Le bec a décidé de s’ouvrir Le bec et de donner son grain de sel sur certains sujets autant d’actualité que du quotidien, dans le but de vous faire rire, réfléchir, réagir, ou autres choses en ir. Bienvenue au troisième papier!

Celles et ceux qui me connaissent savent que je gère une petite marmaille au quotidien. Ce que certain·es ignorent c’est que l’un d’eux est neuroatypique. Et si la parentalité ne vient pas avec un guide d’instruction, il y en a encore moins quand un enfant est «différent», quand un enfant est autiste.

Quand on mentionne l’autisme autour de nous, le premier réflexe est souvent de demander si cela a été difficile d’accepter le diagnostic. Pour moi, le compte-rendu de la neuropsychiatre a été comme une lanterne lors d’une nuit sans lune. Un mot qui venait expliquer le pourquoi, par moment, on semblait vivre dans des galaxies différentes. Pour être franche, ma réaction a été exactement la même que lorsque j’ai moi-même reçu un diagnostic à l’âge de 27 ans, celui d’un trouble anxieux avec hypersensibilité… Aucune surprise là! Plutôt des mots qui me permettaient d’expliquer rationnellement certaines de mes réactions. Aucune surprise non plus quand j’ai annoncé ledit diagnostic à ma famille. Ma mère m’a d’ailleurs toujours dit que j’avais la vessie près des yeux. Donc, pas de surprise, mais un beau lot de défis pour trouver une terre d’accueil pour nos unicités.

Comme figure parentale, tu veux le meilleur pour ton mini. Tu lui souhaites de s’épanouir et de réussir sa vie personnelle, professionnelle et sociale. Mais là…. Est-ce qu’il·elle a tous les outils nécessaires? Est-ce qu’il·elle va réussir à avoir un réseau social? Est-ce qu’il·elle aura un·e conjoint·e? Il y a toujours un petit stress qui vient avec la «différence»… Un jour, on a regardé Apprenti Autiste, documentaire dans lequel Louis T explore son propre diagnostic. Révélation! S’en est suivi une multitude de personnalités connues qui ont annoncé publiquement leur neurodifférence, je pense à Greta Thunberg, Bill Gates, Eminem, Steven Spielberg, Lionel Messi et j’en passe. Si ça c’est pas rassurant, je me demande bien ce qui pourrait l’être.

Si vous avez lu la précédente chronique avec Bleuet Atypique, vous avez compris que le spectre de l’autisme a autant de nuances qu’un cercle chromatique. Je roule des yeux à chaque fois que les gens font des raccourcis sur l’autre autiste de leur vie: le frère du neveu de la voisine est non-verbal; la fille de la tante de mon amie est hypersensorielle; bref vous voyez le portrait! C’est la raison qui me pousse à écrire ce papier. J’ai toujours eu beaucoup de respect pour les personnes qui posent des questions, qui cherchent à comprendre puisque les différences neurologiques présentent des zones de floues étonnantes. Alors je vous invite à poser vos questions dans le respect, de ne pas faire de raccourci, de rester ouverts aux différences même si parfois, certains comportements ou réactions peuvent vous sembler étranges.

Comme industrie créative, il est tout à notre avantage de diversifier nos atouts. On parle de plus en plus de représentativité, mais on se limite souvent à ce qui est visible. Je me doute qu’un enfant qui arrive à faire des calculs mentaux complexes dans sa tête à l’âge de 4 ans seulement aura assurément, un jour, un rôle à jouer dans notre société.

Bottom line, on est tou·tes différent·es, même si notre cerveau semble fonctionner selon les standards de la science. La différence neurologique n’est pas une maladie, c’est une condition. Ce n'est pas quelque chose qui se guérit, il n’y a pas de médication, c'est quelque chose qui s'apprivoise. Travaillons ensemble à trouver des moyens de se comprendre et d’évoluer avec les forces de chacun·e.

Et si la parentalité ne vient pas avec un mode d’emploi, heureusement que des professionnel·les existent pour nous aider à naviguer sur les vagues de questionnements entourant les enjeux liés aux diagnostics. Si vous vous reconnaissez dans mon témoignage et que vous nagez dans le brouillard des services sociaux : courage et patience! J’en profite pour faire un shout out à Frankline, notre alliée du CLSC qui m’outille au besoin, mais surtout qui est une adulte de confiance si précieuse pour un coco qui ne sait pas encore pourquoi il est différent d’autrui.

Le bec a décidé de s’ouvrir Le bec et de donner son grain de sel sur certains sujets autant d’actualité que du quotidien, dans le but de vous faire rire, réfléchir, réagir, ou autres choses en ir. Merci d’avoir lu ce second papier!

Pour être accompagné·e selon vos réalités, sur le plan personnel ou professionnel, la ligne d’assistance du bec est là pour vous, 24/7 : 1-888-355-5548.

Pour des informations concernant la parentatlité et la neurodiversité, visitez le centre d’apprentissage autonome du bec à ce sujet.

neuro