Présentement, sur le marché du travail, quatre générations se côtoient. Une situation assez particulière, qui demande aux employeurs une grande capacité d’adaptation! Comment faire, en effet, pour concilier les besoins, valeurs et attentes d’un vétéran versus ceux d’un jeune de la génération Y? Comment s’assurer que les connaissances se transfèrent d’une génération à l’autre, et qu’un partage de connaissance se fasse d’une manière bidirectionnelle?

Différentes générations = différents besoins

Avant tout, il est bien important de comprendre que le fait qu’un individu appartienne à une génération n’est pas un gage de son comportement. C’est plutôt un indicateur, basé sur le contexte socio-économique dans lequel l’individu a été élevé. Se greffent à ce contexte plusieurs autres facteurs: son histoire personnelle et familiale, son bagage génétique, l’environnement de son développement, etc.

Maintenant, comment fait-on pour établir les différences entre les générations, et les actions à poser pour bien gérer ces différences? Il faut tout d’abord dresser un court portrait de chacun des groupes.

Les vétérans sont nés avant 1945. De moins en moins présents sur le marché du travail, ils ont été élevés dans un contexte de guerre, par conséquent ils connaissent le manque et la privation. Ce sont des travailleurs acharnés, prêts à se donner corps et âme au niveau de leur emploi. Dociles face à l’autorité, ils ont un sens du devoir très développé. Leur bagage de connaissances est immense, toutefois, comme ils n’aiment pas consigner leur savoir par écrit, il devient primordial de trouver un moyen de transférer leurs connaissances aux générations qui les suivent.

Les baby-boomers sont nés entre 1946 et 1965, et représentent la plus grande génération en nombre. Le travail occupe une place très importante dans leur vie, et il n’est pas rare qu’un individu de cette génération n’ait travaillé que dans une ou deux entreprises durant sa carrière. Ils ont travaillé fort toute leur vie pour atteindre leurs buts, et sont plutôt individualistes. Eux aussi très respectueux de l’autorité, ils sont dévoués à leur entreprise et aiment sentir qu’ils font partie de quelque chose. Comme ils se définissent beaucoup par le travail, la reconnaissance sociale qui y est reliée est très importante. Finalement, à l’instar des vétérans, l’utilisation des nouvelles technologies de l’information représente un grand défi pour eux.

Les individus de la génération X sont nés entre 1966 et le début des années 1980. Ils ont été élevés par des parents un peu plus absents, dû au fait que leurs mères ont intégré massivement le marché du travail. Ils ont, par le fait même, développé un grand sentiment d’autonomie et d’indépendance. Plus réticents que les générations antérieures devant la hiérarchie, ils préfèrent voir leur patron comme un mentor. Ils sont constamment à la recherche de la situation idéale, et occupent donc de nombreux postes au cours des années, dans des entreprises différentes. Ils aiment travailler dur, mais pas au détriment de leur vie personnelle. Ils cherchent donc l’équilibre parfait entre les deux. Contrairement aux baby-boomers qui vivent pour travailler, eux travaillent plutôt pour vivre. Beaucoup plus habiles avec les nouvelles technologies que leurs prédécesseurs, ils obtiennent des résultats rapides au niveau du travail.

Finalement, les jeunes de la génération Y sont nés entre le début des années 1980 et l’an 2000. Ils sont en général très scolarisés, et ont toujours été très valorisés par leur entourage, ce qui fait en sorte qu’ils ont une grande confiance en eux. Ils recherchent la reconnaissance face au travail accompli, et sont prêts à toucher à plusieurs sphères en même temps. Ils remettent tout en question, et n’ont pas peur de foncer pour obtenir ce qu’ils veulent. Ils sont ambitieux, et veulent évoluer rapidement. Tout comme ceux de la génération X, ils désirent obtenir le plus grand équilibre possible entre leur vie professionnelle et leur vie familiale. Ils désirent vivre une relation d’égal à égal avec leurs supérieurs, avec lesquels ils n’hésitent pas à négocier fermement. Ce sont les travailleurs qui ont le plus de facilité avec les nouvelles technologies.

Gérer les différences générationnelles

Plusieurs différences ressortent donc entre les quatre générations présentes sur le marché du travail. Toutefois, il est important de ne pas oublier que, malgré ces différences, tous les individus se rejoignent en deux points principaux : ce sont tous des êtres humains qui ne veulent que se faire respecter, et reconnaître pour ce qu’ils sont. En tant qu’employeur, vous devez tenter de miser sur les forces de chacune des générations, afin de les faire travailler efficacement tous ensemble.

Comment procéder ? Voici quelques pistes de solution. Tout d’abord, discutez des besoins et attentes de chacun. Assurez-vous de bien comprendre ce que tous attendent de vous, de l’équipe et de l’entreprise. Lorsque tout est clair et bien dit, les frustrations s’éteignent d’elles-mêmes, et le travail d’équipe est grandement facilité.

Faites preuve de flexibilité et d’adaptation. Les différentes générations amènent beaucoup de changements. La meilleure manière de gérer ces changements est d’être à l’écoute de tous, et de vous adapter aux situations nouvelles.

Trouvez un but commun. Plutôt que de laisser le fossé des générations se creuser, misez sur un travail d’équipe renforcé, en unifiant vos collègues et vos employés autour d’un but de travail commun.

Finalement, prônez le jumelage intergénérationnel. Faites-les travailler ensemble! Le vétéran sentira que ses compétences sont reconnues s’il peut coacher un jeune. D’un autre côté, le jeune pourra en apprendre beaucoup au baby-boomer par rapport aux nouvelles technologies. Le sentiment de valorisation de chacun s’en trouvera renforcé!

En conclusion, nous entendons beaucoup d’idées préconçues, particulièrement par rapport à la génération Y. Plutôt que de s’attarder sur ces propos souvent erronés, il serait pertinent de creuser un peu plus, et de tenter de comprendre les jeunes qui envahissent le marché du travail. Ils ont beaucoup à offrir, et sont prêts à écouter ceux qui les précèdent.

En tant qu’employeur, il vous revient de favoriser une culture ouverte, qui se montre tolérante à l’égard des différences générationnelles. Focalisez sur les talents, encouragez le travail d’équipe et les échanges qui seront bénéfiques pour toutes les générations présentes sur le marché du travail.

Par VIACONSEIL