Pascal Lépine, président et fondateur d’Atypic, travaille dans le secteur pluriel depuis maintenant 20 ans. Lors de son MBA, une rencontre avec Henry Mintzberg le pousse à faire ce qu’il aime vraiment : consacrer entièrement sa carrière aux organismes à but non lucratif. Découvrez cet acteur du changement qui veut faire connaître et reconnaître un secteur bien souvent sous-estimé.

Pascal Lépine

Faire grandir le secteur pluriel


« Le secteur pluriel regroupe les organismes à but non lucratif (OBNL), les organismes de charité, les organismes non gouvernementaux, les organismes communautaires, les fondations, les associations professionnelles, les coopératives, les mutuelles, les maisons d’enseignement et les établissements de santé », spécifie Pascal. Avec son agence, il veut non seulement collaborer avec ces organismes, mais également changer la perception de ce secteur. Il désire que la population réalise son importance. Après tout, au Québec, « ce secteur contribue pour plus de 22 milliards de dollars au PIB, il emploie près de 470 000 personnes et il compte sur un bassin de 2,4 millions de bénévoles. » Concrètement, Atypic a fait une entente avec HEC Montréal et donnera des bourses pendant les trois prochaines années afin 
de soutenir les recherches sur ce secteur. Pascal vient également d’être nommé administrateur d’Imagine Canada, organisme canadien de premier plan en termes de recherche et d’accréditation d’organismes. L’agence planifie aussi investir un peu plus de 150 000 $ en R-D dans le secteur durant les trois prochaines années. Ces initiatives ont pour but d’améliorer la compréhension du milieu. « Du moment que les gens comprennent mieux un secteur, ils ont naturellement davantage envie d’y travailler, de devenir bénévoles, de faire des dons et de s’investir. Nous voulons faire en sorte que le secteur soit reconnu à sa juste valeur et soit mieux représenté dans les médias. »

Une agence passionnée par le secteur pluriel


Au moment où Pascal a décidé de se consacrer à cette sphère, sa compagnie s’est développée à un rythme impressionnant. « En moins d’un an, nous avons doublé de taille. Nous avons rapidement compris qu’il y a un réel besoin pour ce type de service spécialisé. » Puis, sa fusion avec Tactic direct a permis à la boîte de proposer tous les services de marketing relationnel (publipostage, don en ligne, don par téléphone, etc.) à ses clients et ainsi d’avoir une offre de services complète. C’est à ce moment qu’Atypic est devenu la plus grande agence 360 du Canada collaborant uniquement avec des organismes à but non lucratif.

La comm au service des causes


Selon Pascal, la communication est essentielle dans ce secteur, car elle donne de la portée aux différentes causes. Certes, toutes les causes sont importantes, mais malheureusement, ce n’est pas assez. « Il y a un peu plus de 85 000 organismes au Canada. Chaque cause doit se démarquer et la façon d’y arriver est de trouver la bonne manière de l’expliquer et de faire valoir sa valeur ajoutée. La population désire connaître l’impact concret de l’organisme dans la société. Elle veut savoir, par exemple, combien de femmes en détresse ont été aidées ou encore combien de personnes ont mangé grâce à leur don ou leur implication. Il faut montrer et expliquer ce qui est fait. » Le secret est d’avoir un plan de communication bien réfléchi sur un nombre défini d’années avant de se lancer dans l’exécution et, surtout, de toujours communiquer de façon transparente.

Événement organisé en collaboration 
avec le CHU Sainte-Justine​

Travailler dans le 
secteur pluriel c’est…


Compenser le manque de budget 
par la créativité

Comme on peut s’en douter, les budgets pour exécuter les campagnes sont beaucoup moins importants que ceux des clients corporatifs. « En règle générale, nous n’avons pas de budget pour acheter du média pour des campagnes télé, etc. Ça prend donc beaucoup de créativité et d’ingéniosité pour arriver à des résultats exceptionnels avec de plus petits budgets. »

La chance de développer une réelle relation de confiance

« Travailler avec les OBNL laisse peu de place à l’erreur. Les budgets et les ressources étant limités, il faut constamment démontrer que chaque dollar ou effort investi le sera pour le plus grand bénéfice de la cause défendue par l’organisme. Il est donc très important de développer une réelle relation de confiance qui s’amplifiera année après année, contrairement à une relation d’affaires dite « corporative » qui a davantage de chance de s’essouffler avec le temps.»

Collaborer avec des bénévoles


Ce secteur demande de travailler à un moment ou un autre avec des bénévoles. « Ce n’est pas la même dynamique. Un bénévole est bien souvent très impliqué et touché par la cause, mais n’a pas toujours le temps et l’expertise nécessaires pour mener tous ses projets à bon port. Nous nous assurons de l’appuyer et le former tout au long de l’aventure pour que l’expérience soit bénéfique à la fois pour lui et l’organisme. »

Travailler avec un grand comité décisionnel

La structure unique de ces organismes impose une prise de décision qui implique de nombreuses personnes. Pascal et son équipe connaissent bien ce modèle et ces réalités, ce qui leur permet de naviguer aisément à l’intérieur de ce cadre.

Faire équipe avec les compétiteurs

« Il faut toujours garder en tête qu’on travaille en mode collaboratif. Il nous arrive donc très souvent de travailler avec un compétiteur, chose qu’on voit plutôt rarement dans le secteur corporatif. Avec les OBNL, c’est la finalité qui compte, et non le chemin à emprunter. »

Reconnaitre la générosité des partenaires

Les agences médias offrent par moment du placement gratuitement. Ceci est accueilli avec grand bonheur par les OBNL puisqu’il permet de pousser la campagne encore plus loin sans bousculer le budget. D’où l’importance de sensibiliser toutes les parties prenantes à la cause, et non seulement le grand public et les donateurs.

Malgré le fait que ces organismes soient tous du même secteur, chacun vit une réalité unique et 
doit s’adapter à sa communauté. C’est à ce moment qu’ils peuvent bénéficier de la grande expérience d’Atypic. Pascal et son équipe sont de réels passionnés et ils espèrent collaborer avec eux dans le but de faire changer le monde, une action à la fois.