À l’approche de l’été, saison souvent teintée d’une pression accrue à se montrer sous son meilleur jour, l’organisme ÉquiLibre déploie, du 9 au 13 juin, sa campagne Être au-delà du paraître (anciennement la Journée sans maquillage). Cette initiative prend tout son sens dans la mesure où, selon un sondage Léger (2024), 25 % des Québécois·es reconnaissent accorder trop d’importance à leur apparence, et 28 % à ce que les autres en pensent. Une pression bien réelle que cette campagne entend déconstruire en invitant la population à réfléchir à la place que prend l’apparence dans nos vies et à valoriser ce qui nous définit véritablement : nos qualités, nos valeurs, nos aspirations et nos expériences.
Quand l’apparence prend trop de place
Dans un monde où les standards de « beauté » se transforment au gré des tendances — nouveau filtre, nouvelle routine de soins, nouveau produit, et ainsi de suite — il devient parfois difficile d’échapper à la pression liée à l’apparence. D’ailleurs, selon Léger (2024), 81 % des personnes sondées considèrent que la société accorde une importance démesurée à l’image. Et pourtant, l’apparence ne constitue qu’un fragment de notre identité. Ce sont nos qualités profondes, nos forces, nos vécus et nos valeurs qui reflètent réellement qui nous sommes. À force de se concentrer sur l’extérieur, on en vient à oublier que la véritable richesse d’une personne dépasse largement ce qu’elle laisse paraître.
« Il ne s’agit pas de nier l’importance accordée à l’apparence, mais plutôt de questionner la place démesurée qu’elle peut occuper dans nos vies, parfois au détriment de ce qui nous définit plus profondément. L’expression de soi par le style ou l’esthétique peut être légitime et valorisante, pourvu qu’elle ne devienne pas une source constante de préoccupations ni un critère pour déterminer sa valeur personnelle », souligne Andrée-Ann Dufour Bouchard, nutritionniste et porte-parole d’ÉquiLibre.
« Comme comédienne et animatrice, je fais un métier où l’image est omniprésente. Pendant longtemps, j’ai cru que je devais correspondre à certains standards pour être prise au sérieux ou pour me sentir légitime. Mais avec le temps, j’ai compris que ce qui touche vraiment les gens, ce n’est pas notre apparence, c’est notre authenticité, notre voix, notre sensibilité. La campagne Être au-delà du paraître est un appel à dépasser les normes irréalistes qui dictent nos vies et à se recentrer sur ce qui nous rend véritablement uniques : nos qualités, nos valeurs et notre histoire. C’est essentiel de rappeler que nous valons bien plus que ce que l’on voit en surface », mentionne Marie Soleil Dion, ambassadrice d’ÉquiLibre.

L’image de soi : entre expression personnelle et pression sociale
Il est tout à fait naturel — et légitime — de vouloir affirmer son identité à travers son apparence, de se sentir bien dans sa peau et de puiser une certaine confiance dans l’image qu’on projette. Mais cette quête, aussi valable soit-elle, ne devrait jamais devenir une source constante de pression ou d’angoisse. Le rapport mondial 2024 de Dove sur l’état de la beauté révèle qu’un peu plus de deux femmes canadiennes sur cinq seraient prêtes à sacrifier une année de leur vie, voire plus, pour atteindre leur idéal de beauté ou de silhouette. Une femme sur cinq irait jusqu’à en céder cinq. Une statistique troublante, qui illustre le poids des normes imposées et le prix démesuré que trop de personnes sont prêtes à payer pour correspondre à un idéal irréaliste.
C’est précisément pour cela qu’Équilibre nous invite à revoir notre rapport à l’image, en mettant en lumière ce qui nous définit vraiment : nos forces, nos valeurs, nos aspirations, notre parcours. En valorisant l’ensemble de notre identité au-delà de l’apparence, on bâtit une estime de soi plus forte et un bien-être qui s’inscrit dans la durée.
Les messages de la campagne s’intègrent également au programme Bien dans sa tête, bien dans sa peau (BTBP), un outil clé en main, offert gratuitement aux intervenant·es du milieu scolaire secondaire. L’atelier intitulé Être au-delà du paraître permet d’approfondir les thèmes de la campagne en invitant les jeunes à réfléchir à la place de l’image dans notre société et aux façons de se valoriser autrement que par l’apparence.