Connaissez-vous le sentiment de toujours avoir l’impression d’être à la course? De n’accomplir qu’à moitié ce que vous entreprenez au bureau, et de n’être présent qu’en partie pour votre famille? Vous arrive-t-il de remettre en question votre manière d’organiser votre vie? Si vous avez répondu oui à l’une de ces questions, le problème provient probablement d’un déséquilibre au niveau de votre conciliation travail-famille.

Historique de la problématique

La conciliation travail-famille repose sur un principe de base: arriver, par plusieurs moyens mis à la disposition de l’employé par l’employeur, à trouver un équilibre sain entre les responsabilités de la vie professionnelle et de la vie familiale. Et pourquoi cette problématique se pose-t-elle?

C’est simple: par manque de temps. La mère ou le père de famille qui travaille à temps plein, qui doit aller chercher les enfants à la garderie, faire les devoirs, préparer le souper, sans bien sûr oublier de passer des moments de qualités en famille, se retrouve souvent devant un dilemme: sur quelle sphère de sa vie se concentrer, souvent au détriment de l’autre? Pourtant, le choix n’a pas à être aussi déchirant. Avec la conciliation travail-famille qui s’installe progressivement dans les entreprises depuis quelques années, un compromis est possible.

Durant les années 1980, alors que les femmes n’étaient pas aussi présentes qu’aujourd’hui sur le marché du travail, la conciliation travail-famille était considérée comme une problématique typiquement féminine. Puis, au cours des décennies qui ont suivi, avec l’arrivée massive des femmes dans tous les milieux professionnels, la problématique a fini par toucher tout le monde. Les employeurs ont alors dû s’interroger sur la meilleure manière de procéder pour satisfaire les demandes grandissantes de leurs employés, souvent parents de jeunes enfants.

Le gouvernement a alors proposé quelques mesures pour favoriser une telle conciliation. On pense ici entre autres à l’instauration des services de garde à contribution réduite, et à l’implantation du Régime québécois d’assurance-parentale. Deux mesures qui ont grandement aidé les jeunes parents à mieux gérer leur temps et leurs attentes.

Pourquoi la conciliation travail-famille est-elle importante?

Les avantages d’un équilibre entre les deux sphères sont bien sûr présents pour l’employé, mais il ne faut pas négliger les effets directs sur l’employeur.

D’une part, les premiers améliorent leur qualité de vie, voient leur niveau de stress baisser, et se rendent plus disponibles pour leur famille. Au niveau professionnel, leur motivation augmente, tout comme leur niveau d’engagement. Ils sont plus concentrés, ce qui améliore leur productivité et leur rendement au travail. Finalement, ils ont beaucoup plus de facilité à développer une relation de confiance avec leur employeur.

Les employeurs, quant à eux, ne sont pas en reste. En offrant des mesures de conciliation à leurs employés, ils se positionnent comme employeur de choix sur un marché de plus en plus compétitif. Ils peuvent ainsi attirer et retenir la main-d’œuvre plus facilement, puisqu’ils offrent de beaux avantages. Ils sont moins confrontés à une résistance face à de la mobilité ou à des promotions, puisque les employés sont plus enclins à s’engager. Comme conséquence directe, ils voient également le taux d’absentéisme diminuer, et la productivité de l’entreprise augmenter.

Une bonne conciliation travail-famille a donc des effets extrêmement significatifs sur la santé des employés, mais également sur celle des entreprises.

Comment procéder?

Un employeur qui désire implanter un programme de conciliation travail-famille au sein de son entreprise doit procéder de manière très structurée. Il peut avant tout s’informer du soutien financier auquel il a droit de la part du ministère de la Famille. Ce dernier propose en effet un programme de soutien financier aux milieux de travail en matière de conciliation travail-famille, visant à favoriser la mise en place de solutions à ce niveau, et pouvant atteindre jusqu’à 10 000 $ pour une PME.

L’employeur doit ensuite établir un diagnostic au sein de son entreprise. D’où proviennent les problèmes? Quelles sont les demandes qui reviennent régulièrement de la part des employés? Il est bien important ici de considérer les demandes des femmes ET des hommes, qui ne doivent pas demeurer en reste.

Lorsque le diagnostic est bien établi vient l’étape de l’implantation du programme. Un comité mixte employeur-employés peut être mis en place, afin d’encourager la participation de tous. Des mesures sont alors déterminées, et des procédures sont mises en place pour assurer le bon fonctionnement de ces nouvelles mesures.

La dernière étape, mais non la moindre, touche le suivi à effectuer suite à l’implantation. Afin de s’assurer que les mesures deviennent bien concrètes, l’employeur se doit de demeurer dynamique dans le dossier, de s’impliquer dans toutes les étapes, et de demeurer vigilant pour que les mesures qui semblaient bien belles sur papier ne tombent pas dans l’oubli.

Mais concrètement, quelles mesures peuvent être adoptées?

Les employeurs qui veulent mettre en place des mesures peuvent faire preuve de beaucoup d’originalité! Selon les demandes des employés, une gamme presqu’infinie de mesures d’adaptation se présente à eux. Que ce soit au niveau de la flexibilité des horaires, de l’aménagement du temps de travail, du télétravail, ou encore de congés accordés, ils n’ont qu’à laisser aller leur créativité, dans la mesure où les opérations de leur entreprise le permettent.

En conclusion, l’adoption de mesures de conciliation travail-famille est plus que jamais d’actualité dans le contexte d’aujourd’hui. Elle touche bien sûr les travailleurs qui ont des enfants et tentent de trouver un équilibre, mais sera également bien utile dans les prochaines années pour tous ceux et celles qui, vieillissement de la population oblige, rencontreront des obligations face à leurs parents âgés.

Et vous, dans quelle mesure une conciliation de votre vie professionnelle et de votre vie familiale peut-elle influencer votre niveau de bien-être au travail?

Par VIACONSEIL