Les données québécoises du baromètre de confiance 2018 d’Edelman ont été dévoilées au Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM). L’édition 2018 dresse le portrait d’un monde en quête de vérité, où on observe un retour aux figures d’autorités traditionnelles. Au niveau mondial, les données 2018 nous montrent un retour de la confiance envers les experts, les journalistes et les PDG. Ces derniers doivent toutefois faire face à une certaine pression de l’opinion publique, puisque 61 % des Québécois affirment que les PDG sont davantage motivés par l’avidité que par leur impact positif sur la société, un chiffre qui grimpe à 68 % au Canada. Aussi, 58 % nous disent que les médias sont plus intéressés par les cotes d’écoute que par la qualité du contenu.

Les journalistes grands vainqueurs du combat des « fausses nouvelles »

Cependant, cette dernière catégorie se distingue cette année tout particulièrement par le phénomène de peur autour de la prolifération des « fausses nouvelles ». On découvre une population mondiale unie par des inquiétudes communes. En effet, au Canada, 65 % des répondants disent s’inquiéter de l’utilisation de fausses informations et de « fausses nouvelles » comme arme. Malgré cette crainte au sujet de la manipulation ou de l’exploitation de l’information à mauvais escient, la confiance envers les médias comme institution est en hausse au Canada, et la crédibilité des journalistes a connu un bond considérable de 17 points.

Toutefois, tous les médias ne s’équivalent pas. Bien que la confiance moyenne envers le journalisme (qui regroupe les médias traditionnels et les médias en ligne) ait connu une hausse de 10 points pour atteindre 61 %, moins du tiers (28 %) des Canadiens font confiance aux médias sociaux comme source de nouvelles et d’informations d’ordre général.

Au Québec, plus de la moitié des répondants (61 % au Québec) affirment ne plus suivre les « grands médias ». Pourquoi ? Tel que mentionné, 58 % nous disent que les médias sont plus intéressés par les cotes d’écoute que par la qualité. 60 % qu’ils sont prêts à sacrifier l’exactitude pour avoir un scoop. Et 48 % appuient une idéologie plutôt que d’informer le public.

Pour Ève Laurier, Directrice générale de Edelman Montréal, « cette année, mondialement, on assiste à un retour de la confiance envers les journalistes, spécifiquement, outre les institutions médiatiques, ce qui est à la fois sain et symptomatique d’une société en quête de vérité. »

En guise de solution, elle précise, que « pour cela, les médias partout dans le monde et au Québec aussi, devront pour préserver cette confiance : protéger la qualité de leur information, continuer de dénoncer les abus de pouvoir et de marquer leur indépendance et enfin divertir un monde, que le scepticisme envahi. »

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Un gouvernement qui regagne la confiance des Québécois

Les données québécoises du Baromètre de confiance 2018 démontrent aussi que la population québécoise a regagné confiance envers les gouvernements. En effet, les 1000 répondants québécois ont inscrit une hausse de confiance de 5 points par rapport à 2017, se situant maintenant à 44 %.

Bien que ce chiffre puisse paraître bas, il demeure supérieur à celui de 16 des 28 pays sondés, dont l’Allemagne (43 %) et la France (33 %), et tout juste derrière le Canada (46 %).

Cette hausse de confiance s’accompagne aussi d’un gain de crédibilité pour les représentants du gouvernement en tant que porte-paroles de 12 points (à 36 %), qui n’est toutefois pas suffisant pour les faire quitter la dernière place parmi les intervenants proposés, dont les PDG (38 %), les journalistes (44 %) ou les experts universitaires (au sommet, à 63 %).

Les PDG doivent être des acteurs de changement

Les données du Baromètre de confiance 2018 révèlent que la confiance envers les PDG et les représentants du gouvernement est en hausse de 12 points, et la confiance envers les experts techniques et les experts universitaires est en hausse de 7 et 5 points, respectivement.

La confiance incertaine envers le gouvernement — 36 % des répondants croient que le gouvernement est l’institution la moins fonctionnelle — représente une occasion à saisir pour les chefs d’entreprise. Près de 7 Québécois sur 10 (66 %) estiment que les PDG devraient prendre les devants en matière de changement plutôt que d’attendre que le gouvernement leur impose de changer.

En matière de confiance, les entreprises canadiennes occupent une position enviable. En effet, les sociétés dont le siège social est situé au pays sont jugées les plus dignes de confiance à l’échelle mondiale et affichent une cote de confiance stable de 68 %.

Effondrement de la confiance aux États-Unis

Si la confiance des Canadiens envers les institutions est demeurée relativement stable, la situation est toute autre chez nos voisins du Sud. Cette année, les États-Unis ont enregistré une chute globale de 37 points de la confiance envers toutes les institutions. L’indice de confiance américain, soit la moyenne de la confiance envers le gouvernement, les médias, les entreprises et les ONG, a connu une baisse de 9 points au sein de la population générale, et de 23 points chez le public informé.

Autres résultats clés du Baromètre de confiance :

La confiance envers le gouvernement a connu une hausse de 3 points, tandis que la confiance envers les ONG — l’institution jugée la plus digne de confiance au pays encore une fois cette année — a enregistré une baisse de 9 points, sa plus importante chute de l’histoire du sondage, qui la place désormais à égalité avec les autres institutions. Au Québec, celle-ci chute de 3 points passant au second rang des institutions les plus dignes de confiance, après les médias.