Pépinière publicitaire
Réflexions de Sylvain Desrochers avec ses étudiants du cours Publicité et culture au Certificat de publicité (UdeM)

L’exécution de l’agence Bos pour son client St-Hubert se poursuit dans la même ligne de pensée: témoignages sympathiques de célébrités. Et cachet versé à un organisme de charité. Dans le cas du maire Labaume, mes étudiants m’ont dit: «C’est bien le seul homme politique que l’on peut accepter de voir se prêter au jeu» et, dans le contexte actuel, ils n’ont pas tort.

Rappelons que les premières secondes présentent une meute de journalistes au pied d’un escalier d’où descend le maire de Québec avec deux acolytes. Le style et le cadrage demeurent ceux d’un point de presse couvert en direct: «Monsieur le maire, ça l’air que vous ne seriez pas le seul à commander à l’hôtel de ville?» Et avec le style direct et sa mine patibulaire, le maire réplique: «Franchement... On va mettre ça clair...» Et les flashs retentissent. «On va bien se comprendre là. À la ville de Québec c’est toujours Régis Labaume qui commande.» Et toujours avec le même sérieux de celui qui parle de lui à la troisième personne, «un quart cuisse...», etc. Et les trompettes de Versailles terminent la séquence sonore pour sa majesté St-Régis. Drôle et bien fait.

J’avoue avoir eu un plaisir réel pour cette publicité «vérité» tout à fait conforme au personnage qui n’a nullement besoin de faire état de ses talents de comédien. Plusieurs de mes étudiants affirment qu’il sait rire de lui-même, alors que d’autres trouvent qu’il se prend trop au sérieux. Disons que l’on n’a pas modifié ni la forme, ni le fond de ce que le maire de la Vieille-Capitale est capable d’exprimer et c’est bien là qu’en réside la cachet, aussi coloré soit-il. Un autre bon coup pour l’agence, le client, le maire et Opération Enfant-Soleil.