Après avoir réalisé de nombreuses opérations de presse au cours de ma jeune carrière, et ce, pour plusieurs clients œuvrant dans des domaines distincts, je dois avouer que j’ai parfois été surprise par les choix éditoriaux des médias qui priorisaient certains sujets par rapport à d’autres. Question de jugement ? D’interprétation ? De bons contacts ? Ou tout simplement de timing comme diraient plusieurs ?

Par contre, un phénomène plutôt inhabituel s’est produit au cours des dernières semaines. Un revirement de situation que les professionnels en relations publiques auraient difficilement pu prévoir il y a de cela 1 an : les bonnes nouvelles ont la cote.

Les statistiques alarmantes, les témoignages émouvants, les mises à pied massives, les faits divers qui font pleurer, bref, c’est connu, là où ça va mal, les médias y sont. Mais les bonnes nouvelles alors ?

bonnes nouvelles

Il y a quelques semaines, une de mes collègues effectuait des approches médiatiques pour un sujet de type sociétal. Un sujet que nous aurions classé il n’y pas si longtemps dans la catégorie des mandats difficiles. Ceux pour lesquels il faut aller au front pour obtenir des résultats, se montrer proactif, créatif et persévérant. Pourquoi ? Parce qu’il s’agissait d’un sujet joyeux, léger, le type de sujet qui n’attire normalement pas beaucoup l’intérêt des médias.

Pourtant, ma collègue a tenté sa chance. Après avoir expliqué le sujet à une recherchiste, elle a terminé son pitch par l’affirmation suivante : il s’agit d’une bonne nouvelle, ça fait changement non ? Et bien je vous confirme que la recherchiste était de son avis. Conquise, elle a rétorqué : « on a tellement besoin de bonnes nouvelles présentement » !

À tous ceux qui ont déjà effectué une campagne de relations de presse, vous comprendrez à quel point cette anecdote est historique, presque mythique (!) et pourtant, tellement compréhensible en cette période marquée par autant d’événements difficiles. Bien sûr, la COVID a occupé le premier rôle, mais beaucoup d’autres sujets ont su se tailler une place importante dans l’univers médiatique : le mouvement complotiste, les dénonciations #metoo, le racisme, la maladie mentale, la protection de la jeunesse, les abus. Autant d’enjeux déplorables qui nous ont envahis, qui ont marqué les esprits, mais surtout, qui nous ont épuisés, démoralisés chaque jour un peu plus.

Nous en revenons donc à ce nouveau désir, presque universel, qui se fait maintenant ressentir : nous avons besoin de bonnes nouvelles. Il nous en faut pour continuer, pour avancer, mais aussi pour se remonter collectivement le moral.

Amis relationnistes, les paris sont maintenant ouverts : pour combien de temps encore les bonnes nouvelles resteront-elles tendance ? Pour ma part, je souhaite fort que notre sortie de pandémie et la nouvelle économie qui en émergera permettra autant aux relationnistes qu’aux médias de miser le plus souvent possible sur les bonnes nouvelles qui font du bien. Les lecteurs et téléspectateurs en auront bien besoin.

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Béatrice Gougeon est conseillère principale chez Morin Relations Publiques et membre du comité jeunesse de l’Alliance des cabinets de relations publiques du Québec. Morin Relations Publiques est un membre A+ de l’Alliance des cabinets de relations publiques du Québec.

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