L’adaptabilité, ou la faculté de s’adapter, est une qualité très importante dans le monde des communications marketing. Les changements du côté des technologies, les façons de travailler, les stratégies qui ne cessent de se complexifier, les audiences qui elles aussi évoluent et dont l’attention est de plus en plus difficile à capter, mais surtout, à maintenir. C’est beau, c’est vivant, c’est motivant, mais c’est aussi très demandant !

Le BEC s’est penché sur la question avec Rachelle Houde Simard, Stratège, auteure et conférencière et récipiendaire du Prix de la Bienveillance du BEC en 2022 bien connue dans l’industrie pour connaître sa vision et son analyse de la situation. Rachelle s’est aussi jointe à l’équipe du BEC en tant que directrice régionale du Québec et des provinces atlantiques dans les dernières semaines, vous l’entendrez et verrez peut-être ses mots ici dans les chroniques du bec!

rachelle

Quels sont les effets des grands changements en cours que tu as pu observer dans l’industrie?
Le monde des communications marketing est en constante évolution puisque nous sommes souvent à l’avant-plan des changements culturels, de l’adoption des nouvelles technologies ou encore sur la vague des nouvelles façons de travailler. L’évolution en soi est un acte créatif, et notre industrie est dans un cycle constant de création. Au courant des mois et années à venir, l’industrie continuera de vivre des changements importants tant au niveau des modèles d’affaires que des structures hiérarchiques, par exemple, en lien entre autres avec l’internalisation qui continue à affecter les relations clients-agences, l’augmentation de l’emphase sur la valeur du produit créatif et stratégique, les agences davantage décentralisées qui optent pour le collectif de pigistes plutôt que du personnel à temps plein, l’évolution du rôle des stratèges et du service-conseil, le renouvellement du leadership, et l’optimisation et la sophistication qu’offrent les technologies algorithmiques et quantiques.

Quelles sont les différentes visions ou intentions face à cette transformation?
Certain·es voient les cycles d’évolution comme étant nécessaires et excitants, et d’autres en sont réticent·es et inquiet·es préférant la stabilité perçue du statu quo, ce qui est tout à fait normal selon le degré de résilience et d’ouverture de l’équipe. En soi, tout changement comporte son lot de conséquences, le premier étant une certaine instabilité. Qui dit changement dit devoir faire confiance à l’absence de la certitude face au futur, et à la friction que tout mouvement tectonique emporte. Prenons comme exemple la transition vers le travail hybride qui a grandement affecté la façon de travailler de plusieurs organisations. Les entreprises qui ont non seulement survécu, mais en ont profité pour effectuer une évolution culturelle pérenne sont celles où l’indice de confiance envers le leadership était élevé et la culture soutenait les comportements interrelationnels qui facilitent le travail à distance ainsi qu’en personne. Dans ce contexte, les entreprises qui ont une culture axée sur la compassion envers leurs équipes — soit une posture d’écoute proactive afin de rapidement identifier, aligner et solutionner les points de friction occasionnés par l’évolution de l’organisation — ont une longueur d’avance. Celles qui sont au service de leurs équipes avant d’être au service de leurs clients ont une fondation stable sur laquelle innover.

Comment faire, en tant que communauté, pour se préserver ou protéger son énergie, dans cette transformation?
Les employé·es qui travaillent avec des organisations qui évoluent doivent mesurer leur niveau de confort avec l'incertitude et de résilience envers les frictions. Iels doivent accepter d'être transparent·es et ouvert·es avec leur leadership afin de leur donner accès à l'information nécessaire pour pouvoir affecter des changements avec compassion, et iels doivent avant tout investir dans leur propre bien-être sur les trois dimensions, soit physique, mental et social, afin de renforcer leur résilience. En continuant à nourrir notre curiosité face au changement comme les nouveaux outils, les nouvelles méthodologies et les cultures d'innovation, nous nous protégeons face à la tendance de prendre le changement personnel, car très rares sont les organisations et les industries qui cherchent à évoluer au détriment de leurs équipes.

D’où vient ce désir de réinvention créative?
Personnellement, la réinvention créative, soit la capacité personnelle d’innover, était une stratégie de survie pendant une période où mes repères et mon cerveau n’étaient pas en moyen de soutenir le statu quo — une période d’évolution cataclysmique en quelque sorte. Lorsque j’ai découvert le pouvoir de la créativité pour guérir un cerveau traumatisé grâce à ma curiosité naturelle face à l’incertitude, je me suis investi profondément dans l’acte créatif tant au niveau de l’expression que du travail. Écrire des livres, des romans et des séries télévisées est devenu une sorte de rébellion thérapeutique face au confinement et aux conséquences directes de la pandémie sur ma santé. Cette approche m’a permis d’évoluer, de renforcer ma propre fondation, et m’a préparé pour un retour éventuel dans l’industrie, tout en étant productive.

Dans tes mots, quelle est ta définition du bien-être?
Avoir une posture de compassion envers soi-même et les autres, ce qui nous permet d'être résilients, confiant·es et préparé·es face aux cycles d'incertitude.

Pour tout savoir sur le parcours professionnel de Rachelle Houde Simard, ses conférences et ateliers ou son livre, visitez le www.lasociable.com.

Pour être accompagné·e selon vos réalités, sur le plan personnel ou professionnel, le bec est là pour vous : [email protected] | Pour nous aider à soutenir la mission du bec et le bien-être de notre industrie, faites un don.