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Une division montréalaise de l’entreprise Prime Time Entertainement inc. se spécialise dans la libération de droits musicaux publicitaires, une pratique aussi essentielle que méconnue. Discussion (et références musicales) sur le sujet en compagnie de François Lachanche, président de Music Rights Clearance.

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François Lachanche, président | Music Rights Clearance

Impensable de mettre « We are the champions » à la fin de son spot publicitaire ? Trop onéreux les succès des Stones pour faire voyager sa marque ? Un groupe de négociateurs passés maîtres dans l’art de libérer des droits d’auteurs reçoivent chaque jour ce genre de question. « On nous achemine environ 50 demandes par semaine, affirme François Lachance. Les annonceurs veulent voir leur marque être accrochée à un hit musical, c’est payant, ils l’ont compris depuis longtemps. Lorsqu’elle se marie avec les valeurs du produit, la musique devient un formidable générateur d’émotions. Chez Music Right Clearance, nous agissons comme des entremetteurs qui facilitent la tâche des agences lorsque vient le temps de libérer des droits musicaux en fonction des budgets dont elles disposent. On est de bon conseil, on est très facile à joindre. »

LA TOUNE À UN MILLION

Et comment s’effectue une soumission chez Music Rights Clearance?

« Nous avons un formulaire en ligne, poursuit François Lachance, très facile à remplir, peu importe que ce soit pour une publicité, un film ou autre. Vous nous indiquez la pièce et le contexte de son emploi : c’est ce qui déterminera les coûts engendrés. On s’entend qu’une pièce de Bowie pour une campagne publicitaire d’un an coûtera autrement plus cher que celle d’un artiste plus obscur pour un spot web. Nous avons une immense banque de cas de négociations préalablement faites, ce qui nous permet de fournir des comparables de prix rapidement. » La chanson dont les droits coûtent le plus cher à faire libérer ? « Il y en a une qu’on nous demande chaque semaine, s’esclaffe François, et c’est Here comes de Sun, de George Harrison. On demande au bas mot un million de dollars pour une utilisation publicitaire standard. C’est pas mal d’argent, mais c’est le jeu de l’offre et de la demande. »

QUESTION DE RELATIONS

Et comment s’effectue une négociation ? « Dans 80 % des cas, l’artiste a son mot à dire, poursuit François. S’il est mort, on s’adresse à sa succession, ou encore à une tierce personne s’il n’est plus détenteur de ses droits musicaux. Personnellement, ça se passe relativement toujours bien, car je connais très bien les grands joueurs du milieu, soit les présidents des Warner, Universals, Sony, etc. Dans ce milieu, le plus important, ce sont tes relations. Le fait aussi que nous libérons plusieurs titres en même temps nous permet d’avoir de meilleures ententes, ce qui rend les prix que nous négocions très compétitifs. » Et comment s’est développé son intérêt pour la libération de droits d’auteurs ? « J’ai toujours été intéressé par la publicité, dit-il. Et j’ai toujours baigné dans la musique. J’ai œuvré à mes débuts dans le management, une carrière où tes revenus ne vont pas nécessairement de pair avec la popularité de tes artistes. C’est une raison qui m’a amené à m’intéresser aux droits d’auteur. J’ai pu être conseillé tôt dans ma vie par un grand mentor : Donald K. Donald. C’est lui qui m’a pris sous son aile et m’a fait rencontrer tous les grands noms de l’industrie. »

MONEY TALKS

La question inévitable : est-ce que tous les artistes acceptent de voir leur œuvre servir à populariser une marque ? « Il y en a qui ne veulent pas, poursuit François, mais disons que l’argent pèse toujours pour beaucoup. Money talks, comme on dit. Par contre, si tu veux prendre une chanson de Paul McCartney, un végétarien notoire, pour faire une publicité de Burger King, il y a des chances que tes négos soient très longues. » Des libérations dont il est particulièrement fier ? « Il y en a plusieurs, poursuit-il. Mais je dirais qu’un exploit que nous avons réussi est d’avoir réussi à libérer les droits de la chanson Please come home for Christmas pour une pub de Noël d’Air Canada en moins de 12 heures, le tout en pleine journée de la Thanksgiving américaine. C’était fou ! C’est tellement satisfaisant de voir le résultat final de la pub, de voir que la pièce qu’on a réussi à libérer y ajoute un quelque chose de fort. C’est bon d’être capable de donner aux créatifs la chanson dont ils rêvaient pour accompagner leur concept. »

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