Voilà que la National Football League (NFL) tente de redorer son image en créant, mais surtout en diffusant un message de 60 secondes lors ce «festival annuel de publicité américaine», le Super Bowl. Ont-ils payé le tarif de 9 millions US$ pour sa diffusion?

En tout cas, on souhaitait contrer le scandale provoqué par les écarts de conduite du tristement célèbre Raymel «Ray» Rice, ex-porteur de ballon des Ravens de Baltimore, signataire d’un contrat de 35 millions US$, suspendu à vie (ou pour une période indéterminée – ça varie d’un article à l’autre) suite à la diffusion de la vidéo de l’altercation avec sa fiancée, Janay Palmer, dans l’ascenseur du Revel Casino d’Atlantic City le 15 février 2014 (_près de 10 800 000 visionnements au moment d’écrire ces ligne_s). Étrange lendemain de Saint-Valentin… le plus étonnant, c’est que Janay a convolé en justes noces avec Ray le 28 mars 2014, alors qu’il a été accusé la veille d’assaut grave, avec possibilité de sentence allant de trois à cinq ans et une amende de 15 000 US$.

Revenons à cette publicité. Aucune célébrité, aucun joueur de la NFL. Un scénario épuré, composé d’images qui montrent l’état physique d’un logement quelques minutes après une scène de violence. En voix hors champ, on entend l’appel d'une femme au 911. Toujours en présence de son agresseur, elle essaie de demander de l’aide en faisant semblant de commander une pizza. Une reconstitution, avec des livres et des photos renversées, un trou dans le mur, inspirée d’histoires vraies de femmes qui utilisent cette tactique pour déguiser leur appel à l’aide. Efficace? Jugez-en par vous-même… Cette publicité est devenue un sujet de discussion autour de la présentation du Super Bowl, mais jamais autant que le «Deflate Gate»: les Patriots ont-ils oui ou non dégonflé onze des douze ballons qu’ils ont utilisés pour faciliter la réception du ballon par temps humide et remporter la victoire qui leur a donné accès au match de Super Bowl?

Antécédent à cet effort de la NFL, il y a eu le site nomore.org, ainsi que la page Facebook du même nom. On y voit, dans la bannière du haut de page, des joueurs de football portant des pancartes avec le logo NO MORE avec des compléments, comme NO MORE VIOLENCE ou NO MORE EXCUSES. Plus efficace selon moi, parce qu’il y a une forme d’engagement, mais je lis aussi ailleurs que parmi ces joueurs qui dénoncent le comportement de Ray, ils s’en trouvent qui souhaitent malgré tout son retour. Il y aurait donc des limites au poids de la punition, selon certains. Attitude qui affaiblit la pertinence et la force du message. Ray Rice a finalement vu sa suspension annulée en novembre 2014, mais aucune équipe ne lui a fait une offre… C’est peut-être là le message le plus efficace finalement.

Publicité de l'organisme NO MORE (60 secondes durant le Super Bowl)

Vidéo de TMZ où l'on voit Ray Rice brutaliser sa fiancée

Causes? Toujours!
Richard Leclerc, Publici-Terre