En affaires depuis 1999, Absolunet aura mis 10 ans avant de se dédier exclusivement au commerce électronique. Portrait d’une agence qui aide les entreprises à transformer leur plein potentiel numérique en résultats.

UNE ENTREPRISE D’ICI EN SURCROÎT

L’une des plus grosses agences canadiennes de commerce électronique, Absolunet est en pleine croissance. Hormis ses bureaux à Boisbriand et à Montréal, l’entreprise a ouvert un nouveau bureau aux États-Unis, à Kansas City. Qu’est-ce qui explique cette croissance ?

Charles Desjardins, associé et vice-président principal d’Absolunet, croit que cette dernière est basée sur le fait que la demande est en forte croissance. « Les organisations doivent donc réinventer leur modèle d’affaires pour tirer leurs épingles du jeu avec la transformation actuelle. » La relation que l’entreprise entretient avec ses fournisseurs explique également en grande partie la croissance de l’agence. « Parce que le niveau de satisfaction de nos clients est très élevé et qu’on garde nos clients sur le long terme, les technologies (Magento, InRiver, Insite, Sitecore) avec lesquelles on travaille étroitement ont voulu intensifier leurs relations avec nous. C’est sûr que ça amène beaucoup d’eau au moulin », poursuit-il. « Le dernier facteur et non le moindre — parce que 75 % de notre croissance est basée sur celui-ci — c’est le bouche-à-oreille. » (Rires) L’entreprise, qui préfère valoriser les succès de leurs clients que de se « péter les bretelles », est là pour livrer la marchandise et générer des résultats pour ses clients. « Ce qui nous amène d’autres clients, ce sont nos clients qui parlent en bien de nous à d’autres entreprises. »

Charles Desjardins, Associé et vice-président principal, Absolunet

Quels sont les impacts de cette croissance sur l’agence et le recrutement ?

« On a une culture d’entreprise très familiale. » En effet, l’agence de cybercommerce est l’une des seules entreprises en technologie de l’information à avoir la certification conciliation travail-famille du Gouvernement du Québec. « Nous visons les meilleures pratiques en termes d’employabilité. Avec notre croissance, on investit énormément d’efforts pour mettre en place des pratiques pour que cette culture d’entreprise se maintienne et soit sentie et comprise de tous », souligne le vice-président. Des documents expliquant la culture d’entreprise, du parrainage pour les nouveaux employés, ainsi que des outils de communications internes sur une base hebdomadaire complètent le processus d’onboarding encadré d’Absolunet.

Au niveau du recrutement, Absolunet ne chôme pas. L’entreprise embauche de 2 à 3 personnes par semaine, ce qui requiert des aménagements particuliers. « Je dirais que depuis environ 1 an, on est constamment en chantier », lance Monsieur Desjardins en riant. Chaque ronde d’aménagement, il y a un ajout. Récemment, des douches, un bar à l’interne et des aires de repos avec hamacs pour faire des siestes sont venus bonifier l’environnement de travail. Afin de soutenir son développement, l’entreprise prévoit embaucher 50 personnes au cours des six prochains mois, dont 25 à 30 développeurs (.NET et php, surtout).

Peut-on espérer l’ouverture d’un second bureau chez nos voisins du Sud dans les prochaines années ? Monsieur Desjardins nous indique qu’à court terme, l’entreprise cherche à recréer la culture montréalaise là-bas, mais adaptée à la réalité américaine. Souvent, les entreprises technologiques ont un port d’attache à un endroit et les employés font du télé-travail. Selon lui, il est difficile d’avoir une culture d’entreprise forte de la sorte. Absolunet veut embaucher les gens localement pour générer une solide atmosphère à partir du bureau de Kansas City. Par ailleurs, l’une des principales raisons pour laquelle Absolunet s’est établie dans cette ville, c’est que n’importe quel autre emplacement aux États-Unis y est accessible en 3 heures de vol ! Étant aussi le cœur du manufacturing et de la distribution aux États-Unis, l’entreprise compte consolider dans cette ville à court terme. À moyen terme ? « On va possiblement avoir d’autres places d’affaires, mais on est capable de servir l’entièreté des États-Unis à partir de Kansas City. »

D’ici deux ans, la croissance d’Absolunet aux États-Unis gonflera de 20 % à 30 % le nombre d’employés de l’agence au Québec. Quelles sont les compétences recherchées ?

« Ce qu’on veut atteindre, c’est 30 % du volume d’affaires global d’entreprise générés par des clients aux États-Unis. Ça semble aller plus vite que prévu ! Juste au cours du dernier mois, il y a eu l’équivalent de 10 % de notre volume d’affaires qui a été signé en contrats aux États-Unis. » « La réalité, c’est qu’on veut au maximum livrer à partir du Québec pour les États-Unis et ça prend beaucoup de ressources », indique Monsieur Desjardins. Absolunet cherche ainsi beaucoup de développeurs, de programmeurs, tout ce qui est en lien avec l’achat média (SEO, SEM), ainsi que des analystes d’affaires dans les volets particuliers.

LA DIFFÉRENCE ABSOLUE

La profondeur d’expertise est ce qui distingue Absolunet des autres agences qui offrent des services de commerce électronique. Avec une rigueur et une transparence complète, l’agence peut se targuer de ne rien camoufler à ses clients. En effet, ces derniers ont accès à l’ensemble des ressources et ont une vue précise de l’état des budgets. « On ne cache rien ! » s’exclame Charles Desjardins.

Pour la majorité des entreprises, l’information sur les produits est souvent disparate, incomplète et inefficace, remarque le vice-président. « On a développé l’expertise autour de la gestion des données de produits, qu’on appelle Product Information Management (“PIM”). En Amérique du Nord, on est une des agences qui a la plus forte expertise dans ce domaine-là. Au Québec, c’est assez unique », continue-t-il.

Absolunet parle souvent de relations à long terme et d’optimisation — comment l’entreprise accompagne-t-elle ses clients ? « On arrive à croître tout en maintenant un niveau de qualité et en rendant un niveau de satisfaction important pour nos clients. » À la base, les clients ne font pas affaire avec Absolunet dans son ensemble, mais bien avec l’équipe qui lui est attitrée — chaque équipe porte d’ailleurs un nom choisi par les gens qui la compose (faites la connaissance des Magiciens, des Unicorns, des Samouraïs, des Vikings, des Jedi et des Ghostbusters de l’agence !). « Notre philosophie est d’avoir des microentreprises à l’intérieur de l’entreprise. On a une multitude d’équipes — 22 actuellement — et chacune d’entre elles sert entre 2 et 5 clients. Elles travaillent directement avec ceux-ci ». « Le plan d’affaires e-commerce est central », renchérit Charles Desjardins.

Comment expliqueriez-vous le fait qu’il semble y avoir si peu d’agences de cyber-commerce au pays ? Ou du moins, qu’on n’en entende pas beaucoup parler ?

« Je suis certain que dans la tête de beaucoup de gens de l’industrie, Absolunet est petit. On ne fait pas beaucoup de bruit. Je crois que c’est relatif à la nature même de l’ADN des entreprises qui font du e-commerce. » L’entreprise préfère livrer des résultats, livrer des revenus et livrer des profits pour ses clients. « Moi, personnellement, je suis plus ou moins intéressé à participer à des concours pour gagner des prix. Notre focus fait que nos clients gagnent des prix, mais pas nous ! (Rires) Donc, on entend moins parler de compagnies comme la nôtre, tout simplement. »

Charles Desjardins explique que la fierté d’Absolunet n’est pas reliée à l’exposure. Elle est plutôt relative à ce que le travail génère. « Lorsqu’un de mes clients fait 75 % de croissance de revenus sur son site, c’est là que je vais chercher ma satisfaction, mon bonheur ». D’ailleurs, la frénésie du Black Friday et du Cyber Monday n’est pas seulement palpable chez les consommateurs. Pour Absolunet, c’est le party, s’enthousiasme le vice-président. « Sur les écrans centraux, ça ressemble à Wall Street : on voit les transactions et le trafic en direct. On se sent comme à la bourse ! C’est ce qui nous drive, c’est ce qui fait qu’on rentre le matin pour travailler et qu’on est excité. Ce n’est pas le fait de voir une pub à la
télé (Rires) ! »

Shopify et d’autres plateformes alternatives semblent prendre de l’ampleur chez les startups. Comment une entreprise peut-elle faire le tri parmi les différentes plateformes afin de choisir la bonne ?

Charles Desjardins indique que les rapports des agences américaines Forrester et Gartner présentent de manière très détaillée les avantages et inconvénients de chacune des technologies. Les entreprises peuvent ainsi se tourner vers ces rapports pour obtenir des informations judicieuses et objectives. Absolunet invite aussi les entreprises à leur donner un coup de fil pour décrire leurs besoins. « Simplement nous contacter et on va conseiller les gens à très haut niveau sur ce qu’on pense être la bonne technologie pour eux. »

Et finalement, puisque Absolunet publie annuellement ses 10 tendances e-commerce, à quoi devrions-nous nous attendre en 2018, côté e-commerce ?

« Je crois qu’il va falloir attendre le lancement des tendances eCommerces 2018 pour le savoir ! » lance le vice-président de la boîte en s’esclaffant de bon cœur.

Cet article a été publié dans le Grenier magazine, volume 02, numéro 42.