Quels sont les spots qui ont marqué l’industrie lors de la 52e édition du Super Bowl qui opposait les Eagles de Philadelphie et les Patriots de Nouvelle-Angleterre ? Tour de table.

«Tide a complètement volé le show. Sa proposition d’associer la marque à n’importe quelle pub où les gens portent des vêtements sans tache rend l’annonceur omniprésent dans la tête du spectateur. Les clins d’œil aux clichés de pubs typiques sont tellement justes, qu’à chaque publicité, on se demandait si elle allait terminer avec It’s a Tide ad. Sinon, mon deuxième choix serait la pub d’Old Spice avec le retour d’Isaiah Mustafa. Ah non, c’est vrai, ça aussi It’s a Tide ad.
Guillaume Bergeron, concepteur-rédacteur, lg2

« Tide, Tide, Tide et re-Tide. Je ne suis sûrement pas la seule à avoir tripé sur ces pubs qui, non seulement ridiculisent les classiques du Super Bowl, mais en plus s’approprient toute la propreté des autres annonceurs. Les spots sont drôles, le casting est parfait et jamais personne n’a aussi bien utilisé un cheval à deux selles. »
Camille Gagnon, conceptrice-rédactrice, lg2 Québec


« Il est assez clair que Tide gagne par blanchissage cette année par ailleurs pas si inspirée… Tellement peu d’ailleurs qu’il est éloquent que l’un des moments les plus remarqués ait été le fameux #blackscreen (une mystérieuse panne d’image) qui a quasiment volé la vedette aux autres pubs.

Ma préférence va à Skittles, qui a créé un vrai buzz à bon compte (c’est à dire sans investir des tonnes de dollars en média durant le Super Bowl) avec un improbable Facebook live où, comme promis, ils ont montré à une seule personne, Marco Menendez, leur mystérieuse pub du Super Bowl. À la fois parfaitement débile et tout à fait brillant. »
André Paradis, concepteur publicitaire, Compagnie et cie

« De nouveau, Skittles nous transporte dans un univers déjanté. Ici, la marque fait sa pub en ne la montrant pas. C’est malin de jouer sur le fait que tout ce que nous ne pouvons pas posséder nous attire. Diffuser en direct sur Facebook la réaction de son visionnement par l’heureux élu rend le tout crédible. Si cette publicité existe, elle a été spécialement conçue pour Marcos. Aura-t-elle autant d’impact sur nous? Je ne pense pas, mais ce qui est certain, c’est que tant que la marque ne la dévoilera pas, elle continuera de faire parler d’elle. »
Sann Sava, directrice de création exécutive de DDB


« TIDE. Ou quand le WTF s’élève au niveau du grand art. Brillante idée, superbe rédaction, jeux de comédiens parfaits, montage réalisé avec une précision chirurgicale… on y croit et on se demande comment ils ont fait leur coup. En une soirée, elle est passée de campagne géniale à être inscrite dans les annales de la pub. La campagne dont tout le monde se souviendra.

ALEXA. Mon deuxième choix, encore une fois pour le ridicule de la proposition. En nous faisant voir et entendre les voix derrière Alexa si rien ne fonctionnait plus, le produit et sa véritable fiabilité sont mis à l’honneur sur un piédestal doré. Cardi B, Gordon Ramsey, Rebel Wilson et Sire Anthony Hopkins rendent le tout encore plus mémorable. Comme quoi non seulement le ridicule ne tue pas, mais il vend. »
Pier Lalonde, associé fondateur, Pixel & Cie


« Je pense que c’est difficile de passer à côté de l’excellent coup de génie de Tourisme Australie. Pour une première publicité dans le cadre du Super Bowl, ça commence fort. J’avoue avoir cru au film pendant 15 secondes. Et avec un taux d’engagement qui a augmenté de 1000 % autour de la marque en quelques jours, je n’ai sûrement pas été le seul à apprécier. Allez visiter le site Web pour saisir l’étendue du gag, et chapeau aux Australiens ! »
Sacha Lauzier-Bonnette, stratège concepteur, Orkestra


« Ouff. Y a pas grand-chose d’excitant cette année. Faut croire que le budget marketing est passé au Web/micro-influenceurs/bloggeur/SEO/Retargeting, etc. Par contre, il y en a une qui m’a donné un petit frisson : celle de Pepsi. Nostalgie quand tu nous tiens, avec un line-up de feu : Michael Jackson, Cyndy Crawford, Ray Charles, Britney Spears, Jeff Gordon et le petit clin d’œil de Retour vers le futur, entremêlé d’une bonne dose d’humour un peu décalée. La marque Pepsi a toujours été deuxième derrière Coca Cola, mais on reste stupéfait au nombre de mégas stars ayant tourné pour cette compagnie. Bon flashback. »
Patrick D’Anjou, directeur artistique chez Cossette


« Là où des marques comme Stella Artois ou Bud se sont gargarisé de leurs bonnes actions humanitaires et où Dodge avec son RAM a bêtement instrumentalisé un discours historique de Martin Luther King, en rupture totale avec les valeurs du cœur de sa cible, Coke a plutôt apporté un peu de poésie dans cette ode à la diversité dénuée de mégas stars ou de punch humoristique éphémère. Une publicité touchante, une direction photo superbe, une approche commercialement pertinente en lien avec sa palette de produits, et surtout, une prise de position courageuse pour la mère de toutes les marques, à une époque où la peur de la différence et la polarisation des positions font rage. »
Mathieu Bédard, président, Camden


« Du côté émotionnel, beaucoup de choix, dont la pub Toyota sur la skieuse paralympique Lauren Woolstencroft. J’ai aimé la pub de Verizon sur les premiers répondants, qui m’a particulièrement remué. C’est en phase avec la marque, et c’est un placement stratégique pour une NFL qui cherche à recréer les liens avec un auditoire irrité par les présumés manques de respect envers les valeurs américaines démontrés par certains joueurs. Je suis surpris que la fibre patriotique n’ait pas été plus apparente dans ce Super Bowl, ceci dit.

Au niveau humoristique, chapeau à Tide pour ses stratégies de création et de média. Il fallait y aller fort avec ce concept, et c’est mission accomplie, en partie grâce à David Harbour qui crève l’écran.

Mon moment WOW est arrivé avec la pub pour The Voice, de NBC. Avec son scénario complètement absurde dans la foulée d’Old Spice, elle est rudement bien produite et réalisée, avec une magnifique photographie et un sens du timing impeccable.

Le top des tops, c’est le match, enlevant jusqu’à la toute fin, avec la victoire du négligé et de l’improbable héros Nick Foles face à l’historique géant Tom Brady. »
Jean-Marc Demers, président-directeur général, Braque