Qui suis-je? D'où viens-je? Où vais-je? Des questions philosophiques qui refont souvent surface après quelques, voire plusieurs, années sur le marché du travail. La vie change, on évolue. Et nos manières de concevoir la relation que l’on entretient avec notre boulot se meuvent elles aussi. Est-ce que ma job est qui je suis ou quelque chose que je fais? Est-ce que je suis à l’endroit que je pensais être professionnellement? En quoi est-ce que mon métier est important pour moi? Sont quelques maigres questions qui peuvent habiter notre quotidien professionnel.

On le voit de plus en plus, l’orientation de carrière sort des cours de E.C.C. (éducation choix de carrière) de back in the days et prend de la place chez les travailleurs·euses déjà bien campé·es et au sein même des organisations. Tant qu’à ce que maints d’entre nous passions le plus clair de notre temps à s’affairer, pourquoi ne pas s’allouer des moments de réflexion et investir dans l’idée d’un choix éclairé et aligné quant à sa carrière.

C’est dans cet esprit que le bec est allé à la rencontre de Julie Deschênes, conseillère d’orientation, spécialiste de la dynamique individu-travail-formation, dont le rôle est d'aider les gens à reprendre du pouvoir sur leur vie professionnelle.

Peux-tu déconstruire le mauvais souvenir de l’orientation de carrière au secondaire ?
Julie
 : Le mauvais souvenir, probablement la passation d’un test psychométrique d’intérêts professionnels pour lequel une liste de professions apparentées était ensuite fournie à la fin du rapport et où, sans nuances, sans accompagnement et sans analyse fine et personnalisée, chaque élève concluait en quelques sortes et un peu seul avec lui-même que leur test leur dictait de devenir: fleuriste, conseiller en gestion ou encore pharmacien.

La réalité, c’est qu’un test psychométrique doit être utilisé avec rigueur et ne pas être employé automatiquement de façon évasive. Le·la conseiller·ère d’orientation (c.o.) consciencieux·euse ou encore le professionnel dûment formé à l’interprétation d’un test va plutôt utiliser ce test pour aider la personne à parler plus amplement d’elle ou encore à approfondir des éléments qu’elle n’aurait peut-être pas songé à communiquer concernant son profil. De plus, les mesures et les résultats d’un test psychométrique doivent toujours être corrélés avec d’autres éléments, d’autres indicateurs et d’autres informations collectées lors de la démarche, sans quoi le test en lui-même tout seul ne fait pas vraiment de sens.

En somme, une démarche d’orientation en deux séances et employant un test sans le détailler et le personnaliser à certes pu laisser de mauvais souvenirs à certaines personnes. Une démarche d’orientation peu ou pas personnalisée, en surface a pu en faire de même.

Concrètement, quel est le rôle d’un·e c.o.?
Julie
 : Le rôle d’un·e c.o. est d’offrir un miroir, un reflet pouvant aider momentanément la personne à mieux se définir, mieux se connaître et ensuite faire le pont avec le marché du travail que nous pouvons l’aider à explorer. Le tout permettra d’élaborer un plan de développement de carrière stratégique et personnalisé pouvant permettre de prendre des décisions plus éclairées et plus sensées.

Le but ultime de la démarche d’orientation devrait être de rendre la personne apte à recommencer à s’orienter seule après l’avoir accompagné à un certain moment de sa vie où elle n’y arrivait plus pour diverses raisons : doutes, mauvaise connaissance de soi, pertes de repères, surabondance d’options, peur de prendre une mauvaise décision, difficulté à planifier le futur, peur d’échouer, peur de réussir, invalidité, blessure physique, problème de santé mentale, perte d’emploi, défi de conciliation travail-famille, perte des repères habituels, etc.

Quels sont les bénéfices de consulter un·e c.o. en cours de carrière?
Julie
 : En début de carrière, le ou la c.o. peut aider le·la client·e à bien se définir et se présenter aux employeurs, en expliquant son potentiel, ses compétences, son profil et à faire les liens nécessaires avec l’emploi sur lequel il ou elle applique. Il peut permettre aux étudiants et aux jeunes professionnels de mieux se connaître, de faire des choix qui leur correspondent réellement et à ainsi devenir ou se garder mobilisés, motivés et compétents tant dans leurs études que sur le marché du travail et ce, puisqu’une bonne adéquation entre le profil et les rôles/responsabilités d’un emploi donné favorise la réussite et le maintien au travail.

En réorientation de carrière, à divers moments du parcours de vie professionnelle, le·la c.o. peut aider le travailleur à prendre un pas de recul, à identifier les compétences qui ont été développées et qui sont transférables dans d’autres types d’emplois et ce, en ne perdant pas de vue le profil, les intérêts, les valeurs et la personnalité du·de la client·e. Il peut aider la personne à rebondir lors de perte d’emploi ou d’une période d’invalidité. Il peut aider une personne ayant des limitations fonctionnelles à se réorienter en fonction de celles-ci.

Les employeurs sollicitent aussi de plus en plus directement le· conseiller·ère d’orientation pour aider certain·es de leurs employé·es à faire un bilan et à réévaluer la place qu’ils veulent avoir dans l’entreprise. Cela permet à l’employeur d’offrir un soutien direct à certaines de leurs bonnes ressources afin de tenter de les retenir dans l’entreprise. Pour ces employé·es, cela devient une belle occasion de faire le point et de départager plus clairement les choses qu’ils vivent et qui ont pu mener à un épuisement, une perte de motivation ou de sens ou encore à un désir d’explorer autre chose.

Former des ressources en entreprise est bien souvent couteux et les employeurs en sont conscients. En offrant le service de counseling de carrière à leurs employé·es, ils prennent ainsi la chance d’avoir un certain retour sur leur investissement si l’employé·e choisit de rester et de se développer au sein de l’entreprise. La mobilité interne devient un critère valorisé dans une époque où la main d’œuvre se fait rare et que les employeurs souhaitent retenir leurs meilleurs éléments.

Pour l’organisation, quel est le bénéfice de cette démarche?
Julie
 : Je remarque que des employeurs commencent à solliciter les services d’un·e conseille·ère d’orientation pour certains de leurs employés qui se questionnement sur le développement de carrière, que ce soit dans une optique claire de mobilité/relocalisation interne ou encore pour une recherche d’emploi chez un autre employeur. Ces employeurs font en quelques sortes le pari que d’offrir un accompagnement de quelques séances en counseling de carrière pour certains de leurs employés pourrait amener ceux-ci à prendre une décision éclairée. Les employeurs font le cheminement à savoir qu’une embauche coûte souvent bien cher, l’employeur investissant beaucoup de temps, d’argent et d’énergie dans l’embauche et la formation des employés. Il a donc tout intérêt à investir quelques centaines de dollars dans l’accompagnement de leurs bonnes ressources.

bec

Pour en savoir plus sur Julie Deschênes,M.A., c.o. ou pour prendre rendez-vous avec elle, visitez le jdeschenes.com.

Pour être accompagné·e selon vos réalités, sur le plan personnel ou professionnel, la ligne d’assistance du bec est là pour vous, 24/7 : 1-888-355-5548.