Que celui ou celle qui n’a pas péché par «selfies» une fois cette année lève la main! Si on se fie à l’actualité, seuls les non-adeptes de la technologie pourraient se vanter de n’avoir pas commis le célèbre cliché. Même Barack Obama s’est laissé aller à «l’ergoportrait» lors d’un moment plus ou moins bien choisi… Cette pratique est maintenant si populaire que «Selfies» a même été nommé mot de l’année par le dictionnaire Oxford et une page wiki a été créée.

Si la réalisation d’autoportrait est aussi vieille que l’appareil photo lui-même, la nouveauté réside dans l’intérêt du public à les partager sur les réseaux sociaux. La pratique a obtenu une large part de l’attention médiatique en 2013 et ce n’est pas près de s’estomper. Certaines marques de commerce très actives sur Twitter et Facebook ont saisi l’opportunité de réaliser des campagnes de marketing avec des selfies. C’est le cas de SONY, AXE, Samsung, Master Card et Target pour n’en nommer que quelques-unes.

Ces marques qui adoptent la «selfie»

Le magazine AdWeek rapporte également la tendance dans l’article «How Brands Became Selfie Obsessed: Charting the Birth of a Photo Frenzy». On y présente l’évolution mensuelle de l’utilisation des selfies dans les stratégies de marketing de produits jusqu’à l’apothéose de décembre 2013. Au cours de la période du temps des Fêtes, on dénombrait pas moins de 129 marques utilisant les «selfies» sur Facebook et 281 sur Twitter. La multiplication des concours sur Twitter a été spectaculaire avec pas moins de 781 marques qui en faisaient l’utilisation. Ainsi, sept marques sur dix qui ont mis de l’avant les «selfies» ont accru leur engagement.

L’année 2013 a aussi laissé place à une créativité insoupçonnable avec l’avènement des «Selfie Olympics» sur Twitter (@SelfyOlympics). On peut voir certaines des meilleures images de freestyle sur imgur ou encore dans le top 10 du magazine Wired.

On peut même dire avec certitude que les images virales générées par les #SelfieOlympics ont élevé la selfie du statut de voyeurisme vers celui d’image esthétique compétitive. Les participants étaient en lice pour se surpasser les uns les autres avec par la complexité pure ou l’étrangeté de leur selfie. La popularité du hashtag a aussi atteint un paroxysme transfrontalier inattendu.

Selfiegate

Mais les selfies ne sont pas que l’affaire des consommateurs narcissiques ou des marques à la recherche de reconnaissance populaire et désireuses d’arracher de nouvelles parts de marché. Certains journalistes français se sont récemment fait prendre en flagrant délit… à la Maison-Blanche! Sur son compte Twitter, Thomas Wieder, journaliste politique du Monde, très respecté et suivi sur Twitter (plus de 36K abonnés), qui suivait François Hollande durant son déplacement à Washington, a diffusé un autoportrait pris devant la Maison-Blanche, puis un autre dans le bureau ovale, avec les chefs d'État interloqués en arrière-plan.

Ainsi, le comportement d'écoliers des journalistes français n'est pas passé inaperçu et a été rapporté par de nombreux médias dont le quotidien La Presse. «La Maison-Blanche donne des consignes de calme à la presse française avant d'entrer dans le Bureau ovale», a twitté Laurence Haïm, une correspondante de Canal+ à la Maison-Blanche. «C'est quelque chose qui ne se fait pas du tout», a-t-elle dit dans son topo.

Vertement critiqué par les Américains, Thomas Wieder a obtenu le soutien in extremis de ses collègues qui n’hésitent pas à faire des selfies de solidarité. Suite à son erreur de jugement, le journaliste a même dû s’expliquer (vendredi 14 février) sur le site du quotidien. Son petit clic mal choisi lui a même valu de voir sa tête recopiée dans des centaines de lieux inédits… Suffit de googler «Thomas Wieder and Selfie» pour voir le résultat!