Après un bref moment en agence, trois jeunes programmeurs décident de fonder leur propre boite de production. Puis une seconde. Pour lancer un produit. Puis un second. On jase entrepreuneriat numérique avec les dirigeants de QuatreCentQuatre.

Groupe. Votre boite aura 10 ans en mai prochain. Qu’est-ce qui vous avait incité à vous lancer en a aires à l’époque ?

Mathieu : On a tous les trois une formation en programmation logicielle. La popularité croissante de Flash nous ayant donné le goût d’aller du côté créatif de la technologie, on s’est retrouvé en agence. Et on a pu y constater rapidement des failles.

C’est-à-dire ?

Jocelyn : Le travail des fournisseurs laissait à désirer. Le suivi était inexistant, le code mal fait. Le succès des projets dépendait donc de l’expertise du personnel en place. Mais à l’époque, peu d’agences avaient ces ressources. Comme on avait tous trois la bre entrepreune- riale, on a décidé de se lancer dans l’aventure.

Mathieu : Notre concept était simple : oFFrir un service top-notch. Et ça a fonctionné.

Exclusivement avec des agences ?

Martin : Au début, c’était le cas. Venant du milieu, on comprenait leurs échéanciers, leurs soucis graphiques. Et on connaissait des gens ! Mais depuis quelques années, on tra- vaille de plus en plus avec des clients directs. Les agences ne représentent plus que 20 % de notre chi re d’a aires.

Pourquoi ? L’agence ne faisait plus votre bonheur ?

Jocelyn : Non, c’est l’industrie qui a évolué. Comme c’est un domaine de plus en plus com- plexe, on est appelé de plus en plus souvent à travailler en amont, dès la planification.

Mathieu : À vrai dire, on sou re un peu du syndrome de l’imposteur. Outre la production pure et dure, on faisait déjà de la planification, de l’optimisation pour les moteurs de recherche, du UX, etc. Mais informellement. On ne facturait pas ce qui nous semblait être de simples conseils. Maintenant, on le fait.

Martin : Et pour compléter sur ce que Mathieu disait, QuatreCentCinq a été créé a n de combler un vide dans notre offre. On savait qu’on pouvait faire du développement d’applications mobile, mais on n’en avait pas dans notre portfolio. On a donc décidé d’investir dans le développement de notre propre jeu mobile, Lineo Duel.

Mathieu : L’idée n’était pas mauvaise, mais on est arrivé trop tard dans le marché. L’industrie du jeu mobile est non seulement saturée, mais elle est saturée de jeux de très grande qualité, gratuits et développés par de grands studios aux reins financièrement très solides. Bref, on a fait 64 $ dans l’aventure.

Jocelyn : Moins une ressource entière dédiée pendant une année plus notre temps et tout ça ! (RIRES) Mais on a énormément appris. Entre autres, qu’on gagnait à se rapprocher de notre réalité. Et chercher à répondre à des besoins auxquels on pouvait s’identifier. Comme on créait déjà des produits pour les besoins spéci ques de nos clients, l’aventure Point of No Return faisait du sens.

Vous m’intriquez là. Qu’est-ce que Point of No Return ?

Martin : The PNR nous a approchés pour que l’on développe avec eux une plateforme collaborative qui viendrait appuyer les entrepreneurs dans leur développement d’a aires.

Mathieu : The PNR prend l’équipe exécutive par la main de la planification haut niveau jusqu’au day-to-day. Tous les associés sont au courant en temps réel de l’avancement des éléments du plan (qu’on appelle des sprints). Et grâce à un outil de vote en temps réel, chaque partenaire peut réagir sur l’ensemble des points à traiter.

Jocelyn : On a déjà une vingtaine de clients mensuels dont Thinking Capital, Le Devoir, la BDC Canada, Mondou, UGroupMedia, Groupe Lebel et l’agence Écorce. Et de notre côté, on continue à y ajouter des fonctionnalités. Donc so far so good. Je touche du bois.

Martin (Dubois) ? Vient-il réellement de te toucher ? (RIRES) Perspective d’avenir ?

Mathieu : QuatreCentQuatre est appelé à sortir de l’ombre. À s’affirmer au grand jour. On a une bonne réputation. Donc, adieu l’imposteur, on va cesser d’avoir peur. On s’assume et on va devenir une agence numérique à part entière, pour tous les besoins numériques.

Martin: Il y a encore tout plein d’opportunités à Montréal. On s’est doté de nouvelles ap- proches, on développe de nouveaux secteurs, donc je ne sais pas si on va être meilleur que les autres, mais on va être aussi bon, ça c’est certain !

Car, pour reprendre le copydeck de la mort d’un de vos clients qui ne se souciait pas trop trop de la langue française : « vous savez mieux que quiconque comment » ? (RIRES)

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Cet article a été publié dans le Grenier magazine, volume 02, numéro 44.