À l’aube du 80e anniversaire de sa fondation, Hebdos Québec annonce aujourd’hui, le 3 mai 2012, que les deux grands groupes de presse (TC Média et Quebecor Média) se retirent de l’Association, afin de protéger sa pérennité et les intérêts des journaux indépendants.

Le secteur de la presse hebdomadaire locale a connu un essor fulgurant depuis cinq ans et particulièrement depuis février 2010, alors que le tirage des journaux hebdomadaires locaux s’est accru de 1,2 million d'exemplaires. Aujourd’hui, 6,2 millions d’exemplaires sont distribués aux quatre coins de la province alors qu’en 2002, la distribution totale ne s’élevait qu’à 3,9 millions de journaux. Tous les médias connaissent actuellement une période trouble, certains vivent une crise car ils doivent gérer le déclin, alors que d’autres gèrent une crise provoquée par une croissance subite. Et c’est notre cas dans la presse locale. Plusieurs acteurs découvrent les effets d’une concurrence accrue dans un secteur n’en ayant pas l’habitude.

Les transformations que cela suppose pour Hebdos Québec montrent bien que l’Association a toujours été profondément ancrée à son milieu. Plus qu’une simple association, Hebdos Québec opère sous une culture entrepreneuriale, déployant des projets pertinents pour ses membres et usant d’inventivité pour redéfinir son modèle d’affaires, lorsque requis. L’industrie des médias dans son ensemble n’échappe pas à cette nécessité de revoir son modèle d’affaires, Hebdos Québec non plus.

Les prochaines semaines, je les consacrerai, en collaboration avec mes collègues et les administrateurs du conseil d’administration, à redéfinir une offre de services fondée sur les besoins concrets des journaux indépendants. Notre mission consistera à soutenir ce segment important de la presse écrite, et nécessaire au maintien d’une saine démocratie. La diversité des voix et des points de vue passe non seulement par les grands acteurs de l’industrie, mais aussi par la presse indépendante.

Hebdos Québec consacrera une partie de ses énergies à sensibiliser à la fois le grand public et les instances gouvernementales sur l’importance d’une presse indépendante forte et en tout respect des grands joueurs de l’industrie.

Hebdos Québec n’en est pas à sa première «crise». Dans l’histoire de l’Association, les grands groupes se sont retirés et son revenus plus tard. Tel un écureuil qui s’est préparé à affronter la saison froide en accumulant des noisettes, Hebdos Québec a toujours manœuvré avec prudence dans la gestion de ses avoirs afin de pouvoir affronter d’éventuelles secousses. Mais une chose est certaine, Hebdos Québec ne disparaîtra pas, bénéficiant d’un financement stable dans le temps et d’un partenariat d’affaires avec les deux grands!

Les temps changent, Hebdos Québec aussi.