Dans un contexte secoué par des bouleversements rapides, une question s’impose : de quelles compétences les travailleur·euses devront-ils·elles se doter pour faire face aux défis des prochaines années ? 

C’est l’enjeu au cœur du dossier du numéro de l’hiver 2026 de la revue Gestion HEC Montréal. « Derrière la transformation rapide des métiers, une réalité jaillit : ce sont nos facultés humaines qui deviennent le vrai moteur de la performance », explique Eloi Lafontaine Beaumier, le directeur de la revue. 

Cette bascule est déjà visible. « La demande pour les habiletés associées au travail physique chute continuellement, alors que celle liée aux interactions sociales est en très forte hausse », observe Benoit Dostie, professeur titulaire au Département d’économie appliquée de HEC Montréal. Coordination, leadership, collaboration : ces atouts deviennent déterminants.

Un constat que partage Xavier Parent-Rocheleau, professeur agrégé au Département de gestion des ressources humaines de HEC Montréal. « Traditionnellement, nous recevons beaucoup de formation en amont et au début de notre carrière, et beaucoup moins par la suite. Nous devons modifier cela, car les environnements changent trop vite », soutient-il.

L'intelligence artificielle générative : menace ou occasion ?
L’utilisation de l’intelligence artificielle générative (IAG) a-t-elle un coût cognitif ? Une étude du MIT révèle que le recours à ChatGPT réduit significativement l’activité cérébrale et pourrait affaiblir la créativité ainsi que certaines habiletés linguistiques. Une perspective qui inquiète Luc Lespérance, maître d’enseignement à HEC Montréal, pour qui une dépendance accrue pourrait freiner l’innovation en entreprise. 

D’autres expert·es invitent toutefois à la prudence : l’IAG activerait plutôt d’autres zones du cerveau. Tous·toutes s’entendent néanmoins sur l’importance de l’utiliser avec discernement et de former adéquatement les équipes en milieu professionnel.

Des sujets qui feront assurément réagir dans ce numéro de Gestion

- Le grand paradoxe de la consommation responsable
Le rapport 2025 de l’Observatoire de la consommation responsable dévoile une contradiction frappante : six Québécois·es sur dix se croient plus responsables qu’avant, alors que l’achat impulsif, la fast fashion et les retours gratuits continuent d’exploser.
Pour Yves-Marie Abraham, professeur agrégé au Département de management de HEC Montréal, la clé passe aussi par un débat ignoré : le partage plus équitable des richesses, un angle qui risque d’alimenter de nombreuses discussions publiques.

- Le phénomène de « l’effet Cobra »
Dans leur article, Alexandre Rousseau et Jean-François Bertholet, des consultants chevronnés, décortiquent un piège méconnu : lorsque les organisations transforment un indicateur en objectif absolu, elles finissent parfois par empirer le problème qu’elles tentaient de régler. Une réflexion incontournable à l’heure où tout se mesure. 

- Leadership : deux dirigeants qui changent la donne
Au CHUM, Marie-Eve Desrosiers mise sur un leadership humain et courageux pour mobiliser des équipes en pleine transformation. Chez Renaissance, Éric St-Arnaud réconcilie mission sociale et impératifs économiques, tout en redéfinissant l’impact d’un organisme d’insertion.

Abonnez-vous à www.revuegestion.ca

Revue Gestion