Nous avons vu dans les dernières années une montée de l’intérêt pour la psycho pop, le développement personnel et les grandes questions qui viennent avec. Cela amène bien des changements dans le milieu professionnel, car pour certain·es, le travail n’est plus qu’une simple façon de gagner de l’argent, mais bien une façon de se réaliser. On cherche plus que des avantages sociaux. On cherche une entreprise alignée avec nos valeurs et, dans certains cas, on se rend compte que la carrière que nous avons choisie avant de «nous connaître» ne colle pas réellement avec qui on est. 

Le bec a jasé de connaissance de soi avec Claire Grevedon, coach de reconnexion personnelle et professionnelle pour comprendre comment, au fond, le personnel et le professionnel sont intimement liés. 

Qu’est-ce que ça veut dire, être sur son X ? 
Claire :
Être sur son X, c’est se sentir à sa place. Plus spécifiquement, c’est pratiquer une activité professionnelle qui, même si elle peut présenter des challenges, nous anime au quotidien. Elle nous anime, car elle est en accord avec nos valeurs, nos qualités et nos aspirations. C’est pratiquer un travail qui nous permet de mettre à profit nos talents et faire une différence. On a plaisir à se lever le matin, car ça a du sens pour nous. J’insiste : ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas de défi – évidemment! - mais que l’on est capable de les dépasser, car on est porté par une énergie qui est source de motivation.

Or, être sur son X ne veut pas dire avoir trouvé la seule et unique job qui nous corresponde. Au contraire ! Notre définition du «X» se module à travers le temps, car nous sommes en perpétuelle évolution. Cela veut dire que l’on peut être sur son X un jour et ne plus l’être un autre. L’humain a avant tout besoin de sens pour s’accomplir. Et ce sens, à mesure que l’on monte en compétences et que nos priorités changent, lui aussi se transforme.

On peut donc être sur son X en pratiquant différents métiers. Personnellement, je l’étais il y a 2 ans, lorsque je gérais une équipe en agence média et je le suis encore plus aujourd’hui en étant coach, car mes priorités ont changé. Le point commun, c’est la passion que j’ai de faire grandir les personnes que j’accompagne.

Comment rester fidèle à soi tout en évoluant dans sa carrière ? 
Claire :
En apprenant à mieux se connaître ! Combien de fois prenons-nous le temps de répondre à des questions du type : Qui suis-je ? Quelle est ma définition de la réussite ? Quelles sont les valeurs fondamentales qui me portent dans ma carrière ? 

«Qui suis-je ?» Une question philosophique certes, pourtant primordiale, pour savoir si l’on est à notre place. La vision quasi unique de la réussite sociale de notre société actuelle pousse beaucoup d’entre nous à baser nos choix de carrière sur nos possessions. On pense qu’en ayant plus (d’argent, de titres, de responsabilités, etc.) on pourra faire ce que l’on veut pour être heureux·se. C’est ce paradigme qui est à changer. Pour être fidèle à soi tout en progressant dans sa carrière, on doit avant tout partir de soi. En se posant les bonnes questions, on est plus à même d’identifier ce qui nous rend heureux·se et de choisir les opportunités professionnelles en conséquence. Bien sûr que l’on veut tou·tes vivre dans le confort et bien gagner notre vie ! Cependant, l’erreur que l’on commet souvent est de baser nos choix de carrière sur une vision externe de la réussite, plutôt que sur ce qui nous anime fondamentalement. Or, plus on se connaît, plus on est attentif·ve aux signes qui indiquent que l’on est ou pas fidèle à soi dans sa carrière. 

Comment le développement personnel vient soutenir le développement de sa carrière ?
Claire :
Les 2 sont intimement liés. Le développement personnel, c’est la base qui sous-tend tout le reste, et notamment le développement de sa carrière. C’est important de se définir de façon globale. Je ne crois pas au fait de jouer un rôle au travail et un autre dans sa vie personnelle. On passe beaucoup trop de temps dans notre vie professionnelle pour isoler les 2 ! Lorsque l’on se connaît, on est bien plus susceptible de savoir ce qui nous épanouit professionnellement, et donc plus ouvert·e à des opportunités professionnelles qui vont dans le même sens. On est également plus en mesure de décliner avec assertivité des opportunités qui ne nous permettent pas cet épanouissement, car peu alignées avec nos besoins fondamentaux, même si parfois le salaire est alléchant. 

Comment expliques-tu le quiet quitting et quels liens peut-on faire avec le fait de ne pas être sur son X ou de ne pas rester fidèle à soi ? 
Claire :
Le quiet quitting est une réponse à un problème structurel et ancré d’une société qui voue un culte de la performance depuis l’ère industrielle, une société dans laquelle on doit faire toujours plus pour posséder toujours plus. En 2020 est arrivée la pandémie, qui nous a amené·e·s à réfléchir à la place que prenait notre travail dans notre vie. Certaines personnes ont réalisé qu’elles donnaient trop à leur employeur et sans trop savoir pourquoi. Alors, elles ont levé le pied. 

Rester fidèle à soi, c’est aussi savoir se poser les bonnes questions pour exprimer ses besoins. Les exprimer à soi-même d’abord, et éventuellement à son employeur pour que les choses changent. Beaucoup de gens baissent les bras par lassitude ou fatigue sans prendre le temps de se demander «Pourquoi j’ai la sensation de trop donner à mon employeur ?» «Qu’est-ce qui me permettrait d’être plus aligné·e professionnellement ? » et «Qu’est-ce qui est en mon pouvoir pour que cela change ?»

Bien sûr, je ne nie pas que l’enjeu est aussi structurel et que les choses doivent également changer au niveau des cultures d’entreprises. Cela dit, mon rôle de coach est d’inviter les personnes à être responsables de leur propre vie et à identifier ce qui est en leur pouvoir pour que les choses changent. Le quiet quitting est une réponse tout à fait compréhensible, pour éviter un burn-out par exemple. Mais si ce n’est pas en accord avec nos valeurs, ça reste une réponse temporaire à un besoin plus profond de sens. 

Dans tes mots, quelle est ta définition du bien-être ?
Claire :
Le bien-être, c’est vivre en cohérence et en alignement avec qui nous sommes profondément, peu importe les choses, personnes et circonstances extérieures.

Pour en savoir plus sur Claire Grevedon et sur ses services, rendez-vous au clairegrevedoncoaching.com


Pour être accompagné·e selon vos réalités, sur le plan personnel ou professionnel, la ligne d’assistance du bec est là pour vous, 24/7 : 1-888-355-5548.

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