Dans un souci d'impartialité, le Grenier aux nouvelles se dissocie des points de vue de ses chroniqueurs, tout en soutenant le droit à la liberté de presse et d'expression.

Tous les lundis, le président de Mesure Média, Pierre Gince, présente un Bon coup médiatique récent ou… un Mauvais coup !

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Question : Quel est le dénominateur commun entre Amazon, un OSBL de cuisine collective et CHOI Radio X ?

Réponse : peu importe le secteur d’activité, le modèle d’affaires, la stature et la structure financière, chaque organisation doit appliquer une même recette :

BÂTIR – ET ENTRETENIR – UNE SOLIDE CRÉDIBILITÉ DANS LE BUT D’ASSURER UNE RÉUSSITE FINANCIÈRE ET ACCUMULER UN CAPITAL DE SYMPATHIE.

CHOI RADIO X

Source : CHOI RADIO X

La semaine dernière, nous abordions la notion de capital de sympathie d’une personne avec le « cas Nathalie Normandeau ». Cette semaine, regardons-la sous l’angle d’une marque :

CHOI Radio X.

Le capital de… quoi ?

Le capital de sympathie, c’est la valeur intangible que les consommateurs/citoyens accordent à une marque ou à un individu.

Le Club de hockey Canadien et Marc Bergevin, le gouvernement du Québec et le Dr Arruda, Jay Du Temple, Alexis Lafrenière, etc. : tous ont un capital de sympathie qui, comme de l’argent à la banque, doit théoriquement toujours monter le plus possible et ne jamais baisser. Mais, dans la vraie vie, c’est autre chose…

CHOI Radio X est bien seule…

Il y a tout juste deux semaines, le maire de Québec, Régis Labeaume, s’est insurgé envers la station CHOI Radio X. La qualifiant de « danger pour la santé publique », la Ville de Québec a annoncé qu’elle n’investira plus en placements publicitaires sur ses ondes.

Rapidement, d’autres importants annonceurs tels Hydro-Québec, Desjardins, L’Industrielle-Alliance, Uniprix et Jean Coutu ont emboité le pas, et plusieurs entreprises locales se sont également retirées.

Perdre des clients nombreux et d’importance fait toujours mal. Mais, quand chaque départ est médiatisé, c’est bien pire. C’est comme le supplice de la goutte…

Évidemment, CHOI Radio X a réagi : d’abord en diffusant deux communiqués aux médias, puis en faisant parvenir une mise en demeure au maire Labeaume. Sans surprise, celui-ci a réagi à plusieurs reprises, notamment lors d’une conférence de presse et à Tout le monde en parle.

Le tout a fait beaucoup jaser dans les médias traditionnels et sociaux.

CISION

Source : CISION

L’analyse du contenu de cette saga révèle au moins deux éléments intéressants :

  • la Ville de Québec et les annonceurs qui se sont exprimés ont obtenu d’intéressants gains de réputation ;

CHOI RADIO X S’EST EXPRIMÉE, MAIS ELLE N’A PAS RAYONNÉ AILLEURS QU’À SA PROPRE ANTENNE…

  • Propriétaire de CHOI Radio X, RNC Média a réagi, mais n’est pas parvenue à se faire entendre pour la peine…

Que s’est-il donc passé ?

Il est évident que CHOI Radio X fait bande à part dans le paysage médiatique de Québec.

Ce que beaucoup de Montréalais appellent encore avec amusement « la radio poubelle » a beaucoup changé : la controverse est circonscrite essentiellement à… CHOI Radio X, qui accueille occasionnellement à son micro, des gens colorés qui n’ont aucune expertise scientifique et qui commentent allégrement la COVID-19 et le port du masque…

Ceci explique pourquoi le point de vue de CHOI Radio X — qui s’est positionnée à contre-courant — n’a pas été repris par les quotidiens et les chaines de télévision de Québec qui se tiennent loin…

Tel Don Quichotte, la direction de CHOI Radio X a foncé en misant sur l’ADN de sa marque. Coincée, la station n’a pas eu d’autre choix que d’acheter de la publicité pour s’exprimer !

 

La Presse

Source : LAPRESSE+

À retenir bis (parce que c’est le même que la semaine dernière) :

  • Un capital de sympathie, ça se crée et ça se construit parce qu’on ne sait jamais de quoi l’avenir sera fait…