Depuis 88 ans, le journal La Terre de chez nous, propriété de l’Union des producteurs agricoles, est au coeur de l’esprit de rassemblement qui anime les hommes et les femmes qui pratiquent cette profession. Même son équipe est habitée par cette dynamique, elle qui a réuni 6 de ses 28 membres pour dresser le portrait de l’hebdomadaire. Bilan d’une conversation avec des gens rassembleurs.

Une mission bien implantée.

À l’origine, La Terre de chez nous servait essentiellementd’outil de formation pour les agriculteurs. Au fil des ans, la façon de livrer l’information et la forme du journal ont évidemment changé, mais la mission première est restée la même. Encore aujourd’hui, le transfert de connaissances est bien présent. L’apport d’organismes externes issus, par exemple, de domaines aussi variés que l’agronomie et la fiscalité permet aux producteurs agricoles de prendre des décisions d’entreprise. Les archives le confirment, les producteurs agricoles d’hier et d’aujourd’hui veulent connaître les enjeux des environnements économique et politique reliés à leur secteur de production. Se référer à un organe de communication traitant de leur réalité est donc important pour eux. D’abord pour s’informer, mais aussi pour contrer le sentiment d’éloignement, s’inspirer des bons coups et des histoires de leurs semblables des quatre coins de la province. Ce faisant, les composantes locales sont essentielles : un réseau de pigistes de partout en région se greffe aux cinq rédacteurs-journalistes de la salle de rédaction située à Longueuil.

Cure de rajeunissement

En juin dernier, en plus de proposer un contenu éditorial davantage diversifié axé sur la formation, l’information, le divertissement, La Terre de chez nous a dévoilé une grille graphique plus dynamique et aérée. Cela revient-il à dire que la publication battait de l’aile ? Absolument pas, assurent Pierre Leroux, directeur des ventes, et Daniel Lamoureux, représentant des ventes nationales. La principale raison d’être de la cure de rajeunissement du journal est d’atteindre un nouveau public. Par ailleurs, l’administration de la publication a récemment pris un virage important avec trois nouveaux membres à son bord.

En effet, au cours des derniers mois, Charles Couture, directeur des publications, Vincent Cauchy, chargé de contenu numérique, et Serge Labrosse, rédacteur en chef, se sont joints à l’équipe aguerrie déjà en place, ce qui facilite leur mission qu’est celle d’apporter une vision nouvelle sur les enjeux actuels des médias d’information. Monsieur Couture soutient que les dirigeants de La Terre de chez nous voulaient voir les choses autrement avec des gens de l’extérieur pour les recentrer sur la vocation du journal, évaluer la place du numérique dans la promotion des produits, se rapprocher du lectorat, etc.

Daniel Lamoureux, Vincent Cauchy, Pierre Leroux, Richelle Fortin, Serge Labrosse, Charles Couture

Les producteurs agricoles aiment le papier

Certes, le Web et les médias sociaux prennent de plus en plus d’importance mais, La Terre de chez nous devrait certainement figurer parmi les derniers médias à conserver son lectorat papier en Amérique du Nord. Actuellement au Québec, on compte autour de 40 000 producteurs agricoles, dont certains ont fusionné, représentant un total d’environ 29 000 fermes. En date du 31 décembre 2016, 21 656 abonnements payants à la version papier de La Terre de chez nous et près de 6 000 à la version virtuelle étaient certifiés par Alliance for audited media. « Cela signifie que de 80 à 90 % des gens de l’industrie ont accès à notre journal, affirme Richelle Fortin, qui y est directrice de pupitre depuis 10 ans ». Charles Couture ajoute ceci : « Ces chiffres sont la preuve que l’avènement du virtuel n’est pas à blâmer. Malgré le fait que le tirage du journal soit passé de 45 000 à 28 000 copies, il n’y a pas moins de lecteurs. Ils sont simplement regroupés au sein de plus grandes entreprises, favorisant le partage de la publication ».

Côté Web, les nouvelles sont aussi excellentes pour la publication : au cours des trois premiers mois de 2017, par rapport à ceux de 2016, on note une hausse de 62,68 % de visiteurs uniques et de 17,49 % de pages vues. Sur Facebook, les abonnés ont bondi de 15 000 à 21 500 depuis octobre 2016. « Sur le Web, ce qui est intéressant, contrairement au papier, c’est qu’on a la possibilité de rejoindre des gens qui ne sont pas du milieu », avance Monsieur Cauchy. Avec la nouvelle application à venir et une présence plus accrue sur les médias sociaux, il y a fort à parier que les chiffres n’iront qu’en augmentant.

Cet article a été publié dans le Grenier magazine (Vol. 2 - Numéro 30 - 17 avril 2017).