Récemment, j’ai vu une publication qui stipulait que les employé·es consomment les employeurs; tout comme les employeurs consommaient les employé·es dans le passé.  

Marrant comme image non ?

Chez les jeunes de 18-34, près de 1 personne sur 2 pense changer d’emploi — la statistique exacte étant de 43 %. La fidélité envers son employeur se serait-elle diluée avec le temps? Il n’est pas anodin de constater que la personne la plus senior dans les organisations n’est en poste que depuis 4 ans… 4 ans dans une entreprise, ça commence à être long. Si un·e salarié·e demeure aussi longtemps au même endroit, c’est que l’organisation a compris le contexte du marché et fait tout pour garder ses employé·es, et, en amont, qu’il n’y a pas eu d’erreur de recrutement (car oui, cela peut arriver en entreprise).   

Autre donnée intéressante, c’est que 1 jeune sur 4 a changé de job dans les 2 dernières années. Pourquoi embaucher des gens lorsque tu sais pertinemment qu’il·elles vont partir de toute manière? La question à se poser est plutôt: qu’est-ce que je mets en place pour que mes employé·es ne quittent pas?

Il ne faut pas croire que les gens soient avides d’argent. C’est tout faux! En discutant avec une foule de potentiel·les candidat·es, je me rends compte qu’au-delà de l’aspect salarial, qui n’arrive jamais en premier d’ailleurs, les mots magiques sont «plus de semaines de vacances» ou encore «semaine de 4 jours».

Les gens à qui je parle sont à la recherche de défis. Est-ce que je vais travailler sur de beaux comptes, de beaux clients, est-ce que je vais apprendre ? Il faut comprendre que les gens ne vont pas quitter un emploi pour faire les mêmes besognes ailleurs. Avec de meilleures conditions, certes, mais pas pour refaire le même job! Alors, pourquoi cherchent-il·elles ailleurs ? Pour faire évoluer leur carrière, tout simplement. Les gens réclament du mentorat pour ne pas stagner dans une entreprise où il·elles seraient à la fine pointe de leur domaine. Il·elles veulent aller dans un endroit où il·elles auront l’occasion d’avoir une personne-ressource à leur côté pour les aider à être encore plus efficaces et meilleur·es encore. 

Ensuite, les gens sont en quête d’une boîte ayant les mêmes valeurs qu’eux·elles. Supposons que tu aies des valeurs environnementales assez fortes: tu n’irais pas postuler pour une pétrolière, c’est logique. C’est une question que je pose souvent à mes candidat·es, puisque c’est important que tes valeurs personnelles s’arriment aux valeurs de ton organisation.

C’est ça aussi l’enjeu en recrutement. Pourquoi une personne ne quitte pas son emploi? Parce qu’elle aime vraiment ça.

Et puis, il y a cette belle philosophie qui repose sur travailler moins pour gagner plus. C’est caricatural, mais à l’époque les gens étaient prêt·es à faire des heures supplémentaires pour faire leurs preuves. Aujourd’hui, on offre les semaines écourtées, alors qu’il y a de cela 15 ans, on n’aurait jamais vu ça!

Au final, la publication dont je vous parlais d’entrée de jeu n’avait pas tout à fait tort : à travers le temps, on a vu un «rapport de force» qui a basculé. Désormais, les employé·es consomment les employeurs.

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