Vous connaissez le Center for the Digital Future du USC Annenberg School? Eh bien, moi non plus, avant que Google ne m’avise de la publication d’une nouvelle étude qui prédit la mort des journaux, cette fois pour 2017!

D’autres grands «spécialistes» ont prédit la mort du journal papier pour 2030, voire 2040. L’étude du Annenberg School, dont les résultats complets seront dévoilés d’ici la fin du mois de janvier, devance donc la date de la fin du journal tel qu'on le connaît. Puis-je vous dire que je suis assez perplexe des résultats attendus de cette analyse?

Selon le directeur du Centre de recherche de l’université de Southern California, Jeffrey Cole:
"Circulation of print newspapers continues to plummet, and we believe that the only print newspapers that will survive will be at the extremes of the medium – the largest and the smallest,”. It’s likely that only four major daily newspapers will continue in print form: The New York Times, USA Today, the Washington Post, and the Wall Street Journal. At the other extreme, local weekly newspapers may still survive."

Donc, selon cette étude, seuls les grands quotidiens et les petits journaux, incidemment les hebdos locaux, survivront. Tout ce qui se situe entre les deux mourra d’ici cinq ans! Je trouve de plus en plus ces prédictions royalement agaçantes, car la plupart des grands «spécialistes» oublient un élément fondamental du casse-tête: le public. Ils perdent de vue un aspect fondamental de la vitesse d’implantation du changement, soit la capacité de monsieur et madame tout le monde à s’y adapter. À moins que tous les baby-boomers ne meurent d’ici cinq ans, je doute fort qu’ils délaissent massivement l'habitude du papier, fortement imprimée dans leurs gènes! Si tous les journaux de taille moyenne devaient disparaître d’ici cinq ans, cela s’expliquera surtout par une mauvaise gestion, une absence de vision et par le poids d’une dette devenue contraignante, et non pas par une désaffection du lecteur.

Que révèle en plus cette étude? Elle prédit, entre autres, que les tablettes électroniques supplanteront l’ordinateur personnel d’ici trois ans. Oui, vous avez bien lu. Trois ans! J’estime que ces grands «spécialistes» y vont un peu fort avec leurs prévisions, bien souvent, par simple désir d’attirer vers eux les projecteurs afin de se construire un capital de notoriété. En conséquence, ils laissent un goût amer sur la toile et ils minent le moral des artisans d'une importante industrie, celle des imprimés.

Nul ne connait l’avenir. La seule certitude, c’est que je mourrai un jour. Mais quand? Peut-être le Center for the Digital Future a-t-il la réponse?