Dans un souci d'impartialité, le Grenier aux nouvelles se dissocie des points de vue de ses chroniqueurs, tout en soutenant le droit à la liberté de presse et d'expression.

Tous les lundis, le président de %%%6702348207265%%%, Pierre Gince, présente un Bon coup médiatique récent ou… un Mauvais coup !

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Question : Quand, du jour au lendemain, une réputation est fauchée en quelques secondes sur la place publique, est-il possible de se réhabiliter ?

Réponse : Pas souvent. Mais ça arrive. Et c’est ce qui pourrait survenir dans le « cas Nathalie Normandeau »… parce qu’il s’agit d’un « cas » qui sera certainement étudié dans les cours de relations publiques !

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Source : Érick Labbé, Le Soleil

Descente aux enfers…

Mars 2016. Tout comme six présumés complices, l’ancienne vice-première ministre du Québec et députée de Bonaventure, Nathalie Normandeau, est arrêtée par l’Unité permanente anticorruption (UPAC). Les motifs invoqués ? Fraude, corruption et abus de confiance.

Jeune retraitée de la politique, elle co-animait jusqu’à ce matin-là, une émission d’affaires publiques à l’antenne du FM93 à Québec et la vie lui souriait.

LE TEMPS D’UN ÉCLAIR, NATHALIE NORMANDEAU A ÉTÉ JUGÉE — TRÈS SÉVÈREMENT — AU TRIBUNAL DE L’OPINION PUBLIQUE. OR, QUATRE ANS ET DEMI PLUS TARD, ELLE RÉHABILITE SA RÉPUTATION PUISQU’ELLE A ÉTÉ LIBÉRÉE AU TRIBUNAL… JUDICIAIRE.

Même si madame Normandeau savait très bien formuler et livrer des messages clés, elle a très rarement pu — durant cette interminable période — crier son innocence…

Or, depuis quelques jours, elle est libre comme l’air puisqu’un juge a considéré que les procédures judiciaires intentées contre elle et ses coaccusés devaient être abandonnées pour délais déraisonnables.

À peine libérée, elle s’est adressée aux médias devant le Palais de justice de Québec, en plus d’accorder quelques entrevues ciblées dans les heures qui ont suivi.

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Source : CISION

Gains et déficits de réputation

La couverture médiatique a été très différente, selon que les médias parlaient de madame Normandeau ou de l’UPAC : c’était souvent très blanc d’un côté, et à peu près toujours noir de l’autre…

Nathalie Normandeau 3

À la une du Journal de Montréal et du Journal de Québec, Nathalie Normandeau continuait sa réhabilitation publique (écarts favorables de +155 % pour elle) alors que l’UPAC était une fois de plus écorchée (déficits de réputation de -170 %).

Sources : Journal de Montréal et Journal de Québec

Voici quelques exemples :

La valeur du capital de sympathie

Comment expliquer que Nathalie Normandeau — pourtant accusée au criminel — bénéficie d’une couverture aussi favorable de la part des médias ? Et qu’au contraire, celle de l’UPAC — qui incarne pourtant « la loi et l’ordre » — soit continuellement défavorable ?

Il y a au moins trois raisons :

  • D’abord, Nathalie Normandeau était déjà une personnalité politique très aimée, ce qui lui a permis de se constituer un important capital de sympathie pour… les mauvais jours ;
  • Ensuite, il a été tellement répété — par des analystes politiques et des animateurs, sans oublier les commentaires du public dans les médias sociaux — que ce n’était pas Nathalie Normandeau qu’il aurait fallu coffrer, mais d’autres dirigeants politiques, qu’elle a en quelque sorte été « libérée » au tribunal de l’opinion publique ;
  • Enfin, dans l’esprit d’une majorité de Québécois, l’UPAC ne coffre pas ceux qu’ils aimeraient voir en prison…

LA COUVERTURE MÉDIATIQUE REFLÈTE GÉNÉRALEMENT CE QUE PENSE ET ACCEPTE UNE SOCIÉTÉ.

C’est ce qui explique pourquoi, au cours des dernières années, les Québécois ont octroyé différentes « sanctions » au tribunal de l’opinion publique aux Joël Legendre, Éric Salvail, Gilbert Rozon, André Boisclair et Nathalie Normandeau — sans oublier Claude Charron.

Nathalie Normandeau pourrait-elle se trouver un micro à la radio de Québec ?

À retenir :

  • Un capital de sympathie, ça se crée et ça se construit parce qu’on ne sait jamais de quoi l’avenir sera fait…