Toute notre jeune vie, on nous a apprend à jouer en équipe: au ballon chasseur, dans des courses à relais, pour le club de maths ou pour un exposé oral. Pourtant, évoluer au sein d’une équipe et y contribuer adéquatement est encore — sinon plus ! — au cœur de nos préoccupations comme adulte, en particulier en situation professionnelle, sur le marché du travail.

Comment à la fois compter sur son équipe, en apportant à l’équipe, tout en redonnant à l’équipe? Pas évident.

Guy Angrignon, chargé de cours au département de communication de l’Université de Montréal et Amandine Hamon, doctorante au département de communication de l’Université de Montréal se penchent ici sur les fondements d’une équipe, des principes de l’empathie à son fonctionnement, en passant par les qualités d’un·e leader à la fois généreux·euse et productif·ve.

L’interdépendance comme clé du succès
L’interdépendance est la pierre angulaire d’une équipe. Par définition, une équipe est interdépendante, puisqu’elle partage une mission commune à laquelle chaque collègue contribue. Le travail de chaque personne dépend de celui des autres. Pour réaliser sa mission, l’équipe doit compter sur le soutien de tous ses membres. D’ailleurs, pour qu’une collaboration soit saine et efficace, il est essentiel que chaque membre de l’équipe sache ce que les autres apportent au groupe et comment ils travaillent. Cela implique un véritable effort de communication. Jumelée à la communication, l’interdépendance donnera donc à l’équipe sa raison d’être. Sans communication et sans interdépendance entre ses membres, l’équipe est vouée à l’échec.

Comment favoriser la performance d’une équipe?
Il y a une chose essentielle pour qu’une équipe soit performante: c’est la confiance entre les collègues. Le fait que nous puissions compter sur nos collègues de travail est en soi un gage de «performance». Cependant, nous avons du mal avec le mot «performance», car certain·es y voient une connotation d’exploitation ou d’abus.

Nous préférons le terme «rendement organisationnel». Il faut se dire que toute performance a aussi un prix: la santé physique, la santé mentale, les interrelations avec les collègues au travail, les relations dans le couple, etc. Sommes-nous condamné·es à être performant·es? C’est la question que nous nous posons depuis la petite école. L’ambition démesurée risque de nous perdre.

Les équipes de travail d’hier à aujourd’hui 
Les équipes, dans leur forme, n’ont pas beaucoup changé depuis les dernières années. Ce sont leurs responsabilités et leurs pouvoirs en matière d’autonomie qui ont changé. L’équipe d’aujourd’hui possède plus de savoir-être et de savoir-faire qui lui est propre, elle est de plus en plus spécialisée, avec une certaine forme d’indépendance. La tendance actuelle des organisations est de former des équipes restreintes pourvues de plus grands pouvoirs décisionnels.

Il est fréquent, de nos jours, de les voir déterminer leur horaire de travail, leurs congés, leur permanence au bureau et pour certaines même leur rémunération.  En fait, elles sont une mini organisation à l’intérieur de leur propre entreprise. Avec la pandémie, ces escouades ont en quelque sorte été une planche de salut pour les entreprises, car elles se régulent.

Au fait… Une équipe, c’est quoi?
Une équipe est composée d’au moins 3 personnes et a un maximum de 20 personnes. Si vous pensez que vous formez une équipe avec un ou une collègue, vous vous trompez. Deux personnes forment une dyade et vous travaillez alors avec un binôme, votre collègue.

Une équipe a besoin de plus d’interactions entre les personnes, d’échanges d’idées, de débats sur des concepts, des prises de décision en groupe… Prenez l’exemple de ce que nous appelons la «théorie de l’interphone». Il y a une personne par ligne téléphonique et cette ligne donne une interaction. Deux personnes auront donc seulement la possibilité d’une seule interaction, A avec B et vice versa. Avec trois personnes cela commence à bouger un peu plus: A avec B, B avec C et C avec A, donc trois interactions possibles. Maintenant avec 4 personnes nous aurons 6 interactions en utilisant cette formule: n(n-1)/2. L’équipe idéale devrait se situer entre 5 et 15 personnes. À plus de 20 personnes, il se formera des sous-groupes et cela deviendra difficilement gérable.

Reconnaître un·e bon·ne leader
Il y a une citation de Henry Miller qui dit: «Un vrai leader n’a pas besoin de conduire. Il suffit qu’il montre le chemin». Être un·e bon·ne leader c’est comme être un·e chef·fe d’orchestre qui dirige ses musicien·nes pour qu’il·elles soient en parfaite interaction — en parfaite harmonie — les un·es avec les autres.

Le·la leader n’impose pas. Il·elle propose, suggère et fait réfléchir. Il·elle est conscient·e qu’un climat de travail où règne la solidarité exige d’être entretenu par la valorisation du travail de ses membres. C’est pour toutes ces raisons que le·la leader est à l’écoute de son équipe et la pousse à progresser vers la réalisation de la mission commune.

L’empathie: gage de succès
Chaque membre d’une équipe a ses particularités et le·la leader doit reconnaître les besoins de chaque personne, ce qui demande de faire preuve d’empathie.

Ce concept à la mode est très utile en communications internes parce qu’il encourage les membres de l’équipe à se mettre à la place les uns des autres. On parle ici d’empathie cognitive, c’est-à-dire la capacité d’un individu à percevoir et comprendre les sentiments des autres.

Il est essentiel que la personne qui se trouve en situation de leadership développe cette compétence, qui relève de l’intelligence émotionnelle. Cette compétence est d’autant plus importante dans les équipes fortement diversifiées, au sein desquelles coexistent des personnalités différentes vivant des réalités parfois éloignées les unes des autres.

Valoriser chaque membre de l’équipe, c’est lui donner une chance de mettre en avant ses points forts, mais aussi l’encourager dans ses tâches en donnant un sens spécifique à sa participation au travail d’équipe. Chaque personne a quelque chose à apporter, le·la leader a pour mission d’identifier et de souligner la contribution de chaque personne.

Pour en savoir plus les communications organisationnelles et l’expertise de M. Angrignon, visitez angrignon.ca.


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