Tous les jours, de nouveaux produits ou services voient le jour au sein d’un paysage commercial sursaturé. Explorons trois marques d’ici qui ont su identifier des façons innovantes de s’exposer au sein de catégories fourmillantes en saisissant une opportunité juste et une voix distinctive.


Client : Natrel


Agence : lg2
Interviewé : Claude Auchu, associé, vice‑président création, design

Avec la croissance et l’authenticité au cœur de leur réflexion, lg2 mise sur une démarche juste et sans inventions. L’indice principal : les consommateurs ne voient pas Natrel parmi les rivaux de la catégorie de lait.

L’approche stratégique du nouveau Natrel est ancrée à partir d’un diagnostic clair et de piliers porteurs qui créeront un riche terrain de jeu pour alimenter une histoire de marque liée à des organes de communication astucieusement discernés. « Être unique, c’est être courageux », selon Claude Auchu. Avec tant de compétiteurs et de points de vente, comment avoir l’attention des consommateurs, leur parler, les amener à comprendre la nouvelle identité, puis les convaincre ? « Imaginez une piste dansante, avec la traditionnelle zone où le party atteint son apogée, comment réclamer l’attention des invités dans un espace si rassasié ? La solution : créer son propre party et vivement y faire vibrer les valeurs de Natrel! »

Afin de faire coexister qualité et naturalité (Natrel provient du mot naturel), l’équipe propose une pratique d’emballage audacieuse en produits laitiers; l’utilisation du noir, qui rappelle la toison de vache, et la photographie, qui renforce les vertus qualitatives des produits Natrel. Ensuite, il y a le Milk Bar, qui permet une présence inventive afin de semer la curiosité puis l’appréciation de nombreux produits de la ligne à travers des habitudes de consommation quotidienne, au sein d’espaces complètement dynamisés.

Grâce à une colonne vertébrale de marque neuve et bien établie, puis à des résultats de ventes en constante croissance, les opportunités que greffe Natrel à sa nouvelle empreinte vont bien au-delà d’un nouvel emballage. Alors que l’industrie laitière connaît une baisse (2 litres de lait de moins sont consommés depuis 20 ans au Canada), lg2 arrive à injecter naturalité et qualité du produit dans l’esprit culturel du consommateur, et ce, par l’entremise d’un concours d’art latté où les meilleurs baristas de la province partagent leur savoir-faire, en compagnie de Pénélope McQuade comme juge. Natrel se taille graduellement une place de choix et bien distincte au sein du tissu émotif des buveurs de lait.

Si l’on savait hier ce que l’on sait aujourd’hui sur Natrel ?
« On recréerait le même niveau de labeur, de questionnement et de qualité de complicité avec client! »


Client : Kombi


Agence : Polygraphe
Interviewé : Marie-Claude Fortin, associée, service-client

C’est à travers le client Kombi que l’agence Polygraphe voit le jour. La signature de Polygraphe, la complicité agence/client et le talent autour de la table lancent une magnifique histoire d’amour.

Il est commun d’associer le froid à la surprotection, à la technicité et aux sports extrêmes pour vendre l’idée de la chaleur. Polygraphe fait l’inverse : elle opte pour la chaleur humaine, celle qui dépasse tous transferts thermiques et qui évoque d’emblée l’esprit rassembleur. La réflexion, les outils et les actions découlent de cette ligne directrice; tant au niveau de l’iconographie du produit, de la rédaction et de la visibilité des emballages que de la présence en magasins, souvent bigarrée parmi diverses marques. À travers la chaleur humaine, la marque adresse simplement, clairement et agréablement sa cible humaine.

Kombi fait preuve d’innovation en traduisant notre rapport avec le froid par la magie de la complicité humaine. Ainsi, la marque inspire une nouvelle façon d’amadouer la symphonie hivernale, et ce, en liant les produits à une présence honnête et empathique. Au-delà de la passion que cultive cette entreprise familiale pour son produit et sa nouvelle identité de marque, c’est depuis les tripes que Kombi mobilise ses équipes internes, détaillants et partenaires. Grâce à des outils finement pensés et à des actions humaines fondamentales (des accolades), la philosophie Kombi apaise et fait lever l’aiguille des résultats de ventes.

Si l’on savait hier, ce que l’on sait aujourd’hui sur Kombi ?
« On l’aurait fait bien avant! »


Client : Henri Sodas


Agence : Henri Sodas
Interviewé : Jean-Francois Leduc

Qui est Henri ? Une nouvelle ligne de sodas. Pourquoi Henri ? C’est un nom simple, court, qui se comprend en plusieurs langues et qui affiche un « i » plutôt qu’un « y » pour garder une tonalité francophone.

C’est à travers la soif de composer des sodas au kola, à l’épinette et à la racinette authentiques que l’équipe Henri Sodas se lance. Cette démarche innovante répond à une pratique en voie d’extinction : des sodas faits avec de vrais ingrédients. L’équipe ne veut rien inventer, mais plutôt revenir à la source pour faire redécouvrir un produit, et ce, à travers sa confection et ses sources pures provenant d’ici.

La pureté, la simplicité et l’artisanal sont à la base de tout. Pas de fla-flas ni de campagnes publicitaires. Essentiellement un produit bon et vrai, disponible à des points de vente stratégiques. Idem pour sa cible : des curieux et des gourmands de légitimité. Henri Sodas préfère un placement en épiceries fines versus une distribution dans les grandes chaînes, et ce, pour bien articuler les valeurs intrinsèques de la boisson tout en se démarquant.

À ce jour, la demande et les échos du public expriment une grande appréciation pour ce retour aux sources. L’atelier de production sur Ontario, qui sera éventuellement ouvert au public, dévoilera l’art et la technique du soda à son état brut. Ce rituel intime et privilégié élève le produit, ses artisans et, par le fait même, matérialise un rapport affectif avec les fidèles d’Henri.

Si l’on savait hier, ce que l’on sait aujourd’hui sur Henri Sodas ?
« On ne changerait rien à notre méthodologie; le courage d’apprendre et l’importance de s’entourer de grands sages pour bien faire les choses. »


Article paru dans le Grenier magazine du 14 mars. Pour vous abonner, cliquez ici.