Sympathique pointe de conversation avec Louis Martin, président de la firme de design LMG de Québec.

lmg

Louis. Cette année, tu célèbres le vingtième anniversaire de LMG, ta boite de branding. Vingt ans, en années publicitaires, c’est deux-trois siècles en années normales  ! Outre d’être le témoin d’une résilience certaine, qu’est-ce que tu retiens de cet anniversaire  ?

Louis : Que le milieu a évolué à vitesse grand V durant cette période. J’ai connu la table à dessin, l’arrivée des Macs. Et la descente aux enfers des typographes qui croyaient que l’intérêt envers ce nouveau jouet ne durerait qu'un moment et que l’on reviendrait à la bonne vieille méthode. Imagine, l’époque, je devais calculer le nombre de caractères, la fonte utilisée, tout en tenant compte des éléments graphiques, pour que tout le texte entre dans un document de 24 pages. Fallait pas qu’une phrase se retrouve sur une 25e page inexistante. Maintenant, c’est facile .

C’est donc parce que tu t’ennuyais qu'au fil du temps tu as engagé du personnel, histoire de leur laisser faire la job plate  ? (RIRES)

Louis : J’en fais encore de temps en temps. Pour le reste, je vois évidement tout ce qui sort du bureau. Mais ayant toujours eu comme principe d’engager du monde meilleur que moi, la qualité est toujours au rendez-vous  !

LMG se spécialise en branding. Pourquoi ce choix ? Pour te démarquer de la compétition de la ville de Québec en resserrant l’offre  ?

Louis : Se démarquer, oui. Mais pas seulement de la ville de Québec. On a des clients dans le Grand Nord, à Ottawa. L’accent sur le branding n’est toutefois pas un hasard. C’est notre force, c’est là qu’on excelle. Je trouve ridicules ceux qui prétendent savoir tout faire. Ceci étant dit, comme on peut appliquer beaucoup d’éléments communicationnels au branding, on fait pas mal plus que des logos.

Des exemples ?

Louis : Le Cochon Dingue. Outre le nouveau logo — qui a incidemment gagné un prix aux HOW Logo Design Awards —, c’est tout l’univers de la marque que l’on a bâti. Les illustrations, les assiettes, les menus, les jeux pour enfants, tout. On a même travaillé de concert avec les architectes.

lmg 2

Louis Martin

Avec ton bureau du Vieux-Longueuil, vous avez Montréal dans le collimateur ?

Louis : On avait déjà des clients à Montréal. Par exemple, c’est nous qui faisons le guide touristique de la ville de Montréal. Et grâce à notre expertise dans la restauration et la photo alimentaire, on a fait un livre de recettes pour Tourisme Montréal. Et ayant pignon sur rue, on peut répondre aux appels d’offres locaux. Mais ça s’est fait naturellement. On n’a pas comme ambition de virer Montréal à l’envers ! (RIRES). Mais s’il y a des opportunités, c’est sûr qu’on va les saisir.

Tu viens du monde du magazine, n’est-ce pas ?

Louis : Oui et non. J’ai commencé ma carrière en agence. Un jour, un ami m’a fait savoir que le magazine humoristique Safarir cherchait un directeur artistique. J'ai eu le poste. Mais c'était trop facile pour moi. Au bout de six mois, je m’ennuyais. J'ai proposé au propriétaire de racheter de l’équipement, de lui payer un loyer et de faire du magazine le premier gros client de LMG. Magazine que j’ai éventuellement acheté !

Et un jour, tu as décidé de troquer l'humour pour la sexualité en lançant le magazine Corps et âme. Expique-moi. Comment l’éditeur d’un magazine traitant de sexualité devient-il président d’une boite de communication ? Je peux certes imaginer certains liens, mais le code d’éthique de ce magazine m’empêche de les énoncer à haute voix. (RIRES)

Louis : Le but, c’était de me créer de la job. Où plutôt de créer de la job pour LMG. Tant qu’à me tourner les pouces durant les périodes creuses, j'ai lancé le magazine. On a parti ça avec 2 000 $ ! Ça a duré 10 ans. 58 numéros. Et j’ai même coanimé l’émission Les Vendredis Sexes au FM 93 pendant 2 ans.

Chouette, je vais pouvoir te parler de mes problèmes de fétichisme envers la pizza. Mais juste avant, une dernière question. La suite des choses pour LMG  ?

Louis : Se faire connaitre un peu plus. Jusqu’à récemment, on était plutôt discret. Les clients venaient à nous. Je réalise maintenant la formidable portée offerte par les médias sociaux, et le web en général. C’est de cette façon que nous avons décroché ce client situé dans le Grand Nord. Pas de raison qu’on n’en décroche pas d’autres, ici ou à l’étranger. Je sais qu’on est capable. Au Québec, on fait du beau design. On est vraiment bon. C’est le temps de le dire  haut et fort.