Les dernières semaines ont été fascinantes pour tous ceux qui évoluent dans l’industrie de la recherche marketing. Nous avons pu observer le niveau de discussion monter en flèche suite à l’annonce de l’Association de la recherche et de l’intelligence marketing (ARIM) stipulant qu’elle cessait ses activités à la fin du mois d’août.

Je suis fier de contribuer avec passion à l’industrie de la recherche marketing au Canada. Mon entreprise a occupé des sièges au conseil d’administration de l’ARIM pendant plus de dix ans et nous avons, entre autres initiatives, participé activement au Conseil des sociétés de recherche, à la conférence nationale et au Groupe de travail des leaders émergents. Nous contribuons également à l’ensemble de l’industrie du marketing et de l’innovation en occupant des postes au sein des conseils d’administration de l’Association canadienne du marketing et du Conseil des innovateurs canadiens. Ainsi, on m’a demandé à plusieurs reprises mon opinion quant à la fin des activités de l’ARIM, tout en prenant connaissance de celle de mes pairs.

Je pourrais parler longuement des raisons pour lesquelles nous nous sommes retrouvés là où nous sommes présentement, mais voici l’essentiel : à part quelques fidèles supporters, y compris moi-même, la plupart des entreprises considéraient le support à l’ARIM comme une obligation plutôt qu’un engagement. Peu ont apprécié la programmation offerte par l’ARIM, en particulier par rapport à d’autres organisations plus progressistes à travers le monde, comme Insights Association et Esomar, ou des organisations privées telles que The Marketing Research Event (TMRE).

En termes simples, l’ARIM n’offrait plus ce que l’industrie de la recherche marketing recherchait. Pour ma part, la question la plus intéressante concerne moins ce qui a mal tourné, et davantage ce que l’avenir réserve au Canada post-ARIM. En tant que chef de file d’une entreprise canadienne de collecte de données ayant une empreinte mondiale, je peux affirmer que notre réaction collective en ce moment aura de nombreuses implications importantes pour l’avenir de notre industrie.

Nous devons d’abord commencer par abandonner la notion selon laquelle un seul organisme, quel que soit son niveau d’engagement, peut résoudre les problèmes auxquels nous sommes tous confrontés aujourd’hui. Chaque firme de recherche au Canada doit faire preuve du leadership nécessaire pour amener notre industrie au XXIe siècle, et c’est particulièrement vrai pour la nouvelle génération d’entreprises qui perturbent la recherche marketing grâce aux innovations technologiques.

Sur la scène mondiale, le Canada doit devenir le chef de file de l’excellence en recherche marketing. Le reste du monde devrait nous imiter, mais pour y parvenir, il faudra que tous ceux qui travaillent au Canada fassent preuve d’excellence. Je recommande une approche à trois volets pour mener notre industrie vers l’avenir.

Un éventail plus large et un focus canadien

Au lieu d’un organisme dominé par des firmes de recherche traditionnelles, nous devons élargir la représentation de ce qu’est la recherche marketing et trouver un moyen de créer un groupe plus collaboratif et inclusif où les entreprises innovantes ont une voix forte, qu’elles soient basées au Canada ou à l’étranger. Tous ceux qui y participent doivent s’engager à faire du Canada un chef de file mondial en matière de normes et de recherche marketing novatrice. Ils doivent devenir des défenseurs de l’industrie canadienne et expliquer au sein de leurs entreprises les raisons pour lesquelles ils devraient investir au Canada et promouvoir le savoir-faire canadien.

Les désignations Sceau d’or pour les sociétés de recherche, et PARM pour les chercheurs individuels, étaient au cœur du travail de l’ARIM concernant les standards de l’industrie et la défense de ses intérêts. Toute entreprise ou personne menant une étude de marché au Canada doit s’engager à respecter les normes établies par les désignations Sceau d’or et PARM, y compris les chercheurs côté client. Sans cet engagement, les normes n’auront plus aucune importance.

Dans cette optique, les désignations permettant de reconnaître un standard de qualité, telles que Sceau d’or et PARM, devraient être contrôlées par ce groupe. Ce groupe devrait avoir un seul objectif : appuyer collectivement le besoin de normes au sein de l’industrie canadienne, devenir chef de file mondial dans ce domaine et demander des comptes à toute entreprise ou à tout individu travaillant au Canada. Il s’agit de veiller à ce que les Canadiens respectent les standards les plus élevés et de faire savoir au monde que le Canada est un chef de file en la matière. Les normes doivent aller au-delà de la recherche quantitative et qualitative traditionnelle pour s’appliquer également aux outils et aux méthodes de recherche novatrices. Ceci est essentiel pour démontrer notre excellence et générer des revenus permanents afin de poursuivre la défense des intérêts de l’industrie.

Impliquons les clients

Nous devons ensuite tourner notre attention vers ceux qui comptent le plus — les entreprises qui consomment la recherche marketing au Canada. L’industrie doit collaborer avec ces organisations afin qu’elles fassent respecter elles aussi les normes de l’industrie. Sans leur implication, la vision de créer une industrie forte et tournée vers l’avenir ne sera jamais réalisée.

Davantage de formations et de réseautage

Enfin, il est nécessaire de réunir les acteurs de l’industrie canadienne afin de discuter d’idées, partager des connaissances et créer des réseaux. Alors que les sections locales doivent trouver le moyen de rassembler leurs communautés, au niveau national, nous devons nous situer à un niveau comparable à celui des autres régions du monde, voire mieux.

Il est essentiel de veiller à ce que le meilleur contenu soit diffusé au Canada dans un contexte canadien, tout en offrant des opportunités aux entreprises canadiennes qui font leur propre promotion. S’aligner avec des organisations à but non lucratif comme Esomar ou Insights Association, ou des sociétés comme TMRE ou Greenbook, pour organiser des événements au niveau national fournirait l’infrastructure et l’expérience nécessaires pour que ces événements soient de qualité supérieure. La relation qui en découlerait donnerait également aux entreprises canadiennes une meilleure opportunité de promotion à l’international.

Bien que la fin des activités de l’ARIM fût une nouvelle surprenante, nous ne devrions pas perdre de temps à contempler le passé. Tirons plutôt parti de notre passion pour l’excellence et l’innovation et mettons l’accent sur les possibilités qui s’offrent à nous. Comme le dit le vieil adage, lorsqu’une porte se ferme, une autre s’ouvre. Ne perdons pas l’occasion de la traverser ensemble.

arim