Le seconde main, nouvel eldorado des marques?

Les chiffres parlent d’eux-mêmes :

Le marché de l’occasion représente 24 milliards $ et devrait doubler d’ici 5 ans. Si nous prenons en compte l’évolution du marché du neuf, l’occasion représentera 3 % du marché global. 

Une goutte d’eau dans l’océan ? Oui, mais une goutte d’eau qui grossit vite (25 % vs 13 %), et plus vite encore chez les millénariaux (encore eux !) qui représente 35 % des acheteurs de seconde main ? Bref, le vintage a le vent en poupe, le terme, à lui seul,  a vu une augmentation +30 % en 10 ans sur les moteurs de recherche. 

L’occasion c’est pas nouveau, tout le monde aime les bonnes affaires. Internet a beaucoup contribué à ce phénomène en favorisant le circuit court. On a qu’à penser à Facebook Market, Ebay, Kijiji, Craigslist, etc. Une tendance portée d’un côté par la conscience environnementale (éviter la surproduction) et, paradoxalement, l’envie de changement. Les produits se veulent de plus en plus durables, mais l’utilisation par le premier propriétaire est de plus en plus éphémère. 

Comment les marques peuvent-elles surfer sur cette tendance ?

Parmi les acheteurs de seconde main, 60 % déclarent qu’ils envisagent d’acheter la même marque en première main lors d’un prochain achat. Il s’agit là d’une étape cruciale pour des clients qui ne sont pas mûrs pour acheter vos produits, mais le seront dans un avenir proche. C’est un moyen de minimiser un processus d’engagement lourd et une belle étape de familiarisation pour le consumer journey. La marque Joseph a intégré cette pratique et donne un bon de réduction de 10 % pour une pièce neuve lors de l’achat d’un produit de seconde main. 

À l’heure à la chasse à l’obsolescence programmée, c’est aussi un outil pour améliorer son image de marque en démontrant la pérennité de ses produits, et même faire du storytelling en lieu de vente à travers leurs collections passées. Mark Cross, marque de luxe, fait déjà cohabiter dans ses boutiques du neuf et du vintage.

Les marques sont trop souvent conservatrices et prennent le tournant tard, trop tard. Levi’s, North Face et Patagonia surfent déjà sur cette tendance et profitent de l’impact médiatique engendré par le simple fait d’être avant-gardiste. On entend souvent qu’un bien d’occasion vaut la moitié de sa valeur neuve, avec l’effervescence du vintage ce principe s’inverse. 

seconde main

Sources

https://trends.google.com/trends/explore?date=all&geo=CA&q=vintage

https://www.statista.com/topics/5091/apparel-market-worldwide/

https://www.statista.com/topics/5161/apparel-and-footwear-resale-in-the-us/

https://www.bcg.com/publications/2019/luxury-brands-should-celebrate-preowned-boom.aspx

https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2020/01/07/la-seconde-main-passe-la-troisieme_6024987_4500055.html

https://www.thredup.com/resale