La contribution à l’économie de seconde main des Québécois a considérablement diminué cette année, c’est du moins ce que démontre le 4e rapport de l’Indice Kijiji de l’économie de seconde main 2018. Même si la contribution à l’économie à seconde main augmente d’année en année dans l’ensemble du pays, les Québécois continuent de tirer de l’arrière et prennent du retard par rapport aux autres provinces canadiennes. Même si l’Indice de la province est demeuré constant tout au long de 2015 et de 2016, classant le Québec à l’avant-dernier rang canadien pour une troisième année consécutive, cette année, la belle province subit une baisse marquée de quatre points.

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En moyenne, les Canadiens ont accordé une seconde vie à 80 biens par personne, ce qui représente une augmentation de deux biens comparativement à l’année dernière. Quant à eux, les Québécois ont donné une seconde vie à seulement 63 biens, soit une diminution de quatre par rapport à l’année dernière. Les transactions liées à l’économie de seconde main peuvent prendre différentes formes —  l’achat, la vente, l’échange ou le don entre personne via des canaux comme les petites annonces en ligne, les dons ou encore les friperies locales.

L’économie de seconde main continue de représenter une part importante et régulière de l’activité économique globale au pays. L’Indice Kijiji de l’économie de seconde main de 2018 relève une augmentation de 23,8 % dans l’échange de biens d’occasion en 2017, par rapport à l’année précédente. Rien qu’en 2017, les Canadiens ont dépensé au total 28,5 milliards de dollars en biens d’occasion. Ce chiffre représente 1,34 % du PIB annuel total du Canada, ce qui peut être comparable a plus du double des industries des arts, des spectacles et des loisirs au pays (13,3 milliards $).

L’Indice Kijiji de l’économie de seconde main 2018 révèle plusieurs autres faits intéressants sur les Québécois :

  • L’année dernière, 79 % des Québécois ont participé à l’économie de seconde main comparativement à 85 % pour l’ensemble des Canadiens. Ce résultat positionne le Québec comme la province ayant le plus faible taux de participation dans l’économie de seconde main au pays. De l’autre côté du pays, presque tous les Albertains, avec un taux surprenant de 99 %, ont acheté, vendu, donné ou acquis un bien dans le marché de seconde main.
  • 50 % de la population québécoise a échangé 12 biens (médiane), classant ainsi la province au plus bas échelon, considérant la médiane nationale de 21 biens. L’écart devient encore plus important si l’on compare le Québec avec les provinces championnes de l’Alberta et de la Colombie-Britannique, qui elles ont échangé 33 biens chacune.
  • Le Québec compte seulement 7 % d’utilisateurs très actifs, représentant ainsi le plus bas pourcentage enregistré au pays, soit 3 % de moins que la moyenne nationale (10 %).
  • Les Québécois ont acquis en moyenne 33 biens d’occasion en 2017, comparativement à 36 pour ceux des autres provinces canadiennes. Les Québécois sont moins portés à se départir de leurs biens se classant au dernier rang, en délaissant seulement 31 biens comparativement à 43 à l’échelle nationale.
  • Cependant, le Québec est la seule région où les gens acquièrent plus de biens d’occasion, en moyenne, qu’ils ne s’en délaissent. Dans toutes les autres régions, les utilisateurs de l’économie de seconde main ont cédé plus de biens en 2017, qu’ils n’en ont acquis. Cela suggère une perspective différente sur les avantages de l’économie de seconde main.

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« L’économie de seconde main aide financièrement les Québécois. Elle offre un moyen facile de trouver des aubaines et de monétiser leurs biens », explique Marc-André Hade, responsable stratégie du marketing chez Kijiji Canada. « Parmi ceux et celles qui utilisent pour la première fois l’économie de seconde main pour trouver ce qu’ils recherchent ou pour délaisser des biens, c’est Kijiji qui est la plateforme la plus utilisée et aimée en raison de sa facilité d’utilisation. Kijiji devance même la famille et les amis », ajoute Marc-André Hade.

En 2017, chaque Canadien a réalisé des gains moyens d’environ 1 134 $ en vendant les biens dont ils n’avaient plus besoin et ont économisé en moyenne 825 $ en achetant des biens de seconde main au lieu de biens neufs. Cela peut se traduire par des bénéfices financiers totaux de près de 2 000 $ par personne. En d’autres mots, cela signifie qu’un Québécois aurait pu acheter un abonnement de saison dans les bleus pour les Canadiens de Montréal ou commander 276 poutines régulières de chez Valentine.

« Le montant moyen gagné par les Canadiens en vendant des biens est environ 100 $ de plus, que le montant de l’année dernière, représentant une augmentation de 9,3 %, soit nettement plus que le taux d’inflation », explique Fabien Durif, coauteur de l’étude de l’Indice Kijiji de l’économie de seconde main et directeur de l’Observatoire de la consommation responsable (OCR). « En moyenne, les Québécois ont gagné 436 $ en vendant leurs biens non désirés, mais si les Québécois avaient fait davantage d’efforts en vidant leurs placards, leurs greniers ou leurs sous-sols, ils auraient pu se rapprocher de la moyenne nationale (1 134 $) et augmenter leurs revenus », explique Fabien.

Pour consulter le rapport de l’Indice Kijiji de l’économie de seconde main 2018, cliquez ici.