Lors du World Summit AI 2025, l’un des thèmes récurrents les plus forts ne fut pas technologique, mais profondément humain : la pensée critique comme rempart éthique et levier au progrès. Un rappel essentiel. L’intelligence artificielle (IA) est un outil. C’est performant, oui, mais ça manque d’expérience. L’expérience, c’est un concept issu de la conscience humaine, pas d’un algorithme.
L’IA ne peut pas voir ce qu’elle ne connaît pas ou n’a jamais vécu. Et l’IA ne vit pas. C’est là que l’humain intervient. L’esprit critique, c’est notre capacité à s’interroger, douter, écouter et à s’ajuster en fonction de nouvelles informations, de façon nuancée et personnalisée. À l’heure où l’IA gagne en puissance, notre pensée critique n’a jamais été aussi précieuse.
S’engager à voir plus loin que ce qu’on nous montre.
L’IA fonctionne avec ce qu’on lui donne. Elle calcule, amplifie, reproduit, organise et suit des modèles. C’est une technologie basée sur des mathématiques et des algorithmes : ce n’est pas une entité créative. Elle ne rêve pas. Elle ne doute pas. Elle ne désobéit pas (encore).
Nous, oui.
L’esprit critique, ce n’est pas juste une aptitude cognitive, c’est une posture fondamentale. Une résistance libre et puissante à l’automatisation de la pensée. C’est faire le choix de chercher un peu plus loin, de poser une question de plus et de confronter ses propres certitudes.
Dans un monde où l’information nous arrive en continu, biaisée, filtrée et sélectionnée par des algorithmes, où les contenus sont de plus en plus indifférenciés (entre pub, opinion, info, conspiration et fausse nouvelle), cette capacité à lever la main et prendre un pas de recul devient essentielle.
Rêver de l’IA comme outil de levier pour réduire les inégalités
Pas de panique, je ne pense pas que l’IA nous mènera à notre perte. Au contraire. Je crois qu’elle peut nous amener plus loin. Beaucoup plus loin.
Imaginez une IA capable d’enseigner dans toutes les langues du monde pour une éducation accessible à tous. Imaginez une IA capable de diagnostiquer un cancer en quelques secondes. Imaginez des outils qui combleraient les écarts, soutiendraient les élèves en difficulté, distribueraient le savoir. Imaginez une médecine préventive supportée par l’intelligence artificielle où un simple scan détecterait les maladies bien avant qu’elles ne deviennent graves. Imaginez une IA au service des créateurs pour amplifier les idées, et non les remplacer. Imaginez si on cessait de parler au conditionnel, et qu’on arrivait dans le présent.
Tout ça, ce sont des projets concrets sur lesquels les industries de l’IA travaillent déjà. On est loin du starter pack.
Mais pour se rendre là, il faudra aussi de la rigueur, un fort esprit critique et une bonne dose de courage.
Définir le rôle qu’on aura à jouer.
Chez Canidé, on n’est pas des ingénieurs en IA et on n’a pas la prétention de l’être. Toutefois, on est aux premières loges de son intégration dans les métiers créatifs, stratégiques, rédactionnels et médiatiques. On accompagne des marques qui s’y intéressent et des entreprises qui ont les deux mains dedans. On s’informe et on se forme.
Au quotidien, on produit du contenu, on raconte des histoires, on fait de la communication. Et ça, ça vient avec une responsabilité. L’esprit critique doit être plus qu’un buzzword : c’est un devoir professionnel. Vérifier nos sources. Aller au-delà du prompt. Refuser les copier-coller. Éviter les raccourcis. Repérer les biais. Identifier et signaler les fausses nouvelles. Recontextualiser. Nuancer. Douter. Recommencer.
Bref, ne jamais confondre productivité avec facilité.
Cultiver une compétence qui ne s’automatise pas.
La pensée critique, ça ne s’apprend pas dans un guide. Elle se cultive dans la pratique. Ça commence par une bonne dose de curiosité et passe par la lecture et les échanges. Elle exige de l’humilité et de l’humanité.
La pensée critique se transmet. À nos collègues. À nos clients. C’est une posture d’espoir et d’ouverture qui donne du pouvoir à ceux qui doutent pour mieux comprendre. Elle permet d’élever le débat et d’aborder la complexité sans perdre de vue la clarté.
La technologie peut nous aider à faire le bien et à rêver grand, mais elle ne définira jamais ce qu’est le bien. Ça, c’est notre job à nous.