On ne se le cachera pas, on entend souvent parler du manque de diversité dans la sphère médiatique et à l’écran. Avec ce phénomène sociétal, il est difficile d’obtenir un réel sentiment d’inclusion, d’équité et même d’appartenance au sein de notre communauté. Et si l’une des solutions était de bien représenter l’ensemble de la population à travers nos publicités et nos communications? Pour cela, il faudrait d’abord que le leadership donne le ton et ouvre les portes à une représentation plus inclusive à tous les niveaux. 

Le bec s’est questionné sur le sujet et s’est tourné vers Ingrid Enriquez-Donissaint et Laurence Pasteels, les co-fondatrices de Pre&ent, une plateforme d’images, d’outils et de conseils pour les communicateurs en marketing, création et en marque employeur.

Que signifie le terme «représentation»?
I :
La mosaïque d’une communauté est composée d’humain·es avec des facettes ethnoculturelles, de genres, d’âges, d’orientations sexuelles, de morphologies, de neurodiversité, de formes de handicaps, de convictions religieuses, spirituelles et la liste est longue. La représentation signifie être le reflet du monde qui nous entoure à travers des narratifs exprimés avec un maximum de fidélité. Il s’agit de perspectives animées par des vérités humaines tant visibles qu’invisibles. Plus on est exposé à de vraies tranches de vie, plus on se valorise et plus on harmonise la notion du vivre ensemble. Tout débute par le leadership pour en arriver à une vraie représentation de tous les milieux. 
L : La représentation s’applique dans divers contextes, pas seulement visuellement, mais aussi également toucher la diversité d’opportunité, décisionnelle ou dans la culture organisationnelle. Cela implique de créer un environnement où les voix entendues sont un reflet de la réalité et où la variété d’êtres humains est célébrée et se sent pleinement valorisée. On ressent sa présence ou son absence partout, que ce soit avec le design d’accès des édifices, les choix de produits de beauté dans une région ou une autre, la façon d’exprimer l’identité d’une personne sourde au sein d’une performance artistique et plus encore. 

Peux-tu me donner un bon exemple de représentation au sein de l’industrie des communications marketings?
I :
Ardu de ne pas s’attendrir devant le magnétisme des contes de Noël d’IGA ou encore devant les pubs du Lait puisqu’elles reposent sur une myriade de microvérités humaines, qui touchent plusieurs sens à la fois. Héma-Québec sait aussi quelles cordes sensibles faire vibrer pour interpeller les communautés noires avec fierté et un esprit solidaire pointu ou encore l’initiative Tough Turban qui célèbre le droit de conduire sa Harley-Davidson, sans hypothéquer sa sécurité, en portant un turban-casque, lorsque sikhs. La représentation est simplement la façon dont les communicateurs, mais aussi les médias, le cinéma et les livres dépeignent avec justesse certains types de personnes et communautés.
L : À l’école, si les étudiant·es voient des personnes qui leur ressemblent reflétées dans les supports de cours, ils·elles sont plus susceptibles de s’identifier et de pouvoir s’imaginer appartenir à ce domaine. Des recherches ont montré que l’inverse est également vrai: lorsque les étudiant·es ne voient pas des personnes qui leur ressemblent parmi les auteur·rices et les images d’une spécialité, ils·elles ont plus de difficulté à s’identifier à ce domaine et peuvent avoir l’impression de ne pas appartenir, réduisant ainsi leurs chances de réussite. 

Comment réfléchit-on une campagne pour qu’elle soit représentative?
I : C’est un sport de curiosité et d’écoute de la part des leaders pour ouvrir la communication aux équipes de création. Selon une étude menée par Dana Mastro-David Stamps, voir son propre groupe stéréotypé peut entraîner du stress, une image de soi négative. Il vaut mieux s’adresser à quelques profils de personnes avec des attributs forts que tenter de parler à toute la planète et manquer son coup, voire en insulter plusieurs. Une histoire qui sait raconter de vraies nuances humaines avec doigté raisonne et cultive un lien de confiance.
L : Notre société est dynamique et fluctue sans cesse, les recettes et réflexes pour créer une campagne ne sont peut-être plus les mêmes qu’il y a quelques années. Il faut oser se poser certaines questions plus larges en début de stratégie et conception. À qui je parle? Comment puis-je aider mon·ma client·e à comprendre certaines réalités? Ai-je assez de données pour comprendre mon ou mes groupes cibles? Les groupes tests devraient être vus comme des alliés de conception et une occasion d’innover, travailler de manière plus flexible pour mieux se réajuster tout le long.

Dans tes mots, quelle est ta définition du bien-être? 
I : C’est être pleinement sans compromis. En me célébrant, moi et l’autre à la fois tel qu’il·elle est.
L : Le bien-être, je le vois comme le vent qui nous secoue nous prend par surprise. Parfois il entoure d’un calme absolu, de certitude d’être au bon moment entouré des bonnes personnes. Parfois, il est une caresse qui se pose l’épaule et énergise. Je ne le chasse pas, il s’impose, c’est une force et un moteur qui permet d’absorber le présent pour avancer avec plus de certitude.

Pour en savoir davantage sur les services qu’offre pre&ent et sur les co-fondatrices Ingrid Enriquez-Donissaint et Laurence Pasteels, rendez-vous sur leur site internet: https://presentpresent.ca/ 

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