Être le porte-parole d’une cause et d’une communauté sur les réseaux sociaux amène son lot de réflexions. C’est jongler entre la reconnaissance et la critique. Engagé auprès des enjeux de la diversité corporelle et de la communauté LGBTQ2S+, Karl Hardy représente l’image d’un leader positif éliminant les tabous.

Karl est un chroniqueur et un créateur de contenu numérique. Il a débuté sa carrière dans le domaine des communications à la télévision, lors de l’émission VJ recherché à Musique Plus. Il a ensuite multiplié ses expériences auprès des médias numériques et des réseaux sociaux.

Le bec s’est entretenu avec lui pour mieux comprendre la question d’authenticité et savoir comment faire face à la possible pression inhérente à sa présence en ligne. «C’est en étant réellement moi-même que j’ai rejoint plus de gens sur les réseaux sociaux dans les dernières années. On a tous une histoire unique et des choses à apprendre aux autres. Je pense que tout le monde peut faire une réelle différence avec de l’ouverture et de la bienveillance.»

Comment as-tu appris à moduler ton identité à travers le regard des autres via les réseaux sociaux? 
Karl
: J’ai accepté assez rapidement que je ne plairai jamais à tout le monde et ça m’a facilité beaucoup les choses. Du moment où j’ai arrêté de me préoccuper de l’opinion des autres, j’ai pu réellement être honnête et vrai. J’ai appris avec les années à avoir une meilleure relation avec les réseaux sociaux. Il faut en prendre et en laisser. Quand je sens que ça commence à me peser, je me déconnecte. J’essaie de me mettre le moins de pression possible, même si c’est parfois difficile.

Tu utilises tes plateformes numériques pour promouvoir certaines causes, comme les enjeux LGBTQ+ et la diversité corporelle, sens-tu une certaine pression en tant que «porte-parole» de la cause? 
Karl
: Les droits LGBTQ+ et la diversité corporelle sont des causes qui sont au centre de ma vie depuis toujours. Je trouve important de mettre la lumière sur ces sujets qui sont encore aujourd’hui trop souvent tabous. Selon moi, ça fait partie de mes responsabilités d’avoir une plateforme et de relayer de l’information sur des causes qui me touchent pour peut-être arriver à éveiller des consciences. Si partager mon histoire peut permettre à d’autres de s’émanciper et de sentir mieux, ma mission est réussie!

Être créateur de contenu numérique, c’est entre autres de faire face à des commentaires haineux. Comment réagis-tu face à cette réalité?
Karl
: Je reçois des messages haineux sur les réseaux sociaux depuis le début de ma carrière, il y a déjà un peu plus de 10 ans. J’ai tout entendu et tout lu à mon propos. Je suis, en toute honnêteté, immunisé à ça maintenant et ça ne m’affecte plus vraiment. Il faut parler davantage des effets négatifs et des conséquences graves de la cyberintimidation. Nos jeunes en souffrent beaucoup. Ce n’est pas parce qu’on est derrière un écran qu’on peut tout dire. C’est plus important que jamais de faire de la sensibilisation. 

En quelques mots, quelle est ta définition du bien-être?
Karl
: Le bien-être pour moi, c’est être soi-même. C’est ce à quoi j’aspire chaque jour, le plus possible. Depuis que je m’écoute davantage, j’ai l’impression d’être réellement sur mon X. C’est un long chemin qui peut prendre du temps, la confiance en soi… mais ça fait tellement du bien d’être authentique et de se respecter. Ça vaut vraiment la peine d’essayer!

Pour le suivre le sur Instagram : @karl_hardy

Karl Hardy
Photo: Émilie Hébert