Le Grenier aux nouvelles présente aujourd'hui sa dernière tournée dans le cadre de La table ronde du Grenier. Rappelons que, dans cette série axée sur la création en agence, nous demandions à une dizaine d'intervenants de nous livrer leur opinion sur des problématiques, des enjeux et des défis de l'industrie publicitaire.
Bonne lecture!
Quel conseil donneriez-vous à un jeune publicitaire fraîchement gradué?
«Allez travailler dans les meilleures agences ou chez les meilleurs clients et prenez le temps d’apprendre, de grandir, de faire vos erreurs et de vous former en tant que créatif. Trop de jeunes créatifs sont impatients et veulent tout le premier jour, mais la beauté d’un travail artisanal comme le nôtre, c’est justement les opportunités constantes d’apprentissage et de développement. Après 25 ans dans l’industrie c’est clair que je commence à comprendre certaines choses. Et je vais toujours apprendre. Dans la vie ce n’est pas la destination, mais le voyage qui compte. Soyez patients. Soyez fidèles à vos convictions et valeurs. Écoutez beaucoup, payez vos dus et amusez-vous. Après tout, nous sommes payés pour faire un métier que l’on adore avec l’argent de nos clients. C’est assez merveilleux et c’est une responsabilité que plus de créatifs doivent prendre très au sérieux. Un jour et un projet à la fois.»
Jimmy Berthelet, fondateur, Stand MTL
«Il vaut mieux enrichir son portfolio avant de cotiser à son REER (une erreur que j'ai commise à 22 ans en acceptant un poste pour l'argent avant tout).»
Hughes Chandonnet, directeur de création, Hubrid
«De se submerger la tête dans un seau d’eau glacée chaque fois qu'on croit avoir touché la Vérité. Car la Vérité n’existe pas, mais la culture, la perspective, le recul, l’empathie, ça oui, ça existe et ça nous rend meilleur.»
Mathieu Bédard, président, Défi marketing
«D’apprendre l’anglais, l'espagnol et le mandarin pour entreprendre une carrière à l’international.»
Nicolas Massey, directeur de création, Publicis
«De ne jamais hésiter à cogner aux portes. Bien que nous (les publicitaires) soyons un public très difficile, nous sommes toujours à la recherche de nouveaux talents. De plus, nous sommes une industrie de gens, dans le sens où ce n'est pas seulement le portfolio qui compte. C'est la personnalité, les intérêts en dehors du métier, la vivacité d'esprit qui font la richesse d'un jeune candidat. Et ça, ça n'est perceptible qu'en personne et non dans un portfolio.»
Jean-Christian Bizier, directeur de création, Palm+Havas
«Trouve des idées. Plein d’idées. Parfois tu vas revenir à ta première, mais c’est en offrant plusieurs options à ton équipe que tu t’amélioreras et obtiendras le respect de ceux-ci. N’hésite pas non plus à te challenger et à tout recommencer à 0 s’il le faut. Par contre, il ne faut pas oublier que c’est un travail et que tu dois livrer dans les temps, quels que soient les obstacles ou les remises en question.»
Simon Allard, associé et directeur de création, 32 MARS
«Il n’existe pas d’école de créatifs à Montréal. Alors un jeune créatif qui rentrerait chez Bleublancrouge serait forcément diplômé dans une autre discipline... Mon conseil? Apprends ton métier. Cultive-toi. Regarde partout. Regarde tout. Vole des briefs à des collègues. Propose des idées que ton DC va refuser 1000 fois. Ça va être long, douloureux, injuste, épuisant, démotivant. Et si dans dix ans tu es encore là, parce que tu es naïf et que chaque matin, tu arrives à l’agence motivé, alors LÀ, tu auras gradué et ta carrière pourra vraiment commencer.»
Gaëtan Namouric, associé et chef de la réflexion créative, Bleublancrouge
«Brûle tes livres.»
Linda Dawe, conceptrice-rédactrice, TAXI Canada
«De présenter un book avec une déclinaison de leurs meilleurs idées et concepts sur différentes plateformes. Par exemple: si vous avez une bonne idée pour une annonce imprimée de savon, je voudrais voir comment vous feriez pour la décliner sur un panneau, une bannière web, en magasin et peut-être même, sur un véhicule roulant. J’ai besoin de savoir si vous comprenez bien les différentes dimensions et perspectives qu’une bonne idée peut prendre. Pour ce faire, comme exercice, je propose à tous les étudiants de pondre un concept par jour, peu importe la force de l’idée! Un bon exercice, disons-le.»
Mathieu Fortin, associé et directeur de création, Kamicase