C’était l’anniversaire de ma fille le weekend dernier, une petite fille très féminine, elle a reçu une arbalète! Son sourire s’est illuminé et sa princesse favorite devenait du coup…Rebelle! La Reine des neiges et ses interminables chansons n’est peut-être pas si agressante du coup! Autrefois, les armes étaient réservées aux garçons, mais aujourd’hui Nerf a compris que les fléchettes de mousse roses et blanches ne sont plus seulement réservées aux garçons. Ma fille a aujourd’hui les allures d’une guerrière de Hunger Game.

Les fabricants de jouets ont commencé à commercialiser des lignes plus agressives de jouets pour les filles inspirées par une succession de guerrières féminines comme Katniss, la Veuve Noire de The Avengers, Merida de Brave et maintenant, Tris du livre et du récent film Divergent alors que l'industrie continue de s'accrocher aux 50 nuances de roses.

La ligne «Rebelle», introduit l'année dernière, marie dans un tourbillon le plastique rose, violet, blanc et or, et les armes ont des noms comme le «bourreau des cœurs» et le «Crush rose»! Une douzaine de nouveaux jouets devraient voir le jour cette année. «Zing's Air Huntress bows» et «sling shots» compterait pour plus d'un quart des ventes de l'entreprise depuis la dernière année. La gamme de produits «tireur de guépard», les fameux lanceurs de guimauves de Fun Co. arborent aujourd’hui le rose pâle tacheté.

Même Barbie s’attaque à la virilité de Ken avec Katniss qui manie de façon exceptionnelle l’arc et les flèches. Capitaine America doit aussi partager les étagères avec Black Widow, une héroïne inspirée de la non séduisante Scarlett Johansson! Skylanders n’est pas en reste, le «swap» fait place à «Stealth Elf, Roller Brawl et Smolderdash» sur un pied d'égalité avec leurs homologues masculins. Finalement, Angry Birds a lancé un modèle féminin qui aura bientôt sa propre application mobile et produits dérivés, de sorte qu'elle peut être habillée et lancée en l'air pour détruire les forteresses de porcs.

La sortie du film Divergent en mars dernier ne fait qu'ajouter à la frénésie du marketing autour des armes pour filles. Une poupée Barbie «Tris», avec ses tatouages de corbeau vient contraster avec la voiture rose bonbon traditionnelle de Barbie. Sommes nous prêts comme parents à accepter que nos petites princesses adoptent les mêmes jeux de guerre que nos garçons?

Et nos garçons?

Oubliez camions et voitures! Les jeunes garçons préfèrent jouer avec des poupées! Ne vous inquiétez pas, le père noël ne s’est pas trompé; la poupée sous l’arbre de noël était bel et bien pour le petit Félix!

Une recherche de l'Université de Western à Sydney suggère que les garçons préfèrent les objets avec des visages… aux camions.Au grand désarroi des papas, l’étude présentait des bébés de 4 et 5 mois affectionnant des poupées aux Hotweels!

Les chercheurs ont mesuré combien de temps leur regard s'attardait sur les objets, et calculé leurs préférences. Les bébés garçons étaient plus disposés à s’amuser avec des poupées que les voitures. Est-ce que le choix du jouet peut influencer un enfant plus tard dans la vie?

Après une étude de marché, l’entreprise de jouets Arklu a démontré que plus de la moitié des parents croyaient que les jouets influencent les enfants dans leurs vies futures à l'égard de leur éducation, les carrières et les choix de vie.

En conséquence, 92% estimaient que les jouets pouvaient contribuer à combler le fossé entre les sexes et 93% évaluaient qu'il était important que les jouets servent à autonomiser les filles d’une manière amusante et éducative.

Les résultats suggèrent que les filles jouent avec des poupées de façon plus importante que les garçons non pas en fonction de la socialisation sexuelle stéréotypée mais en raison de «préférences biologiques».

Toutefois, en utilisant la technologie de suivi du regard, les chercheurs ont constaté que les préférences sexospécifiques ne sont pas présents à cinq mois, ce qui indique qu'ils sont le résultat de changements physiologiques, d’un développement cognitif ou d’une pression sociale.

En conclusion

Les parents ont une responsabilité de mettre des cadres et des limites à l’enfant, tant au niveau éducatif que de l’utilisation de certains jeux. Mais il est normal qu’un enfant réclame un pistolet ou un jouet de guerre populaire auprès de ses amis. Selon certains psychologues, en interdisant formellement à un enfant ce type de jeu, nous risquons davantage de le perturber qu’en le laissant jouer. L’interdiction abrupte peut laisser des images à l’enfant beaucoup plus nuisibles que de le laisser jouer comme tout le monde.

Il semble que par l’intermédiaire du jeu guerrier, l’enfant peut exprimer une certaine violence en lui, qui se transformera en points positifs. C’est ce qu’on appelle l’abréaction, c’est-à-dire faire transparaître la violence et l’agressivité sous une autre forme, plutôt qu’elle se manifeste dans la cour de récré ou contre ses parents.

Comme plusieurs parents, je suis ambivalent sur les jouets violents. J’ai moi même joué au cowboy petit, malheureusement, je devais recharger mon fusil à chaque coup. Aujourd’hui, les nouveaux fusils lancent des roquettes par centaines!

À la lecture de tous les articles de spécialistes, je devrai peut-être changer mon fusil d’épaule et revoir mes positions conservatrices sur le sujet.