Selon un sondage réalisé par l’application d’apprentissage de langues Babbel auprès de 1 230 participants dans le monde entier, près de 25 % des Québécois ont déjà exagéré leurs compétences linguistiques dans leur CV contre seulement 3,5 % des Canadiens anglais. Ce phénomène n’est toutefois pas l’apanage des Québécois : 17,8 % des Espagnols et 17 % des Autrichiens ont aussi moussé leur connaissance des langues pour trouver un emploi.
Un tremplin à l’emploi
Ces petites distorsions de la réalité sont révélatrices de l’importance accordée aux langues étrangères en milieu professionnel. Plus concrètement, près d’un quart des Québécois (24 %) ont échoué un entretien d’embauche parce qu’ils ne pouvaient répondre à des questions d’entrevue dans une langue seconde.
Dans le monde entier, des gens se ferment des portes en raison de leurs lacunes linguistiques. Selon le sondage, près de la moitié (45,7 %) des Québécois ont déjà refusé de poser leur candidature parce que l’emploi exigeait la connaissance d’une langue étrangère. Une situation que l’on retrouve autant chez les Espagnols (41 %) et les Italiens (36 %) que chez les Canadiens anglais (37 %).
La maîtrise d’une ou plusieurs langues étrangères est un atout décisif pour se trouver un emploi. Elle témoigne d’une ouverture d’esprit et d’une familiarité avec des cultures différentes, des qualités souvent perçues comme la garantie d’une bonne intégration au sein d’une équipe. C’est un avantage concurrentiel qui peut faire pencher la balance en face de candidats unilingues. Sans oublier que, bien souvent, la maîtrise et l’usage de plusieurs langues au travail sont généralement liés à un salaire plus élevé.
Un moteur du développement des affaires
Si l’anglais fait souvent figure de langue universelle dans le monde des affaires, il ne suffit plus. Dans le sondage, 79 % des Québécois pensent qu’ils auraient pu être plus performants dans leur travail ou plus habiles lors d’une négociation s’ils avaient maîtrisé une langue seconde, une impression que partagent 60 % des Canadiens anglais. Clairement, la poursuite du succès ne se limite plus à la connaissance de l’anglais.
À l’ère de la mondialisation, les entreprises doivent adopter la culture des pays où elles souhaitent s’implanter. Par respect, mais aussi par souci de mieux comprendre leurs clients et leurs partenaires. Elles auraient donc tout à gagner à offrir des cours de perfectionnement ou d’apprentissage de langues étrangères à leurs employés. Mais le phénomène est encore marginal : au Canada, seulement 9 % des entreprises offrent des formations linguistiques à leurs employés contre 11 % des entreprises au Québec.