Créé en 1988, Zoothérapie Québec est un OBNL s’étant d’abord penché sur le comportement animal. À l’origine, l’organisme fondé par Carole Brousseau, Louise Chartrand, Danielle Leduc et Richard Beaudet avait été incorporé sous l’appellation Centre progressif de comportement animal. Il a ensuite été nommé Centre de thérapie assistée par l’animal en 1991 et finalement, quatre ans plus tard, a été nommé par ce qu’on le connaît aujourd’hui.

Près de 35 ans plus tard, les principes de la thérapie ayant recours à des animaux de compagnie sont de plus en plus connus. Toutefois, encore aujourd’hui «on s’en fait facilement une fausse représentation. On ne voit souvent que l’animal, alors qu’il n’est qu’un instrument pour atteindre notre clientèle cible: des gens vulnérables, malades, handicapés et, très souvent, esseulés», peut-on lire sur le site de l’organisme.

«Notre mission est de développer, promouvoir et offrir des programmes et des services qui utilisent le chien pour contribuer à l’amélioration de la santé et de la qualité de vie de personnes de tous âges et de toutes conditions», précise Stéphan Francœur, le directeur général de Zoothérapie Québec.

Stephan Francoeur

Pourquoi, selon toi, la Mental Health Foundation croit que les animaux de compagnie peuvent nous aider à mener une vie plus saine sur le plan mental?
Stéphan
: Une des choses qui pourraient expliquer sa prise de position est que le chien est un animal vivant dans le présent, et que par le fait même, il nous oblige également à revenir à ce plan de la réalité pour s’occuper de ses besoins fondamentaux. Ce qui a sans doute pour effet de nous recentrer sur nous-mêmes. Il ne faudrait pas non plus négliger l’aspect de l’activité physique dans tout ce processus. Les chiens, en général, nous font bouger davantage.

Comment prendre soin d'un animal peut aider notre bien-être de plusieurs façons et en quoi le chien, plus spécifiquement, participe-t-il à l’amélioration de la santé et de la qualité de vie des personnes? 
Stéphan
: Comme mentionné précédemment, la présence d’un chien dans une maison nous oblige à faire plus d’efforts physiques que nous ne ferions habituellement. En fait, l’animal nous pousse à en faire plus. Et, lorsque l’on fait du bien aux gens et aux animaux autour de nous, cela influence nos systèmes hormonaux, ce qui a pour effet de nous rendre heureux·euses en général. Dans un tout autre ordre d’idée, un enfant, en s’occupant d’un chien, développe son sens des responsabilités, son altruisme, ses capacités relationnelles et de communications, son estime de soi… Bref, ce contact animalier devient un essor important pour son développement.

Et de quelle manière le chien peut-il être efficace auprès de différentes populations de tout âge et par rapport à une variété de troubles?
Stéphan: Un des aspects que nous remarquons est que l’animal nous permet de tisser des liens sociaux plus rapidement et facilite ainsi grandement la rencontre entre individus. Comme certaines personnes vivent de l’isolement et peuvent rencontrer certaines difficultés à tisser des liens sociaux, le chien avec l’aide d’un·e intervenant·e qualifié·e peut devenir un facteur déterminant pour briser l’isolement de ces populations.

Chez les aîné·es, on remarque une diminution de la consultation de médecin. Pour certain·es, il sera plus facile de se confier à un chien qu’à un être humain. Pour d’autres, vivant avec certains troubles liés à l’anxiété, le fait de pouvoir avoir le chien avec eux dans leurs déplacements quotidiens, par exemple, contribue considérablement à la normalisation de leurs activités.

La zoothérapie peut aider à favoriser des comportements sociaux adaptés et réduire les comportements stéréotypés pour, notamment, des personnes vivant avec un trouble du spectre de l’autisme (TSA) et augmenter l’efficacité des interventions conventionnelles pour une personne avec une déficience intellectuelle.

Nous arrivons à en mesurer les impacts au quotidien auprès du personnel soignant qui nous aiguille vers des bénéficiaires ciblés et, à plus long terme, auprès de bénéficiaires eux-mêmes, dont on peut constater l’amélioration et le maintien de leurs conditions de vie.

Crois-tu qu’il y ait moins de tabous dans le fait d’entreprendre une démarche thérapeutique quand celle-ci est accompagnée d’un animal? 
Stéphan: Je pense que le chien peut avoir un effet facilitant dans l’acceptation de ce type de démarche. Comme les humains et les chiens partagent une vie sociale commune depuis plusieurs siècles, c’est l’animal tout adapté pour faire tomber les tabous entourant la santé mentale, par exemple, et je pense que le chien peut aider à voir différemment la personne vivant avec ces enjeux. Nous choisissons le chien pour nos activités de zoothérapie car celui-ci est généralement tourné naturellement vers l’être humain. Cette capacité permet de créer une ouverture chez le·la bénéficiaire qui pourra être très utile pour l’intervenant·e lors de son intervention.

Dans le monde hospitalier, des résidences pour aîné·es et le milieu scolaire, notre réputation n’est plus à faire auprès de la clientèle, du personnel soignant et enseignant.

Et il suffit de voir la réaction de la population lorsque je leur dis que je travaille à Zoothérapie Québec et que j’ai des chiens au bureau pour convaincre quiconque de l’acceptation de la thérapie assisté par l’animal. 

Dans tes mots, quelle est ta définition de bien-être? 
Stéphan: C’est une excellente question. Je pense que le bien-être vient d’un équilibre interne de plusieurs facteurs. De notre état physique, psychologique, émotionnel et intellectuel. Celui-ci est influencé par nos modes de vie, les crises situationnelles et par nos fréquentations. En fait, je crois que le bien-être n’est pas un moment précis, mais plutôt la recherche d’un l’équilibre en perpétuelle mouvance.

Pour en savoir plus sur l’expertise de Stéphan Francoeur et Zoothérapie Québec, visitez zootherapiequebec.ca.


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