Roméo & fils fait de la flexibilité et de la créativité les piliers d’une production performante, même face aux demandes les plus complexes — en internalisant certaines étapes et en formant une équipe concise.

De la pub au long-métrage : une approche tout-terrain
« Quand on a lancé Roméo il y a 11 ans, on voulait tout faire », se souvient France-Aimy Tremblay, cofondatrice, agente de talents et productrice exécutive. Stimulée et inspirée de la diversité de contenu des grandes boîtes de production comme Iconoclast et Pretty Bird, l’équipe a opté dès le départ pour une diversité de projets, un choix inhabituel dans une industrie souvent compartimentée en catégorie de contenu. Les boîtes qui maîtrisent les courts-métrages restent souvent dans cette spécialité, et celles qui excellent dans les formats télé ou longs-métrages font rarement des incursions dans d’autres domaines. « Ce qui nous distingue, c’est notre capacité à toucher à tout, de la pub à la télé, en passant par les courts et longs formats, et les vidéoclips », poursuit la productrice. Roméo anticipe aujourd’hui les besoins des marques qui exigent des campagnes multiplateformes avec des formats et des durées multiples, nécessitant une flexibilité et une structure optimisée.

Une post-production en interne, un choix stratégique
Pour s’adapter à cette demande croissante, Roméo a fait le choix d’internaliser la post-production. « La télé nous aide à financer ce département, car la publicité à elle seule ne suffirait pas à maintenir trois monteurs à plein temps », précise France-Aimy. Avec quatre salles de montage et une équipe dédiée, l’entreprise peut gérer efficacement des projets publicitaires et télévisuels, en s’assurant d’être réactif·ves aux demandes, de livrer des délais plus courts et d’optimiser des enveloppes budgétaires. « Un show télé peut nécessiter jusqu’à 75 jours de montage, et si on devait tout sous-traiter, il faudrait parfois faire des choix déchirants au niveau de la création, ce qu’on souhaite éviter à tout prix. » France-Aimy tenait à souligner l’importance des collaborations avec des partenaires de post-production comme  Outpost MTL, SHED, Post-Moderne, MELS. « Grâce à leur flexibilité, leur compréhension de l’industrie, et leur capacité à s’adapter aux changements de budgets et d’horaires, ils rendent nos projets possibles. Je leur lève mon chapeau : sans eux, bien des projets ne verraient pas le jour ! »

Formats multiples, budgets en baisse
Bien que l’organisation interne de Roméo soit optimisée, la multiplication des formats et des livrables représente un défi logistique immense. « Les budgets diminuent, mais nos clients souhaitent souvent plus de livrables », dit France-Aimy. Face à cette réalité, l’équipe a adopté des techniques innovantes pour réduire les coûts et gagner du temps. Par exemple ? Pour une récente campagne nécessitant la livraison de 36 publicités en une semaine, l’intégration du « online » directement en montage a été essentielle. « Avec l’agence, on ajoute les SUPERS et les titres directement en session de montage, et lorsque le “offline” est approuvé, le “online” l’est aussi en même temps, nous faisant gagner un temps précieux dans la livraison. » Un projet « chouchou-coup-de-cœur » pour France-Aimy et son équipe ? Celui réalisé en collaboration avec l’équipe de création chez LG2 pour Bac Impact, qui a fait exploser les vues, avec plus de 500 K en un mois seulement !

Des « super-infirmières » en prod
Décrites comme des « super-infirmières » de la production par France-Aimy, la productrice n’a que des éloges pour ses bras droits Gabrielle Lavoie et Zoé Noël, coordonnatrices-productrices. Formées pour comprendre les exigences spécifiques de la production, elles sont au cœur de l’action et assurent un suivi rigoureux garantissant la fluidité des échanges entre les équipes. « Elles comprennent le montage, la post-production et maîtrisent les outils de suivi, comme les documents de brief avec des liens actualisés. C’est essentiel dans un contexte où on jongle avec des dizaines de versions et des approbations multiples », martèle la productrice. Leur minutie et leur sens de l’organisation permettent d’éviter les erreurs coûteuses, estime-t-elle. D’après France-Aimy, les coordonnateur·rices sont formé·es pour gérer les détails techniques de chaque projet, un investissement en temps et en ressources qui se révèle inestimable pour les maisons de production. « Sans cette équipe dédiée, on perdrait le contrôle et risquerait de livrer des versions non validées », ajoute-t-elle.

L’importance de la technologie… et du bon sens
Roméo n’investit pas forcément dans des technologies de pointe, mais mise plutôt sur des solutions adaptées aux besoins spécifiques des projets. « L’innovation, pour nous, passe par la formation et la structuration de nos équipes, » affirme France-Aimy. Des outils simples, comme l’offre d’une « caméra B » pour capturer du contenu additionnel ou des plans de contingence pour les réseaux sociaux deviennent de véritables atouts. « Pour nous, c’est un gage de flexibilité et de réactivité », explique-t-elle. Une caméra B permet de capter des plans complémentaires à peu de frais, offrant ainsi un éventail de contenu aux clients pour leurs réseaux sociaux sans augmenter de façon drastique le budget.

Les marques recherchent plus que des publicités standardisées, elles veulent des expériences complètes qui se déclinent sur de multiples plateformes. France-Aimy et son équipe chez Roméo ont donc adopté une approche de production presque sur-mesure. « On offre un service clé en main avec créativité et souplesse. » Friande du contenu sur des plateformes comme TikTok ou Instagram, l’équipe le comprend et l’apprécie. « Souvent, on propose même notre propre touche créative pour faire rayonner le projet davantage », résume France-Aimy. Avec cette approche et des méthodes bien rodées, la maison de production parvient à transformer chaque demande en opportunité créative, répondant aux défis de l’industrie avec agilité et efficacité.