Dans les relations personnelles, le ghosting (disparaître sans donner de nouvelles) est une pratique connue. Malheureusement, cette tendance s’est infiltrée dans le monde du recrutement, au détriment de la crédibilité des recruteur·euses comme de l’expérience des candidat·es.
Quand le silence devient un message
Le ghosting en recrutement peut prendre plusieurs formes : un·e candidat·e qui cesse de répondre après une entrevue, un employeur qui ne donne jamais suite à une candidature ou un·e recruteur·euse qui ne ferme pas la boucle après un processus avancé. Dans tous les cas, le message implicite est clair : « Je ne te choisis pas », mais sans respect du temps ni de l’énergie investis.
L’impact sur la marque employeur
Pour les recruteur·euses et les organisations, ghoster un·e candidat·e n’est pas un détail. C’est une pratique qui fragilise la réputation de l’entreprise. Un·e candidat·e ignoré·e ne restera pas silencieux·euse : il·elle en parlera à son entourage, il·elle pourra le partager sur les réseaux sociaux, et dans un marché où l’expérience candidat est devenue un levier stratégique, le coût réputationnel est élevé.
Comment rétablir le dialogue
Les professionnel·les du recrutement peuvent atténuer le phénomène par quelques bonnes pratiques :
- Communiquer rapidement et clairement : même une réponse négative vaut mieux qu’un silence.
- Automatiser sans déshumaniser : des outils existent pour envoyer des suivis, mais un mot personnalisé fait toute la différence.
- Éduquer les candidat·es : rappeler dès le départ que le respect est mutuel et que la transparence est attendue des deux côtés.
- Privilégier la rétroaction : donner un court feedback transforme une expérience négative en apprentissage.
Une question de professionnalisme
Le ghosting est le symptôme d’une époque où tout doit aller vite. Mais dans un contexte de rareté des talents, chaque interaction avec un·e candidat·e est une occasion de bâtir (ou de miner) la confiance. Pour les recruteur·euses, la meilleure stratégie demeure la plus simple : traiter les candidat·es comme on souhaiterait être traité soi-même.