Un paradoxe préoccupant
Alors que le Vendredi fou s’impose comme le moment clé de l'hyperconsommation, les
données révèlent un constat alarmant : 74% des Québécois·es s’inquiètent de leur situation financière, selon le dernier baromètre du CQCD. Pourtant, 56% d’entre elles et eux participeront aux soldes du Black Friday et du Cyberlundi cette année, une hausse de 14% par rapport à l’an dernier. Les catégories les plus consommées? Vêtements, électronique et articles de maison – des achats souvent éloignés des besoins essentiels.
Dans un contexte où les préoccupations économiques et écologiques deviennent de plus en plus pressantes, ce comportement soulève une question cruciale : comment réconcilier ces contradictions et encourager des choix qui respectent à la fois nos contraintes financières et notre planète ?
Des mouvements émergent pour transformer la consommation
À l’échelle internationale, plusieurs initiatives inspirantes offrent des pistes concrètes :
● En France, le projet ShareFriday met en avant des entreprises et initiatives de l’économie circulaire, redéfinissant la relation à la possession d’objets. On y trouve des initiatives de dons, de trocs, de partage, de covoiturage et d’anti gaspillage alimentaire.
● Toujours en France, l’ ADEME frappe fort avec la saison 2 de sa campagne «Posons-nous les bonnes questions avant d’acheter», une initiative percutante qui invite les consommateur·rices à réfléchir à l’impact de leurs choix avant tout achat. Pour approfondir sur ce sujet, Masse Critique organise un webinaire gratuit en ligne ce jeudi 5 décembre à 12h avec Valérie Martin, initiatrice de cette campagne: détails ici.
● Au Royaume-Uni, le regroupement des «Purpose Disruptors» réinvente le message publicitaire avec sa campagne «Less Buying, More Being». Cette initiative propose une alternative nationale et collective au Black Friday, offrant une pause dans l’agitation consumériste: découvrez la campagne.
Ces initiatives montrent une volonté globale de réinventer nos habitudes, mais qu’en est-il ici, au Canada?
Des entreprises locales qui s’engagent pour faire la différence
Au Québec, des acteurs locaux et des détaillants responsables relèvent déjà le défi:
● Pour la 2e année consécutive, BOUTIQUE COURIR ne participe pas au Black Friday. Sur l’ensemble de leurs plateformes de communication, ils n’hésitent pas à communiquer que la meilleure façon d’économiser, c’est de ne pas acheter ce dont on n’a pas besoin.
● Le Partage Club relance sa campagne audacieuse : «Pour Black Friday, n’achète pas, emprunte!», encourageant la réutilisation et la mutualisation des ressources.
● Des initiatives locales comme Communauto, HomeExchange ou encore Loue1robe rendent accessibles des solutions concrètes pour partager plutôt que posséder .
● L’économie circulaire s’installe dans nos habitudes grâce à des applications comme TooGoodToGo, pour lutter contre le gaspillage alimentaire, ou encore des groupes Facebook comme Troc tes trucs ou Équiterre Touski s’répare, où des citoyens réparent et partagent leurs savoirs.Ces exemples prouvent qu’une autre voie est possible, mais pour véritablement changer la donne, il faut aller encore plus loin.
Un appel à multiplier les efforts grassroots
Malgré ces initiatives, la pression exercée par les grands détaillants reste immense. Valérie Vedrines, Fondatrice de Masse Critique, souligne: «Le changement de paradigme ne peut reposer sur les seules épaules des consommateur·rices. Pour transformer durablement nos modes de consommation, nous devons fédérer un mouvement d’envergure qui rassemble entreprises, ONG, institutions publiques, mouvements citoyens et individus. C’est en atteignant une véritable Masse Critique d’actions et d’engagements conjoints que nous pourrons créer l’impact nécessaire pour répondre aux défis sociaux et environnementaux auxquels nous faisons face.»
Anaïs Majidier, cofondatrice de Partage Club, renchérit : «Les mouvements grassroots sont essentiels pour contrer le discours dominant. Ce sont eux qui plantent les graines d’un changement durable. En multipliant les initiatives locales et en soutenant des alternatives responsables, on peut encourager des modèles de consommation alignés avec nos valeurs environnementales et nos contraintes financières.»
Pour amplifier ces efforts, il faut mobiliser les communautés, les détaillants et les citoyens afin de transformer ces initiatives en un véritable mouvement de fond. C’est en travaillant ensemble que consommer autrement pourra devenir la nouvelle norme.
En 2024, Partage Club et Masse Critique s’unissent à nouveau pour amplifier ce message et soutenir des solutions concrètes, accessibles et locales. Avec un mot d’ordre simple : moins d’achat impulsif, plus d’achat essentiel.
Sources :
1) Les Québécois, plus attentifs aux économies pour les Fêtes 2024, CQCD, 13 novembre 2024.
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