur d’une de mes comparses de classe, m’a appelé en catastrophe pour faire la direction de production d’un clip pour Jérôme Minière. Elle était mal prise, le réalisateur du clip Martin Laporte et le producteur Alexandre Franchi (oui!) étaient en vacances. Dieu merci (lol). Sans vraiment savoir c’était quoi une direction de production, j’ai foncé dans le tas et je n’ai jamais arrêté depuis.

RIEN D’IMPOSSIBLE

Cette anecdote résume bien l’approche que j’ai adoptée très tôt dans ma carrière. J’ai toujours foncé tête première dans les défis. Ma philosophie : il n’y a RIEN d’impossible quand tu crois en quelque chose, en un projet et surtout que t’as envie de le faire. Ce premier contrat professionnel fut l’occasion de ma première de 4 grandes rencontres qui allaient forger mon système de valeurs en affaire, surtout envers la relève. Judy Servay, peut-être dans un moment d’absence mentale avec le recul (lol), m’a donné ma première chance et j’ai compris à ce moment l’importance de donner la chance aux jeunes d’entrer dans l’industrie et de la renouveler. C’est une valeur que je porte fièrement en moi encore aujourd’hui et qui a été le moteur principal de Romeo & Fils depuis sa fondation. Je suis très fier de savoir qu’au cours de nos 5 années d’existence, nous avons aidé plusieurs dizaines de jeunes artistes et artisans à se lancer. Que ce soient des réalisateurs, des producteurs, des monteurs, des DOP, des directeurs artistiques, j’ai toujours aimé repérer le talent brut et participer à son développement. C’est pour cette raison que je porte une affection si particulière au vidéoclip. C’est le meilleur médium pour voir se polir ces belles pierres.

C’est d’ailleurs dans le clip chez NuFilms que j’ai poursuivi mon parcours après mes débuts chez Soma. On peut dire que c’est Paul Barbeau (NuFilms qu’il transformera plus tard en Les Enfants) qui a vraiment cru en moi et qui m’a poussé à me développer en tant que producteur. Paul, 2e grande rencontre, m’a fait confiance et il a eu la patience de me laisser me planter plusieurs fois en gardant la foi en moi, souvent plus que moi-même. C’est définitivement la rencontre la plus significative dans ma carrière. Près de 10 ans après mon départ de NuFilms, nos chemins nous ont réunis et nous sommes maintenant associés dans la compagnie Fairmount Films, une cie de Film Service pour films étrangers (quelques scènes d’Arrival, Small Crimes, The Lodge). Ce gars m’a surtout fait comprendre la valeur de l’apprentissage, je sais grâce à lui ce que ça signifie de voir quelque chose d’assez valable en quelqu’un pour persister malgré les erreurs et les gaffes et de permettre à cette personne de se construire.

SE LANCER DANS LE VIDE

Après près de 500 clips produits entre 2000 et 2006 chez NuFilms, autour de 200 pubs entre 2006 et 2013 chez JetFilms, ainsi qu’une brève aventure entrepre- neuriale avec Voyous Films entre 2009 et 2012 en parallèle à Jet, j’ai décidé de me lancer dans le vide avec Romeo & Fils. J’avais envie d’explorer d’autres médiums que la pub ou le clip. Mes intérêts sont très variés, j’aime autant le cinéma que la télé, le Web, la pub et le clip. J’ai toujours trouvé les modèles existants au Québec très contraignants. Ici, tu ne dois faire que de la pub, que du clip, que de la télé, etc. Alors qu’aux États-Unis et ailleurs dans le monde, des boites comme Anonymous Content ou Caviar vont faire un clip de Katy Perry, une pub de Nike, la série Mister Robot et un film d’Inarritu. Je suis un grand passionné de contenu et j’avais envie de créer un modèle d’affaires basé sur cette passion avant le profit. J’ai alors fondé Romeo le 28 février 2013 avec deux jeunes associées extraordinaires : Marie-Christine Toupin et France-Aimy Tremblay, 3e et 4e rencontres. Marie-Christine, qui a passé du côté agence l’été dernier, avait été stagiaire chez Voyous et France-Aimy était ma stagiaire chez Jet. Naïvement, sans trop savoir ce qui nous attendait et sans vraie expérience d’entrepreneurs, nous avons foncé tête première dans cette aventure.

FOLLE ÉPOPÉE

De dire que l’entrepreneuriat est Rock n’ Roll n’est qu’un pâle euphémisme, rien ne nous préparait à la « WILD RIDE » qu’allait être celle de Romeo & Fils. C’est à coup d’essai et beaucoup d’erreurs que nous avons construit notre maison imparfaite. Nous avons réussi survivre, à grandir et même se tailler une place assez unique, je crois, dans la grande industrie de la production cinématographique de tout acabit au Québec. Nous célébrons cette année notre 5e anniversaire. Cet anniversaire est symbolique, car selon les croyances populaires, quand tu réussis à te rendre à 5 ans en âge affaires, c’est que tu es enfin lancé et prêt pour une belle longévité. Je suis aujourd’hui tellement fier de ce que l’on a accompli France MC et moi. Nous avons produit plus de 500 projets, des clips et des pubs internationales, des séries télé, des pubs Web, des clips documentaires. Nous lançons le 18 mai prochain notre première série de fiction intitulée Sylvain le Magnifique sur le Web de Télé-Québec. Nous avons réussi avec 3 jeunes réalisateurs au talent extraordinaire, Didier Charette, Émile Lavoie et Mathieu Renoult, à nous tailler une belle place dans le marché hyper compétitif de la production publicitaire au Québec avec des campagnes de grande qualité pour McDonalds Canada, Kijiji, Loto-Québec et plusieurs autres. Notre fierté est sans borne, mais quel parcours ce fut!! Et si j’avais à le refaire, je refoncerais tête première sans y penser. On n’a qu’une vie à vivre qu’ils disent.