En parcourant les dernières actualités, il est impossible de ne pas noter l'urgence criante de la crise du logement au Québec. Ce sujet, loin d'être marginal, figure au cœur des préoccupations socio-économiques nationales. Le constat qu'on en fait est sans appel: la situation actuelle est critique, avec une pénurie de logements, des infrastructures vieillissantes et un secteur de la construction à bout de souffle. Alors je me demande: et si la solution résidait dans le numérique?

Le secteur de la construction, avec ses défis de productivité et de main-d'œuvre, semble mûr pour une transformation numérique. Pourtant, malgré les progrès technologiques fulgurants dans d'autres domaines, l'adoption du numérique dans la construction paraît lente. Pourquoi cette hésitation? La réponse, je le crains, réside dans la méconnaissance, les manques de moyens et peut-être une certaine réticence face au changement.

On peut lire dans les médias que les investissements prévus dans les infrastructures québécoises dépasseront les 150 milliards de dollars d'ici 2033, ce qui rend la question de l'efficience plus pertinente que jamais. L'assouplissement des réglementations, bien que nécessaire, ne suffira pas à combler le vide sans une augmentation significative de la productivité. C'est ici que le numérique pourrait jouer un rôle clé.

La numérisation, avec l'intelligence artificielle et les technologies avancées, offre des possibilités inexplorées pour révolutionner le secteur. L'adoption de la modélisation des informations du bâtiment (BIM), de l'automatisation et de l'IA peut significativement accroître la productivité, réduire les coûts et améliorer la qualité des constructions. Mais au-delà de ces avantages tangibles, le numérique permet une gestion plus durable et écologique des projets.

On constate déjà que, dans beaucoup de domaines, l'IA et la numérisation ont apporté des solutions innovantes et durables. Pourquoi pas dans la construction? Les petites entreprises, qui constituent une large part du secteur, ont particulièrement à gagner de cette transformation. Pourtant, elles semblent être laissées pour compte dans cette révolution numérique. La sensibilisation, la formation et l'accompagnement dans l'implantation de solutions numériques sont cruciaux pour démocratiser l'accès à ces technologies.

Les retombées économiques de la numérisation ne sont plus à prouver. Chaque dollar investi dans le numérique peut générer un retour substantiel, contribuant ainsi à une économie plus dynamique et résiliente. L'exemple d'autres pays, où l'investissement dans la numérisation a engendré des gains significatifs, illustre le potentiel immense pour le Québec.

Face à cette crise du logement, je ne peux m'empêcher de penser que le numérique est, en effet, le grand oublié. Il représente une opportunité sans précédent de s’attaquer aux défis de notre temps, d'améliorer la qualité de vie de notre collectivité et de positionner le Québec comme un leader en construction durable et efficace.

denis

Denis Martel (denismartelstrategie.ca)
Stratège numérique et animateur du balado Les Engagés Publics