Pendant 14 ans, Paul Hétu a donné un visage sur l’ACA (l’Association canadienne des annonceurs) au Québec, le sien. On rencontre aujourd’hui son successeur — un autre PH et un autre ex-publicitaire ! — qui nous parle des nouvelles fonctions qu’il occupe. Pointe de conversation avec Patrick Hotte. 

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Patrick. Ça fait maintenant 3 mois que tu es à l’ACA. Comment ça se passe ?

Patrick : Très bien ! Je me sens comme un gamin dans un magasin de bonbons. Plein de dossiers super intéressants. Et je suis très impressionné de voir à quel point il y a du monde intelligent dans cet organisme. Des expertises différentes, mais complémentaires.

patrick hotte

Qu’est-ce qui te frappe dans ce nouveau boulot si tu le compares avec ton ancienne vie en agence ?

Patrick : Premièrement, la variété des dossiers. En pub, on connait surtout de l’ACA son rôle entourant les relations client et agence. Mais il y a aussi des volets entrepreneuriaux, gouvernementaux que je n’entrevoyais pas. Ensuite, la réalité d’OSBL de l’association ; rien à voir avec les grosses équipes comme on a connu toi et moi du temps de Volkswagen. Ici, on touche à tout et la débrouillardise est constamment de mise. Chaque jour, j’apprends de nouvelles choses. Mais là, faut que j’apprenne rapidement.

Pourquoi ?

Patrick : Il y a un immense vide à combler au Québec depuis le décès de Paul l’an dernier. Paul était connu, aimé et apprécié de tous. C’était un homme avec énormément d’expérience, de connaissance et de contacts. Ce sont d'immenses chaussures à chausser !

En même temps, Paul a dû se dire la même chose lorsqu’il est arrivé à l’ACA.

Patrick : C’est vrai. Mais Paul, c’était Paul. Là où l'on se rejoint toutefois, c’est au niveau de la transparence, de l’honnêteté et du travail d’équipe. Paul n’était jamais contre quelque chose. Il était là pour les améliorer via l’ouverture et les échanges. Je suis comme ça. J'aime approfondir les choses, chercher puis arriver avec des recommandations.

Qu’est-ce qui t’occupe ces jours-ci ?

Patrick : Le rôle de l’ACA est de supporter ses membres, les annonceurs. Moi, je m’occupe particulièrement des besoins et des enjeux spécifiques au marché québécois.

Par exemple ?

Patrick : Les négociations avec l’UDA. On travaille sur ce dossier conjointement avec l’A2C et les producteurs. Mon rôle est de m’assurer que la voix de nos membres soit entendue sur cet épineux dossier. Les disruptions amenées par le numérique et la globalisation sont un autre dossier chaud. Oui, Toronto a les mêmes problèmes, mais le Québec étant un écosystème fermé, c’est notre culture elle-même qui est en péril. Les pubs américaines dans le Super Bowl sont un autre dossier qu’on regarde de près.

En matière de pitchs, l’A2C a créé un document qui balise clairement les meilleures pratiques. Je sais que vous faites la même chose. Le contenu balance-t-il ou il y a des divergences ?

Patrick : De façon globale, nous partageons la même vision. Les pitchs spéculatifs non rémunérés, c’est non. Mais notre rôle en est un de consultation. Ultimement, la décision appartient à l’annonceur.

Donc plus observateur qu’acteur ?

Patrick : Pas du tout. Notre rôle est justement de faire connaitre ces enjeux. Et je te dirais que je ne vois pas de mauvaise volonté ou de méchanceté. Plus une méconnaissance des meilleures pratiques. On fait du service-conseil personnalisé selon les besoins spécifiques de nos membres. On fait aussi de la représentation auprès des entités gouvernementales, des partenaires, des associations.

Les principaux enjeux actuels ?

Patrick : L’impact du numérique. Nous sommes à apporter des changements au contrat de service type qui intégrera un volet relié à la propriété des données. La nouvelle version devrait être disponible cet été. On s’intéresse aussi de très près aux questions reliées à la programmatique, en l’occurrence la portion du budget qui va réellement en visibilité média vs les frais des tierces parties. La fraude en matière d’achats média nous préoccupe également au plus haut point.

Là, ça fait trois mois que tu es en poste. Toujours content de ton choix ?

Patrick : Absolument. Comme je te disais, il y a plein de dossiers super intéressants. Là, je dois focaliser sur les priorités. L’avantage que j’ai, c’est que contrairement à la vision limitée que l’on a de l’industrie lorsqu’on est en agence ou même du côté client, moi qui suis défenseur au hockey, je suis maintenant au-dessus de la mêlée. Je vois la partie de haut. Je suis donc en position de faire les bonnes passes aux bons joueurs pour que notre industrie sorte gagnante.

Avec de tels propos, j’ai l’impression que Geoff Molson va bientôt t’offrir un contrat ! (RIRES)

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