Dans un souci d'impartialité, le Grenier aux nouvelles se dissocie des points de vue de ses chroniqueurs, tout en soutenant le droit à la liberté de presse et d'expression.

Tous les lundis, le président de Mesure Média, Pierre Gince, présente un Bon coup médiatique récent ou… un Mauvais coup !

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Les lundis se suivent et ne se ressemblent pas.

Le 16 novembre, le premier ministre François Legault et son ministre Benoit Charrette ont dévoilé en grande pompe le Plan vert du gouvernement du Québec. La couverture de presse a été abondante, puis les médias ont été remplis d’annonces publicitaires.

Le 23 novembre, à la page 3 de La Presse+, l’une de ces publicités misait sur « Un plan gagnant pour le Québec et la planète » qui repose sur quatre axes : électrifier, innover, s’adapter et collaborer.

Mais, que retrouvait-on en pages 1 et 2 ? Un titre dévastateur : 600 tonnes du REM enfouies en Ontario.

Et, ce qui devait arriver arriva : une fois de plus, des communicateurs sont venus à la rescousse de décisions de gestion très discutables…

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Source : Patrick Sansfaçon, Archives La Presse

Une médiatisation continue, pour les bonnes et… mauvaises raisons

Le Réseau express métropolitain — de plus en plus appelé REM — est un important projet de transport collectif en construction; ses premières voitures devraient se pointer en 2022. Son financement est assuré par la Caisse de dépôt et placement du Québec, soit « le bas de laine » des Québécois.

Il s’agit aussi d’une marque qui se construit dans l’esprit des futurs utilisateurs et des citoyens du Grand Montréal à partir de ce qu’ils voient — les piliers ont poussé comme des champignons cette année — et observent dans les médias.

Évidemment, les communicateurs qui gèrent la « marque REM » la présentent toujours sous son plus beau jour, notamment grâce à un site web très clair et convivial, et des relations de presse — comme ce fut le cas le 16 novembre dernier lors du dévoilement des premières voitures.

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Parmi les retombées positives récentes, il y a ce reportage du Journal de Montréal qui, selon Mesure Média, a généré un gain de réputation de 6 189 $ au bénéfice du REM.
Source : Journal de Montréal

Malheureusement pour le REM, le sujet est passé dans l’ombre du Plan vert du gouvernement Legault. Or, aussi positives puissent-elle être, les bonnes nouvelles sont toujours éclipsées — au REM et ailleurs — par de mauvaises…

L’IMAGE DES « 600 TONNES DU REM » POURRAIT BIEN DEMEURER DANS L’IMAGINAIRE...

Combien ?

Confronté au très couteux dilemme de décontamination au Québec ou de déplacement de 600 tonnes de sol contaminé en Ontario, le consortium a retenu cette option, selon La Presse+

Uniquement lundi dernier, il y a eu 30 mentions des « 600 tommes du REM » dans les médias québécois. La somme n’est pas énorme, mais il s’agit sans doute d’une couverture médiatique dont la marque aurait bien aimé se passer… et le gouvernement Legault aussi !

 

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SOURCE : CISION

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Ce reportage de La Presse+ occupait la « une » et la page 2. L’écart est de -158 %. Puis, la nouvelle s’est répandue dans de nombreux autres médias.
Source : La Presse+

Qui parle au nom du REM ?

Parfois, c’est un(e) porte-parole de CDPQ infra qui parle aux médias. Il s’agit de la filiale à part entière de la Caisse de dépôt et placement du Québec qui est responsable de la planification, du financement, de la construction et de l’exploitation de projets d’infrastructures. Dans d’autres cas, c’est quelqu’un chez NouvLR, le consortium chargé de la construction du REM.

À la défense de… l’indéfendable

Lundi dernier, la porte-parole du REM marchait sur des œufs pour défendre… l’indéfendable, soit une décision de gestion qui aurait considéré comme « normale », il y a quelques années encore. Mais, ce n’est plus le cas.

IL ÉTAIT CLAIR COMME DE L’EAU DE ROCHE QUE CETTE DÉCISION SERAIT RENDUE PUBLIQUE UN JOUR OU L’AUTRE… ET QU’ELLE ALLAIT GÉNÉRER UN IMPORTANT DÉFICIT DE RÉPUTATION AU REM !

À retenir :

  • La société est nouvelle tous les jours. C’est pourquoi la liste des décisions indéfendables en gestion s’allonge de jour en jour, rendant le travail des communicateurs de plus en plus complexe et difficile…
  • La valeur ajoutée des stratèges en communication à la table des décisions — et ce, en amont — permet d’éviter de tels dérapages qui sont bien plus profonds qu’au chapitre de la réputation…