La pandémie a remis la santé mentale en premier plan que ça soit dans la vie personnelle, la vie professionnelle ou dans le milieu académique, peu importe l’âge. Saviez-vous que le stress et l’épuisement professionnel sont les deux plus grands facteurs d’absentéisme au travail ? Plusieurs étudiants sont en proie à des crises d’anxiété et certaines personnes se tournent vers la boisson pour survivre à la semaine. Pour remédier à ces problèmes, plusieurs initiatives sont mises en place pour faire la promotion d’une bonne santé mentale. Parmi celles-ci, il y a la Formation de premiers soins en santé mentale offerte par le bec. Pour en savoir plus, le Grenier s’est entretenu avec Garance Fielding Philippe, gestionnaire du bien être en comm marketing (bec).

Parlez-nous de la Formation de premiers soins en santé mentale du bec.
Garance
 : De nombreuses organisations forment leur personnel à des choses comme le secourisme et la réanimation cardio-pulmonaire. Au bec, nous estimions que cet exercice était tout aussi important pour ces bobos qu’on ne voit peut-être pas. Les gens ont besoin de guidance et d’une meilleure compréhension sur la façon d’aider un collègue, un membre de la famille, un ami ou soi-même.

Nous avons lancé les programmes de premiers soins en santé mentale (PSSM) en novembre 2020 et nous sommes fiers de pouvoir dire que nous avons plus de 300 personnes formées et certifiées à travers le Canada, et ce dans plus de 80 organisations. La formation est dispensée par la Commission de la santé mentale du Canada, l’une des organisations les plus respectées au monde en ce qui concerne les initiatives, la formation et le soutien en matière de santé mentale pour les employés et les employeurs.

Quels sont les avantages de la formation ?
Garance
 : Les participants apprennent le langage approprié, comment gérer les situations qui se présentent, les meilleures pratiques et, surtout, à prendre soin d’eux-mêmes. Elle permet de créer une communauté de professionnels formés qui peuvent offrir leur expertise à toute personne de leur organisation susceptible de leur demander du soutien ou de l’aide. Les gens sont plus confiants quant à la façon d’aider une personne, d’écouter pour comprendre et de la mettre en contact avec les ressources du bec ou de la communauté pour l’aider à avancer.

Nous avons formé des personnes à tous les niveaux d’une organisation, car nous sommes conscients que la santé mentale est encore très stigmatisée, malgré tous nos efforts, et que tout le monde n’est pas à l’aise pour partager ses difficultés avec son directeur ou son service des ressources humaines.

Quelles sont les étapes à suivre pour compléter la formation et obtenir la certification ?
Garance
 : En raison des protocoles relatifs à la pandémie, la Commission de la santé mentale du Canada a commencé à offrir la formation de façon virtuelle, modifiant le programme pour qu’il réponde aux exigences de certification. Chaque participant effectue un volet de formation en ligne qui peut prendre jusqu’à deux heures, suivi de deux séances de formation d’une ½ journée menée par un formateur ou une formatrice agréée. Une fois la formation terminée avec succès, un certificat est émis. Après la formation, nous rencontrons les classes pour faire un débriefing, identifier les lacunes, répondre aux questions et éduquer les participants sur toutes les ressources mises à leur disposition par le bec.

Quels sont les sujets ou concepts enseignés dans le cadre de la formation ?
Garance
 : Beaucoup de temps est consacré à des modèles pour faciliter les conversations : l’importance d’écouter pour comprendre, l’utilisation d’un langage approprié, réduction de la stigmatisation, importance des soins personnels pour les secouristes en santé mentale, continuum de la santé mentale pour aider le secouriste à déterminer les facteurs de risque d’une personne, meilleure compréhension et éducation sur les divers problèmes de santé mentale et la meilleure façon de fournir des conseils. Une portion est aussi dédiée aux lignes directrices de conversations avec des personnes de différentes cultures et des membres de la communauté 2SLGBTQ+.

Après la pandémie et une fois toutes les restrictions levées, la formation se fera-t-elle en personne ?
Garance
 : Grâce à la pandémie, nous avons pu atteindre plus de 300 personnes à travers le Canada. Nous continuerons probablement à utiliser le modèle de formation virtuelle dans un avenir rapproché, compte tenu de l’évolution des protocoles de pandémie, de la distanciation sociale, etc. Il est très pratique pour les gens de participer à partir de leur domicile ou de leur lieu de travail grâce au format en ligne, et cela leur permet de passer moins de temps loin des autres distractions professionnelles et de se concentrer sur la formation.

Comment envisagez-vous l’évolution de la formation dans les prochaines années ?
Garance
 : Nous examinons d’autres programmes offerts par la Commission de la santé mentale du Canada. Nous reconnaissons également que tout le monde n’a pas besoin d’être certifié, et que l’éducation est la clé pour aider les autres à faire face, à accéder aux services et à réduire la stigmatisation liée au fait d’admettre que l’on ne va pas bien.

En terminant, selon vous, quels sont les signes qu’un employeur est attentif à la santé mentale de ses travailleurs ?
Garance
 : Nous avons développé des badges de signature de courriel que les participants certifiés peuvent utiliser pour informer leurs collègues de leur formation. Nous avons vu des dirigeants d’organisations partager ouvertement leur engagement envers la santé mentale, leurs propres expériences et offrir un soutien total à tout membre du personnel qui pourrait avoir besoin de conseils professionnels, de congés ou d’autres aménagements en milieu de travail pour les aider à gérer leurs circonstances uniques.

Nous effectuons de nombreuses visites virtuelles dans des organisations qui font la promotion des services de santé mentale disponibles dans la communauté et proposons des ateliers afin de poursuivre l’éducation et de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour réduire briser les tabous.

Pour en savoir plus sur la Formation de premiers soins en santé mentale du bec, cliquez ici

Ilustration
Illustration : Mathilde Corbeil